Pluies torrentielles en France, sécheresse aux Seychelles

Accélérons l’adaptation au changement climatique

18 juin 2010, par Manuel Marchal

Les images diffusées dans les actualités montrent la brutale tragédie vécue par des habitants du Sud de la France. Plus de 20 personnes ont perdu la vie dans des pluies torrentielles sans précédent depuis 1820. Plus près de nous aux Seychelles, les réservoirs d’eau et les rivières voient leur niveau baisser dangereusement. D’ores et déjà, la sécheresse a imposé des mesures d’économie à Praslin, La Digue et Mahé. Le changement climatique fait chaque jour ressentir davantage ses effets, et la crise ne doit pas ralentir la mise en œuvre de stratégie d’adaptation, car comme l’a précisé mardi Paul Vergès, président de l’ONERC, lors d’une conférence de presse présentant les premières propositions liées au Plan national d’adaptation, le coût de l’inaction sera plus cher que les crédits qui doivent être mobilisés maintenant pour faire face à cet enjeu majeur.

Mardi dernier, les premières mesures issues des groupes de travail du Plan national d’adaptation ont été présentées en présence de Paul Vergès, président de l’ONERC, et Chantal Jouanno, secrétaire d’État à l’Écologie.
Cet événement a eu lieu au moment où, en France, un phénomène climatique est sous les feux de l’actualité. Dans le Var, des pluies torrentielles ont provoqué une catastrophe. Plus de 20 personnes ont perdu la vie. L’eau est à l’origine de dégâts considérables.
Pour avoir trace d’un phénomène comparable dans cette région, il faut remonter à 1820. Mais voici 200 ans, l’aménagement de ce territoire, le nombre d’habitants et la population étaient très différents d’aujourd’hui. Au cours de ces deux derniers siècles, la France est devenue un des pays les plus riches du monde, mais la multiplication des phénomènes extrêmes démontre sa vulnérabilité aux conséquences des changements climatiques. Car il y a quelques mois, c’était la Vendée qui était endeuillée par les conséquences du passage de la tempête Xinthia.

Les réfugiés climatiques

Ces événements sont des indicateurs de la présence des effets du changement climatique en Europe, une des régions du monde qui partage avec l’Amérique du Nord la responsabilité historique du déclenchement et de l’accélération du changement climatique.
Les effets de ce phénomène sont déjà bien présents dans les pays en développement. Au Bangladesh, les réfugiés climatiques se comptent par millions. Ils sont les victimes de la montée des océans, et du dérèglement des saisons. L’accélération que vit la France cette année, elle a eu lieu depuis plusieurs années au Bangladesh, et les bidonvilles de la capitale Dacca ne cessent de grossir avec l’afflux quotidien des réfugiés climatique.
Dans le Pacifique, ce sont les 10.000 habitants de Tuvalu qui voient leur pays menacer de disparaître sous les flots des océans.

De nouvelles normes

Plus près de nous, les Seychelles vivent la sécheresse. 47% du réservoir de La Gogue à Mahé a été consommé. Et dans d’autres retenues, le niveau peine à dépasser 65% et les rivières manquent également d’eau. La Public utilities corporation constate que chaque jour, 2% des réserves d’eau sont consommées, ce qui à ce rythme ne laisse qu’un mois d’autonomie pour les réservoirs en cas de sécheresse persistante. Des mesures d’économie ont donc été décidées.
Pluies torrentielles et sécheresse sont deux phénomènes extrêmes favorisés par le changement climatique. Ils imposent une nouvelle réalité, qui amène à s’adapter. Pour les Seychellois, c’est par exemple un changement des comportements en matière de consommation d’eau. En France, Xinthia avait débouché sur la délimitation d’une zone interdite.
Dans tous les cas, c’est donc l’application de mesures d’adaptation car le pic des émissions de gaz à effet de serre est devant nous, c’est dire que ce qui se passe aujourd’hui n’est qu’un début.
Pour La Réunion, l’adaptation veut dire par exemple protéger toute la population des conséquences d’un cyclone tel que celui de 1948. Ce sont donc de nouvelles normes à définir et à appliquer dans la construction d’infrastructures et d’habitations capables de résister. Ce sont donc des investissements considérables qui doivent être engagés sans tarder.

Manuel Marchal


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