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par le Dr Raymond Vergès

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« Kroyans dann zerbaz partou, tizane Larenyon »

« Les simples à La Réunion : Croyances et pratiques partagées »

mercredi 17 mai 2023


Dans le cadre de la « Journée mondiale de la diversité culturelle, pour le dialogue et le développement », le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (CCEE) de La Réunion, instance consultative auprès du Conseil régional, organise le samedi 20 mai 2023 au MoCA (Montgaillard), la manifestation « KROYANS DANN ZERBAZ PARTOU, TIZANE LA LARENYON » -LES SIMPLES À LA RÉUNION : CROYANCES ET PRATIQUES PARTAGÉES ».


L’objectif de cet évènement, est de médiatiser cette journée mondiale et de sensibiliser le public à la valeur ainsi qu’à la richesse de la diversité culturelle. Cette initiative s’inscrit par ailleurs, dans la continuité de la réflexion développée depuis 2019 par le CCEE, sur le dialogue interculturel à La Réunion.

Enfin, elle vise également à maintenir localement la dynamique mise en place l’année dernière autour de la célébration de cette date et qui s’est traduite le 21 mai 2022 par l’organisation au MoCA de la rencontre "Domoun partou, Kiltir LaRényon,"In zourné pou anlériz gayar tapimandian nout Péi".

Ce qui transforme un événementiel en rendez-vous, c’est, tout d’abord, sa récurrence. Si la célébration de la « Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement » par le CCEE n’est pas encore un rendez-vous, ce n’est déjà plus un évènementiel. Pour la deuxième année consécutive, le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (CCEE) de La Réunion organise, en effet, sur notre territoire de La Réunion, cette célébration.

Celle-ci a été mise en œuvre par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2002 et est célébrée tous les 21 mai. Occasion de promouvoir la culture et de mettre en évidence l’importance de sa diversité comme un vecteur d’inclusion et de changement constructifs, cette journée constitue l’opportunité de célébrer les multiples formes de la culture, matérielles et immatérielles et de réfléchir sur la façon dont celles-ci contribuent au dialogue, à la compréhension mutuelle, et aux vecteurs sociaux, environnementaux et économiques de développement durable.

Elle constitue pour le CCEE une continuité à sa réflexion sur le dialogue interculturel initiée en 2019 et vise également à maintenir localement la dynamique mise en place l’année dernière autour de la célébration de cette journée mondiale.

Nouvelle année, nouvelle thématique. Il s’agissait, l’année dernière, de valoriser et promouvoir des marqueurs communs issus de notre diversité culturelle : l’espace alimentaire, la langue créole et la musique et de montrer comment ils ont contribué et perdurent à établir et à consolider les bases d’une société réunionnaise dans toutes ses composantes culturelles.
Cette construction d’un « commun » s’articule cette année autour d’un autre élément constituant l’identité réunionnaise, le rapport aux simples (ou « tizane »), leur place dans la société et l’imaginaire « kréol » et les croyances qui s’y rattachent.

Entre pharmacopée traditionnelle et support de rituel se glisse toute une déclinaison d’usages, de sens et de symboles. Une tisane, (simple pour le nom générique) c’est pour soigner. Mais, utilisé dans d’autres circonstances, cela peut aussi tuer. Le trop célèbre bois de rempart, pour ne citer que lui, par exemple ! Et s’il n’y a que le seul aspect vertu thérapeutique ou « overdoses » possible, comment se fait-il que l’heure de cueillette (pas après 18h, « 6èr d’soir »), le nombre de feuilles (3,7,9 pour ne citer que ces chiffres) où le côté « maléfique » d’une plante que l’on cultive dans sa « kour » « i amène la shias » puisse avoir une telle importance dans nos représentations.

La langue d’Ésope n’est jamais très loin ! Et si « donn tizane » a une connotation positive, difficile d’en dire de même, lorsque quelqu’un vous affirme : « la na in moun la tizane à moin ! »

Et la notion de tisane ou de médicament peut aller très loin comme champ de représentation possible. Car si pour Michou, ici, « Maloya ton tisane », dans une autre île, pour Kassav, « Zouk la sé sèl medikaman nou ni ».

Pas simple, ces usages et cette pratique des simples. Pas simple non plus le regard qui peut y être porté. Au nom du soin ou de la croyance ? De la tradition ou de la science ? Et même dans ces cas ! Pourquoi faudrait-il être manichéen ? Pourquoi faudrait-il jouer l’opposition ?
Autant de questions sur « KROYANS DANN ZERBAZ PARTOU, TIZANE LARENYON » ; qui nous offrent un beau champ de discussion pour cette édition 2023 de "Domoun partou, Kiltir LaRényon" !

En effet, pour la deuxième année consécutive, le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (CCEE) de La Réunion a souhaité mettre en valeur la « Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement ». Celle-ci a été déclarée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2002 et est célébrée tous les 21 mai.

Cette journée est une occasion de promouvoir la culture et de mettre en évidence l’importance de sa diversité, comme un vecteur d’inclusion et de changement constructifs. Elle constitue une opportunité pour célébrer les multiples formes de la culture, matérielles et immatérielles et de réfléchir sur la façon dont celles-ci contribuent au dialogue, à la compréhension mutuelle, et aux vecteurs sociaux, environnementaux et économiques de développement durable.

A travers cette initiative, la volonté du CCEE est d’offrir une continuité à sa réflexion sur le dialogue interculturel initiée en 2019 à travers le colloque Inter-CCEE « Pou mazine in domin : nout kiltir, zarboutan nout péi ». Elle vise également à maintenir localement la dynamique mise en place l’année dernière autour de la célébration de cette journée mondiale et qui s’est traduite le 21 mai 2022 par l’organisation au MoCA de la rencontre « Domoun partou, Kiltir LaRényon, In zourné pou anlériz gayar tapimandian nout Péi ».

Cette dernière avait permis notamment de valoriser et promouvoir des marqueurs communs issus de notre diversité culturelle : l’espace alimentaire, la langue créole et la musique et de montrer comment ils ont contribué et perdurent à établir et à consolider les bases d’une société réunionnaise dans toutes ses composantes culturelles.

Pour rappel, dans le cadre de ses travaux sur le dialogue interculturel, le CCEE a identifié trois axes majeurs favorisant le développement de ce dialogue au niveau local : le renforcement du vivre-ensemble, la construction d’un « commun » et l’affirmation d’une identité réunionnaise.

Pour le Conseil, ces éléments de la culture réunionnaise relevant de ce commun et issus du processus de créolisation, ont vraisemblablement contribué à l’instauration de notre vivre-ensemble encore et toujours perfectible, dans lequel une grande partie de la population réunionnaise se reconnaît aujourd’hui encore. Aussi cette année, en vue de poursuivre cette démarche d’identification et de valorisation de ces marqueurs communs, la thématique retenue pour cette journée d’échanges et de réflexion, par ailleurs inscrite au patrimoine culturel immatériel depuis 2018, est celle des savoir-faire et la pratique des simples à La Réunion ainsi que les croyances qui y sont associées.

Les Simples, zerbaz, tizane et zerbaz péi sont les principaux termes utilisés pour nommer les plantes médicinales à La Réunion. Ils représentent la pharmacopée traditionnelle et sont utilisés par près de 87% de la population locale. Les savoir-faire et les pratiques des tisanes représentent, à La Réunion et dans les îles du sud-ouest de l’océan Indien (Madagascar, archipel des Comores, île Maurice, île Rodrigues et Les Seychelles), un héritage commun issu des connaissances rapportées par les populations venues d’Afrique, d’Asie, de Chine, de France, d’Inde et de Madagascar lors des vagues migratoires coloniales successives.

Dans la thèse du Dr. Alexandrine DIJOUX , il est même indiqué sur la base d’un questionnaire, que près de 40% des réunionnais considèrent le domaine du jardin et des tisanes comme un élément constitutif de l’identité culturelle réunionnaise. Cette pratique s’inscrit pleinement dans le champ du patrimoine culturel immatériel réunionnais. La communauté traditionnelle des tizanèrs est dépositaire d’un savoir ancestral, d’une histoire familiale transmise de génération en génération.

Ce 20 mai prochain, au MoCA, au travers des exposées de différents acteurs et experts reconnus de ce domaine, il sera fait une présentation d’un historique et d’un état de la pratique au niveau local ainsi que des croyances qui y sont liées : comment les savoir-faire et la pratique des simples sont appréhendés au niveau des différentes composantes culturelles de la population et dans quelle mesure ceux-ci font partie de ce « commun » qui fait la force de la culture réunionnaise. L’évolution de cette pratique ainsi que les questions liées à sa transmission seront également abordées.

Alé di partou !


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