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par le Dr Raymond Vergès

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60 millions de personnes menacées par la famine

Oxfam appelle à la mobilisation

mercredi 20 juillet 2016


Sous l’effet combiné de l’un des plus puissants épisodes El Niño jamais enregistrés et du changement climatique, la faim menace 60 millions de personnes. Demandez aux gouvernements du monde de débloquer sans attendre les fonds nécessaires pour sauver des vies aujourd’hui et demain, tel est le message lancé par l’ONG Oxfam.


Sécheresse au Lesotho. (Photo FAO)

« Les gens parlent du climat. Chaque jour, nous parlons de la sécheresse et de ce que nous avons perdu. Nous attendons la pluie dans quatre mois, mais Dieu seul sait si elle viendra et quelle sera notre situation. Nous avons été fortement touchés par la sécheresse. Tout notre bétail est mort. Nous avions 50 chèvres. » Lule Abrahn, 50 ans, Éthiopie.

Depuis octobre 2015, Oxfam met en garde contre le puissant épisode El Niño dont les effets se propagent dans le monde. Exacerbé par le changement climatique, il génère sécheresses et inondations, exposant 60 millions de personnes à la faim, à des pénuries d’eau et à la maladie, dans la Corne de l’Afrique, en Afrique australe, en Amérique centrale, en Asie, dans les Caraïbes et dans le Pacifique.

Des fonds sont nécessaires dans les plus brefs délais pour financer l’aide d’urgence dont ont besoin celles et ceux qui souffrent déjà des effets de ce « super » El Niño, ainsi que pour aider les communautés les plus vulnérables à renforcer leur résilience face au changement climatique dans le long terme.

La catastrophe a commencé

Voici ce qui arrive quand les financements arrivent trop tard :

En Éthiopie, 10,2 millions de personnes se trouvent en état d’insécurité alimentaire aiguë et ont besoin d’une aide internationale.

18,2 millions de personnes souffrent également d’insécurité alimentaire dans d’autres parties de la Corne de l’Afrique et de l’Afrique de l’Est. La situation est particulièrement préoccupante au Soudan, dans le nord de la Somalie, à Djibouti et dans la province ougandaise de Karamoja.

Selon les données préliminaires, en Afrique australe, 18,3 millions de personnes ont immédiatement besoin d’une aide d’urgence dans les zones rurales des pays touchées par la sécheresse.

En Amérique centrale, les communautés du « couloir sec », une zone à cheval sur le Guatemala, le Nicaragua, le Honduras et le Salvador, se trouvent confrontées à l’une des plus graves sécheresses qu’elles aient connues depuis des dizaines d’années et plus de 3,5 millions de personnes ont besoin d’aide.

À Haïti, le pays le plus gravement touché de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, 3,6 millions de personnes, soit un tiers de la population, se trouvent en situation d’insécurité alimentaire.

Dans le Pacifique, des millions de personnes sont encore durement éprouvées, dont environ 1,5 million en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Dans les îles Fidji, environ 350 000 personnes qui souffraient déjà de la sécheresse et des pénuries d’eau ont vu leurs capacités d’adaptation se réduire encore sous l’effet du cyclone tropical Winston.

Tenir les promesses

Dans 22 pays à travers le monde, Oxfam aide les populations pauvres à faire face aux événements météorologiques extrêmes, aux sécheresses et aux mauvaises récoltes. Néanmoins, beaucoup se trouvent déjà dans une situation extrêmement grave.

Au sommet de Paris sur le climat, en décembre dernier, nous avons demandé aux États d’accroître leur engagement financier pour soutenir les pays vulnérables dans des situations comme celle-ci. Ils ont certes promis de le faire, mais ils n’ont pas fixé d’objectifs assez ambitieux. Cette crise alimentaire montre clairement ce qui se passe quand nous n’investissons pas assez dans les moyens d’aider les communautés à s’adapter au changement climatique et à produire et acheter suffisamment de nourriture sur une planète qui se réchauffe.

C’est particulièrement important maintenant que la probabilité d’un épisode La Niña atteint 75 %. Il risquerait d’entraîner des inondations dans les régions touchées par la sécheresse, ce qui assénerait un nouveau coup à des personnes déjà très vulnérables.

Source : Oxfam


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