Fin de la deuxième rencontre du GIEC

Accouchement difficile d’un texte alarmiste

7 avril 2007

Le diagnostic alarmant des impacts du réchauffement climatique a été âprement discuté, voire amoindri à la demande de quelques pays dont les États-Unis et la Chine notamment qui ont contesté les conclusions des scientifiques.

Au bout d’une semaine de discussions à bâtons rompus, les experts environnementaux réunis à Bruxelles sont parvenus à trouver un consensus sur l’évaluation des conséquences du réchauffement climatique. L’accouchement de ce rapport n’a pas été des plus faciles. Attendue à 10 heures ce matin, la publication a été reportée sine die avant finalement d’être approuvée vingt minutes plus tard. Autant dire que les débats étaient encore vifs et loin d’avoir réussi à dissiper les divergences d’opinions sur l’épineux dossier du réchauffement climatique.

Après avoir établi en janvier dernier, à Paris, les scénarii scientifiques à venir sur le changement climatique, le groupe avait cette fois-ci pour mission de déterminer les conséquences mondiales et régionales du phénomène. Une thématique qui s’adresse directement aux dirigeants politiques. C’est d’ailleurs ce point qui faisait débat. La Chine, l’Arabie saoudite, la Russie et les États-Unis ont en effet contesté certains paragraphes du "résumé pour les décideurs", un texte d’une vingtaine de pages qui synthétise à l’intention des gouvernements de la planète les 1.400 pages du rapport. Ce document a dû être approuvé ligne à ligne puis voté par les délégués mandatés par leur gouvernement. La règle est celle du consensus. Les États-Unis ont demandé et obtenu l’élimination d’un paragraphe indiquant que l’Amérique du Nord « devrait être localement confrontée à de graves dommages économiques et à des perturbations substantielles de son système socio-économique et culturel », selon un observateur des négociations.
« C’est la première fois que la science est ainsi mise en cause par les politiques », a remarqué un délégué dont les propos étaient rapportés par un autre participant.

Les prévisions des conséquences sur la planète

En résumé, au-delà de 2 à 3 degrés supplémentaires par rapport à 1990, le réchauffement climatique aura des impacts négatifs sur toutes les régions, a indiqué, vendredi, le GIEC.
D’ici à 2080, estiment les experts dans leur rapport, jusqu’à 3,2 milliards d’humains seront exposés à des pénuries d’eau sévères et 600 millions à la faim en raison des sécheresses, de la dégradation et de la salinisation des sols. Chaque année, deux à sept millions de personnes supplémentaires pourraient subir des inondations, notamment sur les côtes où la pression démographique s’accentue et dans les grands deltas d’Afrique de l’Ouest, d’Asie ou du Mississippi.

Extraits :
• Les « populations pauvres, même dans des sociétés prospères, sont les plus vulnérables au changement climatique »
« De 20 à 30 % des espèces végétales et animales connaîtront un risque croissant d’extinction si les augmentations de la température mondiale dépassent 1,5 à 2,5 °C »
« Il y a maintenant sur tous les continents des signes du changement climatique qui affectent les animaux et les plantes et nous en avons la preuve »


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