Ouverture de la COP29 à Bakou : « Nous courons à notre perte »
Accroitre et assurer les financements pour faire face aux changements climatiques
13 novembre
Lors de l’ouverture de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, le ministre azerbaïdjanais de l’Écologie et des Ressources naturelles, Mukhtar Babayev, a déclaré que le monde subissait déjà les effets négatifs du changement climatique et a souligné l’importance de la collaboration internationale pour relever ces défis.
Les dirigeants mondiaux ont appelé à l’augmentation des financements, au développement des marchés du carbone et au renforcement de la coopération internationale pour faire face à l’escalade de la crise environnementale.
Au cours de la journée d’ouverture de la COP29, le ministre azerbaïdjanais de l’Écologie et des Ressources naturelles, Mukhtar Babayev, a succédé à Sultan Ahmed al-Jaber, qui avait présidé le précédent la COP28 Dubaï en 2023.
Lors de son allocution, Mukhtar Babayev a déclaré que le monde subissait déjà les effets négatifs du changement climatique et a souligné l’importance de la collaboration internationale pour relever ces défis.
Ce dernier a indiqué que l’objectif principal de la présidence de la COP29 est de s’entendre sur un financement climatique équitable, ambitieux et collectif. Ce financement devra être efficace et suffisant pour répondre à l’ampleur et à l’urgence de la crise.
« Nous comprenons les contraintes politiques et financières. Ces chiffres peuvent paraître élevés, mais ils ne sont rien comparés au coût de l’inaction. Ces investissements sont rentables », a-t-il déclaré.
Article 6 de l’Accord de Paris
Le ministre azerbaïdjanais de l’Écologie et des Ressources naturelles a également insisté sur l’importance de finaliser l’article 6 de l’Accord de Paris de 2015, qui se concentre sur le développement de marchés du carbone où les pays, les entreprises et les particuliers peuvent échanger des crédits d’émissions de gaz à effet de serre.
Cet accord prévoyait de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels. « Nous sommes déterminés à faire passer l’article 6 sur les marchés du carbone. L’article 6 est attendu depuis longtemps et il contribuera à protéger la planète en rapprochant efficacement les acheteurs et les vendeurs. Nous devons faire les choses correctement et dans les temps, y compris en ce qui concerne la transition vers un avenir sans combustibles fossiles d’une manière juste et ordonnée », a souligné ce dernier.
Simon Stiell, secrétaire de direction de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques a aussi souligné l’importance de finaliser l’article 6. Il a déclaré lors de son allocution que les marchés internationaux du carbone joueront un rôle crucial dans l’accélération de la transition énergétique.
« Nous devons aller de l’avant en matière d’atténuation, afin que les objectifs fixés à Dubaï soient atteints. Nous devons nous tenir à l’accord visant à limiter réchauffement climatique à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. Et même si les températures augmentent, la mise en œuvre de nos accords doit les faire reculer », a déclaré M. Stiell.
Mukhtar Babayev a évoqué le besoin critique d’un financement accru en vue de lutter contre les effets des changements climatiques, exhortant les gouvernements, le secteur privé et les institutions financières multilatérales à collaborer pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
« La COP29 est un moment de vérité pour l’Accord de Paris. Elle mettra à l’épreuve notre engagement envers le système climatique multilatéral. Nous devons maintenant démontrer que nous sommes prêts à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés », a déclaré M. Babayev.
Il a ajouté que le monde devrait accélérer les investissements dans le secteur de l’énergie aujourd’hui pour sauver l’avenir. « Nous courons à notre perte », a déclaré M. Babayev. Selon lui, « il ne s’agit pas de problèmes futurs. Le changement climatique est déjà là. Que vous le voyiez ou non, les gens souffrent dans l’ombre. Ils meurent dans l’obscurité, et ils ont besoin de plus que de compassion, de plus que de prières et la paperasse ne suffit pas. Ils réclament à grands cris des dirigeants et des actions ».
« Aucun pays ni aucune initiative ne peut à lui seul résoudre cette crise. Cette conférence est l’affaire de tous. Le succès ou l’échec sera collectif. L’Azerbaïdjan peut construire un pont, mais vous devez tous l’emprunter. En fait, nous devons commencer à courir. Allons de l’avant en toute solidarité pour un monde vert », a ajouté le ministre
Accroitre les financements
Lors de la cérémonie d’ouverture, Simon Stiell, secrétaire de direction de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, a souligné que le réchauffement de la planète affectait tous les aspects de la vie humaine. Il a appelé à une action immédiate pour limiter les dégâts.
« Nous devons nous mettre d’accord sur un nouvel objectif mondial de financement de la lutte contre le changement climatique. Si au moins deux tiers des nations du monde n’ont pas les moyens de réduire rapidement leurs émissions, chaque nation en paiera le prix fort. »
Simon Stiell a souligné que le financement de la lutte contre le changement climatique n’est pas une question de charité, mais une question d’intérêt personnel pour tous les pays, y compris les plus riches. « Nous devons redoubler d’efforts pour réformer le système financier mondial et donner aux pays la marge de manœuvre budgétaire dont ils ont désespérément besoin », a-t-il déclaré.
Il a indiqué que les investissements dans les infrastructures d’énergie propre devraient atteindre 2 000 milliards de dollars en 2024 (1 dollar = 0,94 euro), soit près du double des investissements dans les combustibles fossiles.
Le secrétaire de direction de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques a pointé du doigt la responsabilité mondiale d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables et de veiller à ce que les bénéfices soient partagés par tous les pays et toutes les populations.
« Nous devons nous mettre d’accord sur des indicateurs d’adaptation. On ne peut pas gérer ce que l’on ne mesure pas. Nous devons savoir si nous sommes sur la voie du renforcement de la résilience. Nous devons continuer à améliorer les nouveaux mécanismes de soutien financier et technique pour les pertes et dommages », a-t-il déclaré.
Enfin, ce dernier a estimé qu’il fallait de la transparence pour atteindre les objectifs climatiques. Les rapports biennaux sur la transparence, attendus cette année, devraient fournir une image plus claire des progrès réalisés dans le cadre de l’action climatique. « Le moment est venu de montrer que la coopération mondiale n’est pas au point mort. Elle est à la hauteur de la situation. Alors, relevons le défi ensemble. »