Samedi dernier au Port, hommage à Claude Le Toullec

’Vous pouvez être fiers de Claude !’

23 janvier 2006

Dans la Halle des manifestations du Port, samedi dernier, des dizaines et des dizaines de camarades, amis, proches, collègues, parents... tous liés par les liens du cœur à celui qu’ils sont venus honorer ensemble : Claude Le Toullec, emporté subitement lors d’un séjour parisien dans sa famille, le 8 janvier dernier.

Ce samedi après-midi au Port, Anick, la compagne de Claude Le Toullec depuis plus de trente ans, accueille chacun de leurs proches et amis avec un courage illuminé de son sourire bleu.
Elle fait le lien avec la famille, raconte les derniers instants de l’existence de son mari, sans s’y attarder. Que sont-ils à côté de cet immense bonheur d’une vie, dont son visage est irradié ?

Son esprit rassemble

Claude Le Toullec n’est plus là, mais son esprit rassemble. Suspendue côté mer, son icône fraternelle flotte sur l’assemblée, en tenue de coureur de fond, barbe guerrillera et sourire un brin moqueur au coin des lèvres, tee-shirt rouge sang à l’effigie du “Che” bolivien, auquel notre camarade vouait une admiration jamais démentie. Au point de faire le voyage jusqu’à Cuba, il y a deux ans, et d’en rapporter, entre autres traces vivantes, ces chansons de la révolution sud-américaine qui soutiennent le cœur de la jeunesse du monde depuis 1959.
Samedi, cette révolution disait à tous la jeunesse des luttes auxquelles Claude Le Toullec a pris part dans son pays, La Réunion, avec le PCR et avec “Témoignages”, auquel il était très attaché.

Des "chemins de lutte et de fraternité"

Jean-Yves Langenier a le premier évoqué "les chemins de lutte et de fraternité" qu’ils ont tracés ensemble au Port, point d’attache des Le Toullec.
Depuis les années d’enfance et l’école primaire, le maire du Port connaît la famille Le Toullec - une de ces grandes familles réunionnaises dont les regroupements dominicaux suffisaient autrefois à animer un meeting de quartier. "Grandes" aussi "par leur engagement".
Claude y jouait la partition discrète d’un communiste "passionnément réunionnais et (...) attentif aux combats menés dans le monde". (voir en page 5)

Compétences et qualités de cœur

Guy Éthève, l’ancien maire de Saint-Louis, a rappelé avec une émotion au bord des lèvres, la présence, le combat de Claude Le Toullec à ses côtés, en qualité de directeur de cabinet : collaborateur scrupuleux et attentif, homme de confiance toujours discret, dont les compétences et les qualités de cœur ont accompagné "tous les soucis de ceux de ses camarades qui étaient sur le devant de la scène". (voir en page 6)
Claude Le Toullec préférait l’ombre, au point de faire douter Anick, sa compagne, de la nécessité d’un hommage public lorsque l’idée en fut émise à la direction du PCR et à la Région. "Je me demande ce qu’il penserait de notre réunion d’aujourd’hui", devait-elle dire un peu plus tard, dubitative, en évoquant "l’homme de l’ombre qu’il était".

Un "homme de conviction"

La Région, et particulièrement le groupe de l’Alliance, tenait à rendre hommage à "l’homme de conviction" qu’était Claude Le Toullec, appelé en 2004 par le président réélu, Paul Vergès.
Pierre Vergès, pour les élus de l’Alliance, a salué un directeur des moyens que caractérisaient "sincérité et simplicité" et un communiste très attaché à l’unité réunionnaise, dont il portait haut les exigences. (voir en page 6)

"Son dernier meeting"

Au nom de la famille de Claude Le Toullec, en particulier sa mère Marthe, très éplorée, ses frères et sœurs, cousines et cousins venus de partout, Anick a fait part à tous de la venue dans l’île "fin avril, début mai", de leurs trois fils, Laurent, Fabien et Bruno, pour la dispersion des cendres.
"Ce sera son dernier meeting", a-t-elle dit, parlant de Claude, avant de remercier plus particulièrement Paul Vergès, président de la Région. "Alors qu’il était écarté de tout travail à Saint-Louis depuis trois ans, la Région lui a rendu sa dignité".
À tous ceux qui se sentent de la famille de Claude, de quelque façon que ce soit, Anick Le Toullec a adressé ses remerciements d’un presque joyeux : "Vous pouvez être fiers de Claude !"

P. David


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