Dimanche 29 janvier au Port

Une marche blanche pour que cesse la violence

27 janvier 2012, par Cinthia Fontaine

La famille de Kevin Samourgompoullé, décédé tragiquement le 23 décembre 2011 au Port, avec le soutien de l’Association pour la Vérité et Justice pour Aafifoudine (AVJA) et de l’Association Portoise de Médiation (APM), invite la population portoise et tous ceux qui se sentent concernés et qui souhaitent agir pour que de tels événements n’arrivent plus à participer à une marche blanche au cœur de ces rues qui ont vu le drame le dimanche 29 janvier au Port.

Le jeune agent de sécurité de 21 ans, Kevin Samourgompoullé, a été abattu de 2 coups de fusil à deux jours de Noël. De nombreux habitants du quartier ont été témoins de cette scène d’une rare violence. Ils dénoncent la violence gratuite qui a entouré ce drame. Ils dénoncent l’éducation de certains parents et leurs indifférences envers les actes de leurs enfants. Un jeune qualifie ce crime d’acte de barbarie. La famille comme les habitants du quartier sont encore sous le choc. Comme en témoignent les émotions qui ressurgissent. Plus d’un avoue que ce crime demeure dans leurs têtes de jour comme de nuit. Que faire quand la Justice ne parait pas être à la hauteur du crime ? Comment vivre chaque jour quand des personnes qui ont participé de près et de manière gratuite et barbare au crime sont aujourd’hui à nouveau dans les rues ? Aucun des habitants, adultes ou enfants, n’a reçu de soutien psychologique. Une telle affaire, qui aurait pu se dérouler n’importe où et n’importe quand, laisse une famille dans la tristesse et la peine, une autre famille dont l’enfant est en prison, des riverains choqués et en perte de confiance envers les institutions qui n’assument pas leur rôle, ne doit plus arriver.
C’est pour ces raisons et bien d’autres que l’APM et l’ARVA ont soutenu la famille dans l’organisation de cette marche blanche. C’est une action pacifique en réponse à la violence, une marche pour faire le deuil des espoirs d’une famille sur l’avenir de son enfant, pour utiliser cette colère à bon escient. Pour la famille, c’est l’occasion de faire passer deux messages qui lui tiennent à cœur.
La grand-mère tient à rappeler que c’est aux parents d’éduquer leurs enfants. Que cette éducation doit commencer très tôt et se poursuivre chaque jour, qu’elle comprend explication et sanction. Comme un jardinier soigne un arbre pour qu’il pousse droit, des parents éduquent leurs enfants pour qu’ils soient des hommes bons et respectueux.
Le père, encore sous le choc, fait appel à la Justice. Pour lui, les institutions n’ont pas correctement joué leur rôle. Il a dû revenir, suite au décès de son fils, à l’hôpital avertir les autorités du décès. Il attend une Justice qui fasse ressortir la vérité et les torts de chacun et qui soit moins laxiste. Trop d’armes trainent encore dans les quartiers.
Pour l’AJVA, cette marche blanche entre dans son combat pour la vérité et la Justice. L’association attend encore des réponses dans le cas de la disparition du jeune Aafifoudine.
La marche blanche débutera à la rue Bretoneau dans le quartier Say dit « Batay Coq » devant le domicile de la grand-mère de Kevin, passera par la rue de Bruxelles où s’est déroulé le drame, puis partira vers l’église Jeanne d’Arc par l’avenue. Un dépôt de gerbe et les discours auront lieu aux abords de l’église. Le cortège retournera ensuite vers le quartier « Batay Coq ».
Chaque participant devra être vêtu de blanc pour témoigner de ce message pacifique de lutte contre la violence.

CF

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