
L’appel pour la ratification du Traité sur le Climat.
21 juin, parAu séminaire du 17 mai 2025, consacré au centenaire de la naissance de Paul Vergès, le PCR avait organisé 3 débats : ne soyons pas esclave de (…)
1er septembre 2015
Nous avons connu, il n’y a pas si longtemps, le chikungunya, une épidémie qui a fait tant de mal aux Réunionnais. On se souvient de l’impréparation des services sanitaires et des conséquences qui s’en sont suivies. Plus loin de nous, d’autres épidémies ont fortement marqué la mémoire collective et nombre d’anciens ont encore en mémoire la grippe espagnole, qu’ils n’ont pas connue, mais dont leurs parents ou grands-parents en ont fait des relations effrayantes à leur intention. A lire ci-dessous un texte déjà publié dans témoignages avec l’aimable autorisation de l’auteur Robert Gauvin.
Le 31 mars 1919, un grand bateau, le “Madona”, se présente à l’entrée du Port de La Pointe des Galets. A son bord, il y a 1.600 soldats qui reviennent de la Première Guerre mondiale. Ah ! revoir son pays, revoir sa famille, ses frères et sœurs, et parfois une fiancée qui a si longtemps attendu. Il n’y a pas de plus grande félicité ; tout le monde est content : les uns rient, les autres pleurent, ou bien rient et pleurent à la fois ! Des dames de la bonne société apportent des cadeaux aux vaillants soldats : cigarettes et bouquets de fleurs !
C’est la fête, partout, sur les quais du Port et dans les maisons. Voilà, enfin, nos héros, nos vaillants guerriers, l’honneur de La Réunion, la gloire des armes.
Sitôt les soldats et leur famille partis, les condamnés que l’on a réquisitionnés et les dockers retirent du ventre du monstre - le bateau “Madona” - les marchandises ainsi que la terre qui a servi à lester le navire afin de le maintenir en équilibre sur l’eau. Tout va bien !
Mais quelques jours après, des rumeurs gagnent la capitale et les bourgs : on dit que certains condamnés sont tombés malades à la suite du déchargement du navire. Quelle est donc cette maladie ? Ne serait-ce pas la grippe espagnole ?
Que nenni ! Monsieur Brochard, le secrétaire général du gouverneur, le docteur Auber, directeur de la Santé, ne peuvent pas laisser circuler d’aussi folles rumeurs. Un démenti paraît dans les journaux : « Non, ce n’est pas la grippe espagnole, mais une grippe tout à fait ordinaire. Les gens ont tort de s’alarmer ! »
La rumeur persiste et s’enfle. Ne dit-on pas que 80 condamnés et leurs gardiens sont tombés malades, ne dit-on pas que la maladie a déjà fait dix morts, seulement dans la capitale ? Ah ! Qu’en serait-il si ce n’était pas une simple grippe !
La polémique gagne le Conseil général, qui se réunit le 14 avril 1919… le conseiller Rossolin demande des informations sur l’épidémie. Épidémie, mais quelle épidémie, lui rétorque froidement Auber, « il n’y a pas d’épidémie ! ».
Les gens meurent comme des mouches !
Rien qu’à Saint-Denis, mille personnes regagnent la société où tout le monde, un jour ou l’autre, est invité, la société des ventres en l’air. Des morts, il y en a partout, et plus assez de cercueils… de bonne heure, le matin, on tire son mort par les pieds jusqu’au bord de la rue ou de la route. Des voitures bien spéciales viennent les chercher. Les soldats les prennent, qui par les bras, qui par les pieds, les balancent et les envoient choir sur le chargement macabre.
Devant le cimetière de Saint-Denis, les morts s’entassent, s’amoncellent ; on les dépose en strates dans les fosses communes. Les animaux, chiens et cochons rodent dans les environs à la recherche de quoi se sustenter.
Les Réunionnais ne perdent pas le sens de l’humour. Un homme étendu près du cimetière, mais seulement victime de l’abus des liqueurs fortes ; les soldats s’en emparent, prêts à l’expédier dans la charrette, mais le voilà qui prévient : « Pour moi, il faut attendre un petit peu ! » et de rire bruyamment.
On est le 11 mai 1919, subitement, un cyclone sec éclate ; il dure peut-être une heure environ, mais la maladie s’en va avec lui. Coïncidence ? Ou effet bénéfique réel ? Nul ne le saura jamais, mais on est bien content que l’épidémie s’arrête. La vie reprend son cours.
Mais l’épidémie a marqué les esprits pour longtemps et continue à le faire, rangée comme elle est dans nos tiroirs à malheurs aux côtés du cyclone 1948, des violentes coulées volcaniques… et qui sait, peut-être aussi de l’épidémie de chikungunya.
G-R - Gauvin
NDLR - A lire avec attention à l’heure où les fézèr-d’frik annoncent l’importation de matériaux venant de Madagascar. L’auteur Robert Gauvin fait avec humour et précision d’historien cet épisode douloureux de notre histoire et les gens à mémoire courte seraient bien avisés de méditer ce texte. Envoyez-la à vos amis sur facebook ou d’autres réseaux sociaux, il y va de notre santé. N’oublions pas que chez nos amis malgaches, il y a encore la rage, la peste et d’autres maladies pouvant se développer en pandémies. Pensons-y alors qu’il est encore temps.
Au séminaire du 17 mai 2025, consacré au centenaire de la naissance de Paul Vergès, le PCR avait organisé 3 débats : ne soyons pas esclave de (…)
Tou-lé-zan, dann moi zanvié-févrié, Tikok i sa rod gèp ek son bann kamarad. Zot i tras dann piton, la savann, la ravine… partou, é, souvandéfoi, i (…)
La Réunion célèbre ce Week-end, la fête de la musique, la 43e en son genre . C’est Jack Lang, ministre de la culture de François Mitterand qui a (…)
Wala in drol zafèr an vérité : kok i shante é sa i fé lèv demoune. Mi trouv sa drol pars étan jenn l’avé in kantité kok dann noute voizinaz é mi (…)
Face à l’urgence climatique et sociale, seize associations citoyennes et environnementales de La Réunion unissent leurs voix pour interpeller les (…)
Le Syndicat des énergies renouvelables a appelé les députés à rejeter la proposition de loi sur la programmation énergétique.
Cinq syndicats (CFDT, CGT, Unsa, Solidaires et FSU), les partis de gauche et des collectifs en faveur des droits des Palestiniens appellent à la (…)
Mézami, souvan dé foi dann noute parti ni anparl lotonomi alimantèr é ni di sa sé in n’afèr nou lé blizé pass par-la pars pa zordi pa domin nou lé (…)
Plus de crémation à Primat - St-Denis depuis 4 mois ! Le four de la structure ne fonctionnant plus. Il ne devrait pas être en service avant le (…)
Les négociations entre les partenaires sociaux et le gouvernement arrivent bientôt à leurs fins, car les syndicats devront rendre leurs copies le (…)
Konm zot i pé douté, kozman-la i adress pa in travayèr mé o kontrèr.Sé in kritik pou in moune i travaye pa pou kass lo zo dann son foi. Mi (…)
Retrouvez la dernière vidéo de Salim Lamrani, Docteur ès Études ibériques et latino-américaines de Sorbonne Université.