Conséquence du changement climatique

Afrique : La moitié de la superficie menacée par la désertification

6 avril 2009

Alors que la célébration de la Semaine du Développement Durable bat son plein, une information vient confirmer que nos actes ont de réelles conséquences. C’est l’amplification de la désertification des terres agricoles en Afrique, tout près de nous. 485 millions de personnes sont concernées par un phénomène aggravé par un modèle de développement qui a entrainé le réchauffement climatique.

La désertification et la perte des terres agricoles menacent environ 46% de la superficie totale du continent africain abritant pas moins de 485 millions d’habitants, a prévenu, mardi, le ministre tunisien de l’Environnement et du Développement durable, Nadhir Hamada, lors d’une intervention devant le Conseil d’administration de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) qui tenait sa 12ème session à Tunis.
Selon M. Hamada, qui préside l’OSS, ce phénomène devrait s’amplifier davantage au cours des trente prochaines années.
Cette réunion, qui se tient en présence de représentants de 22 pays africains membres et d’organisations régionales, porte pour l’essentiel sur l’évaluation du rapport financier et technique des activités de l’OSS pour l’année 2008 et l’examen des lignes directrices de la stratégie future de l’organisation.
Dans cette perspective, il a appelé à déployer un surcroît d’efforts aux fins de préserver, de valoriser et d’optimiser l’exploitation des ressources naturelles dans le continent.
En ce qui concerne le couvert végétal forestier qui couvre actuellement plus de 22% de la superficie du continent, il a fait observer que les derniers rapports élaborés sur ce thème relèvent, depuis 1986, une dégradation de 10% de ces superficies, un taux considéré parmi les plus élevés à l’échelle internationale.

Les Africains se mobilisent

Il a suggéré d’approfondir la réflexion sur les mécanismes à mettre en place en vue de faire face à ces défis et d’arrêter des orientations africaines communes en matière de mise en œuvre des différents accords internationaux.
A ses yeux, l’ultime but est de consacrer le principe de la solidarité internationale, et ce, conformément aux recommandations de la conférence sur la solidarité internationale pour une stratégie face aux changements climatiques dans les régions africaine et méditerranéenne, tenue en 2007, à Tunis.
Il a estimé que la stratégie de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) à l’horizon 2020 constitue un cadre approprié pour renforcer la coordination entre les pays concernés, réaliser les objectifs prioritaires pour le continent africain, définir les politiques régionales pour l’étape post-Kyoto (2012) et mettre en œuvre le plan stratégique décennal 2008-2018 dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.
Selon M. Hamada, le financement des programmes et des projets de l’OSS figure parmi les questions prioritaires au cours de la prochaine période, compte tenu des défis relatifs aux changements climatiques.

Une bataille dans un combat global

Pour sa part, M. Youba Sakona, secrétaire exécutif de l’OSS, a indiqué que la stratégie prévue pour 2020 prendra en considération les résultats de la stratégie 2010 et sera axée sur des questions relatives à la diversité biologique, l’alimentation et l’émigration.
La rencontre de Tunis a permis de passer en revue les programmes et projets réalisés par l’Observatoire, notamment dans les domaines de la lutte contre la désertification, l’Agenda 21, la diversité biologique, les changements climatiques et les initiatives africaines et internationales pour la réalisation du développement durable en Afrique, la concrétisation des Objectifs de développement du millénaire (ODM), la Nouvelle initiative de développement (NIPAD) et le développement du partenariat Nord-Sud.
L’OSS, dont le siège est établi à Tunis, opère dans le cadre d’un réseau de coopération regroupant 22 pays africains membres, 5 pays européens et 4 organisations régionales d’Afrique centrale, d’Afrique de l’Est, d’Afrique du Nord et d’Afrique occidentale, ainsi que des organismes onusiens et de la Société civile.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus