’Les Guerres du climat’ par Harald Welzer

200 millions de ’réfugiés climatiques’ d’ici 2050

4 novembre 2009

Dans un article publié dans ’Le Monde’ Harald Welzer, psychosociologue et chercheur allemand explique les causes de l’émergence de la violence, et la perception des évolutions de société par ceux qui les vivent. Dans son ouvrage ’Les Guerres du climat’ (Gallimard), paru mi-octobre, il décrypte la manière dont les dérèglements environnementaux peuvent générer des conflits entre pays et à l’intérieur des sociétés. Aujourd’hui les deux tiers (65%) des citoyens interrogés dans le monde espèrent un accord international sur la lutte contre le changement climatique, avec une forte motivation dans les grands pays émergents, selon une enquête. Le modèle de développement mondial actuel a montré ses limites.

Rappelons que le changement climatique pourrait jeter sur les routes 200 millions de "réfugiés climatiques" d’ici 2050, selon l’Institut pour l’environnement et la sécurité humaine de l’université des Nations unies. Qu’il s’agisse des sécheresses qui réduisent les cultures et les pâturages, ou de la montée des eaux qui submerge les petits Etats insulaires... Les désastres environnementaux vont provoquer des catastrophes sociales et favoriser l’éruption de conflits.
Selon Harald Welzer « les guerres proviennent, bien sûr, de causes multiples, mais le réchauffement climatique crée de nouvelles sources de violence, et amplifie les pénuries et les tensions existantes en matière de nourriture, d’eau ou de terres ». Il est évident que le nombre de "réfugiés climatiques" augmentera dans les années qui viennent. Comment les Etats développés les accueilleront-ils ?
L’auteur souligne dans son ouvrage que le modèle occidental d’exploitation des ressources naturelles arrive à sa limite ; les ressources vitales s’épuisent dans des régions de l’Afrique, de l’Asie, de l’Europe de l’Est, de l’Amérique du Sud, de l’Arctique et des États insulaires du Pacifique. De plus en plus d’hommes disposent de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Des conflits violents opposeront tous ceux qui prétendront se nourrir sur une seule et même portion de territoire ou boire à la même source en train de se tarir. Bientôt, la distinction entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement, entre les réfugiés politiques et les réfugiés climatiques, ne sera plus pertinente tant se multiplieront des guerres nouvelles générées par la dégradation du milieu. Pour l’auteur, les guerres induites par le climat seront la forme directe ou indirecte de la résolution des conflits du XXIe siècle et la violence est promise à un grand avenir : l’humanité assistera non seulement à des migrations massives, mais à des solutions violentes aux problèmes des réfugiés ; à des tensions dont l’enjeu sera les droits à l’eau et à l’exploitation, mais aussi à de véritables guerres pour les ressources ; à des conflits religieux comme à des guerres de convictions.
Rappelons également que les deux tiers (65%) des citoyens interrogés dans le monde espèrent un accord international sur la lutte contre le changement climatique, avec une forte motivation dans les grands pays émergents, selon une enquête de l’Observatoire climatique de la banque HSBC.
Les citoyens sondés dans les pays émergents sont ceux qui affichent le grand intérêt à un accord sur de nouveaux objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Conscients de l’impact du changement climatique, ce sont ceux qui affichent grand intérêt à un accord sur de nouveaux objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES), avec en tête les Brésiliens (86%), suivis des Mexicains (83%) et des Chinois (75%). Les Français (73%) et les Allemands (70%) se disent également en majorité favorables à un accord à Copenhague, tandis que les Anglais (56%), les Canadiens (55%) et les Américains (45%) paraissent les moins motivés.
Mais hormis aux Etats-Unis (42%) ou le Royaume-Uni (45%), les personnes interrogées considèrent pour plus de la moitié au moins d’entre-elles que le climat constitue une priorité budgétaire pour les Etats « au même titre que le soutien aux économies nationales », les plus résolus sont les Mexicains (64%), ainsi que les Chinois et les Allemands (54%).
Globalement, 79% des sondés souhaitent que leur pays s’engage « à atteindre ou dépasser largement » un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 50% à 80% d’ici 2050. L’attente est plus forte au Brésil (90%), en Chine (82%) et en Inde (75%).
Mais pour une personne sur trois, ni les organisations ni les populations ne prennent aujourd’hui les mesures nécessaires pour lutter contre le réchauffement de la planète.
Le modèle de développement mondial actuel a montré ses limites. Face à l’augmentation de la population, aux impacts de la mondialisation des échanges, notre île doit être une référence. Elle est aujourd’hui un condensé du monde par sa richesse naturelle et culturelle, et nous pouvons devenir un exemple pour l’humanité en matière de développement. Pour cela il est impératif de continuer sur la voie définie par la Région. Nous devons atteindre l’autonomie énergétique à partir des énergies renouvelables d’ici 2025.

Sanjiv Dinama

Emeutes de la faim

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