En hommage à la mémoire de Prisca, ce samedi à 14 heures

Une marche blanche à La Rivière des Galets

26 septembre 2013

Il y a une semaine, Prisca Sevaye nous quittait. Arrachée à la vie non par la maladie, non par l’accident, mais par la violence meurtrière du crime. Pour l’accompagner à sa dernière demeure, une foule immense était présente, figée dans l’incompréhension et unie dans une fervente solidarité envers la famille de Prisca. Sa disparition laisse une profonde blessure en toute personne respectueuse de la vie, une blessure indélébile en premier lieu pour celles et ceux qui l’ont aimée au plus près de la vie de tous les jours, pour sa famille. Ces quelques lignes, recueillies auprès de membres de sa famille, se veulent un hommage à Prisca Sevaye. Un hommage lui sera également rendu samedi après-midi, sous forme d’une marche blanche dans les rues de La Rivière des Galets, dont le départ se fera à 14 heures, rue Robespierre.

Prisca avec ses trois enfants.

On l’appelait Tica. Un “ti nom gaté” affectueux qu’elle avait reçu depuis qu’elle était toute petite. Née le 10 janvier 1977 au Port, elle est la 12ème d’une fratrie de 13 enfants. Elle-même était maman de trois garçons, âgés de 17, 8 et 5 ans. Elle a suivi son parcours scolaire à l’école élémentaire à La Rivière des Galets, puis au collège puis au lycée Léon de Lépervanche du Port.

Ayant continué à vouloir avancer après la vie scolaire, elle venait de terminer une formation de secrétaire comptable. Comme le dit une de ses sœurs : « Elle a toujours postulé dans le secrétariat, elle aimait bien ça » . Elle était en train de préparer l’examen du permis de conduire. Elle avait travaillé dans l’association FC Rivière des Galets. En tant que bénévole, en dehors de ses heures de travail, elle accompagnait les enfants, dont les siens, à leurs tournois de football. Elle était aussi maîtresse de catéchisme.

« Elle était une mère très dévouée, une personne serviable, une femme vive et enjouée, qui aimait rendre service aux autres » , dit sa sœur Patricia. Sa maman, Madame Sevaye, si cruellement frappée par le drame, dit : « Elle faisait cuire mon manger, si elle té i gagne pas, elle té i téléphone a moin. Avant le drame jeudi, elle a dit que li sava au collège pour son garçon, et qu’après li va venir » . La maman veut connaître la vérité, elle veut connaître la vérité.

La mère de son compagnon elle aussi aimait beaucoup Prisca : « Mi garde in très bon souvenir d’elle, toujours humble, calme. Moin la jamais entendu a elle dispute dann chemin. Du côté de ma famille, tout demoun té i aime a elle, li lété bien appréciée. Nana 15 jours, nou la passe in bonne journée ansanm, ce dimanche là on a fait un échange au niveau de la cuisine, on a préparé les épices pour une soupe ».

Annick, la sœur aînée, dit : « Quand moin la marié, Tica lavé deux ans. Li té i vyin an vakans chez moin, bann demoun té i kroi sa ma fiy. Après li la grandi, chacun lété de son côté, mais toujours proche. Elle té apèl amoin sa “jumelle”, sa “photocopie”. Moin té i èsplik a elle que nou trois, a elle, amoin et momon, nou té i ressemble. Moin té i dit a elle “attends… dans deux trois années ou sera parèy que nous, mais lavé point le temps, avant d’arrive là-bas li lé parti » .

Mamine, une autre sœur, se rappelle : « Dimanche soir, moin la donne a elle un peu de paella, li la aimé, li la demandé “Sé ou ke la fé sa ?”, moin la di a elle oui. Elle était toujours à la découverte de recettes de cuisine ».

Son compagnon, lui aussi, a le courage de nous dire des choses qu’il a puisées dans son malheur : « Kan ou vit en couple, sat i domann a ou, remets jamais pou demain » , et puis « Fais confiance en out famiy, aime out zanfan, famiy composée ou recomposée, aime azot bien, profite bien out ti famiy, la vie lé courte » . Il se souvient d’une question de Prisca : « Si mi mort in jour, qui sa i pran soin mon zanfan ? » … et il se souvient de sa réponse : « Moin la di ali kont si moin » .

Ninine, une amie proche, dit : « Prisca assistait à nos réunions, elle était disponible pour nous donner la main. Sa famille est l’exemple d’une famille forte, solidaire dans le malheur comme dans le bonheur. La solidarité familiale, c’est la priorité ».

A l’église, lors des obsèques, un texte, beau et émouvant, a été lu au nom de toute la famille de Prisca, un texte dont voici un extrait : « Que dire d’elle : c’était quelqu’un doté d’un grand amour, toujours souriante, d’une naïveté à faire confiance à tout le monde… Ses enfants étaient sa raison de vivre, sa force et sa fierté. Sa famille était sacrée pour elle. Toujours à l’écoute des autres, avec la main sur le cœur. Elle respirait la joie de vivre, avec une grande beauté intérieure ».

Un hommage à la mémoire de Prisca sera rendu samedi après-midi 28 septembre, sous forme d’une marche blanche dans les rues de La Rivière des Galets. Le départ de la marche aura lieu à 14 heures rue Robespierre.

Ninine et Alain

En mémoire de Prisca

Un hommage à la mémoire de Prisca sera rendu samedi après-midi 28 septembre, sous forme d’une marche blanche dans les rues de La Rivière des Galets.

Le départ de la marche aura lieu à 14 heures rue Robespierre.
Nos peines

La Section communiste du Port ainsi que "Témoignages" expriment leurs condoléances attristées ainsi que leurs sentiments solidaires à la famille, aux amis et aux proches de Prisca Sevaye.
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