Ce 28 novembre, le contre-torpilleur Le Léopard des Forces Françaises Libres (FFL) arrive devant Saint-Denis. Son objectif nº 1 : prendre le contrôle de la capitale pour pouvoir mettre fin à la domination pétainiste à La Réunion. Des fusiliers marins débarquent sur le sol réunionnais et leur objectif est atteint sans difficultés. Le gouverneur pétainiste, Pierre Auber, était au courant qu’un débarquement était imminent et par avance il avait pris ses quartiers à Salazie où il pensait être à l’abri et il avait déclaré “Saint-Denis ville ouverte”. Ce qui fait que les FFL, sans rencontrer la moindre résistance, prirent la direction de la capitale sans effusion de sang.
Le deuxième objectif stratégique : prendre le contrôle du port maritime et aussi mettre Le Léopard à l’abri de toute attaque surprise de la part de sous-marins japonais qui se trouvaient dans les parages. Dans la matinée du 28 novembre, Le Léopard met le cap sur Le Port. Si à Saint-Denis, les FFL ne se sont heurtées à aucune résistance, au Port il n’en sera pas de même. Au Port, une défense militaire avait été mise en place par le pouvoir pétainiste avec deux canons et une petite escouade de soldats sous les ordres du lieutenant Émile Hugot qui entre parenthèses va rester fidèle jusqu’au bout au régime de Vichy.
Les responsables du Léopard savaient qu’ils allaient rencontrer une résistance armée pour le contrôle du port maritime. Ils voulaient avoir des renseignements sur les forces pétainistes présentes au Port et ce dont ils disposaient comme armement. Ils ont pris contact depuis Saint-Denis avec Léon de Lépervanche qui n’avait jamais caché son hostilité au régime de Vichy. Ils ont trouvé en Léon de Lépervanche le meilleur interlocuteur pouvant non seulement leur fournir des informations à caractère militaire mais aussi contribuer à la libération de la cité maritime. Léon de Lépervanche était un leader syndical qui avait un prestige et un charisme exceptionnel au Port et dans toute l’Île.
Tout de suite après les premiers contacts avec les FFL, il a mobilisé des Portois pour engager toutes les initiatives utiles pour mettre un point final à la gestion pétainiste, administrative, policière et militaire de la ville.
La délégation spéciale mise en place par le gouverneur Auber pour gérer les affaires communales fut convoquée en mairie par Léon de Lépervanche. Le président de la délégation spéciale, Léon Coaquette, fut destitué de ses fonctions par la foule présente et emprisonné.
Un comité de salut public composé de plusieurs membres est désigné avec à sa tête Léon de Lépervanche. Sur son ordre, des volontaires ont pris le contrôle de la gendarmerie sans difficulté et ont pris possession des armes stockées dans les locaux.
Une vedette avec à son bord des fidèles de Lépervanche fut chargée d’acheminer au Léopard les informations souhaitées par les responsables du contre-torpilleur. Les forces armées pétainistes ont fait feu à coups de canon sur la vedette et Le Léopard a riposté. La puissance de feu du navire des FFL était très supérieure et le lieutenant Hugot a été contraint de se replier avec ses hommes. Ils ont embarqué dans un autorail et pris la direction de Saint-Paul. Ils n’ont pas été bien loin, des cheminots volontaires ayant vite fait dérailler l’autorail. Un échange de coups de feu s’en est suivi entre les soldats pétainistes et les Portois, le lieutenant fut grièvement blessé et ses soldats ont préféré se rendre.
Les Portois avaient neutralisé les forces pétainistes et contrôlaient totalement la ville. Cette journée du 28 novembre 1942 se terminait par une victoire des Portois qui se sont battus, certains les armes à la main, pour contribuer à libérer leur ville et La Réunion du joug du régime vichyste de Pétain.
Dans cette guerre qui opposait les pays de l’axe aux Alliés partout dans le monde, l’enjeu était notre destin à tous. Les Réunionnais ont accompli leur part, comme l’a rappelé Élie Hoarau lors de l’hommage rendu aux victimes qui ont perdu la vie ce 28 novembre 1942.
En effet cette victoire fut malheureusement endeuillée par la mort de trois Portois : mesdames Diamounie REBELLA et Maria BOINA et un chef de train, Maurice ODON. Une quatrième victime est à déplorer à la Ravine à Malheur, sur la route de la Montagne. Arrêté sur un barrage tenu par des soldats pétainistes, Raymond DECUGIS, le directeur du port maritime, fut tué d’un tir de fusil à bout portant.
Le jour suivant fut consacré à des négociations qui aboutirent le 30 novembre à la reddition du gouverneur Pierre Auber à Salazie et il fut remplacé par André Capagorry, nommé par de Gaulle.
Ces trois journées ont mis définitivement un terme à l’ère vichyste dans notre Île et La Réunion fut le premier territoire de tout l’empire colonial français à rejoindre le camp de la France libre.
Quelques semaines plus tard, le 20 décembre 1942, sur ordre de Charles de Gaulle, un arrêté est publié au Journal Officiel qui acte le rétablissement de la République. Dans la foulée des événements qui ont marqué notre Île, cet acte politique a sans aucun doute contribué à la légitimité de Charles de Gaulle dans le camp de la France libre et une certaine crédibilité auprès des Alliés de la Seconde Guerre mondiale.
Tout le monde sait quelle a été l’issue finale de cette guerre mondiale. Pour ce qui concerne La Réunion, dans le grand mouvement de décolonisation de l’après-guerre qui a ébranlé l’empire colonial français, l’acteur majeur de fin novembre 1942 à La Réunion Léon de Lépervanche fut élu maire du Port et député de La Réunion aux côtés de Raymond Vergès.
Une autre séquence de notre histoire commençait.
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