
C’était un 30 juin
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Malgré les premières pluies de la saison cyclonique
23 décembre 2011, par
Deux semaines après la Conférence de Durban sur le climat, La Réunion est confrontée aux effets de la sécheresse. Le Sud et l’Est de l’île connaissent des mesures de restriction de l’utilisation de l’eau. Si nous n’arrivons pas à nous adapter à la persistance de ce type de phénomène, comment pourrons-nous vivre à un million à La Réunion dans 20 ans ?
La saison cyclonique a commencé, et de fortes pluies ont eu lieu en début de semaine. Malgré cela, le manque d’eau est tel que la Préfecture, après consultation du Comité sécheresse, a décidé d’arrêter des mesures de limitation de l’usage de l’eau dans 15 communes de l’Est et du Sud. La Réunion est donc en alerte sécheresse en pleine saison cyclonique.
Située dans la région de circulation des cyclones tropicaux, La Réunion est un pays qui a plusieurs records du monde de pluviosité. Nous ne devrions donc pas manquer d’eau et pourtant.
Notre population dépasse aujourd’hui 800.000 habitants, et elle évolue vers le million. Cette croissance s’accompagne de l’importation à La Réunion d’un mode de vie fortement gaspilleur. Dans notre île, l’eau est captée, traitée à grand frais pour être rendue potable puis souillée et ensuite elle est sensée repartir dans un réseau d’assainissement, ou dans un système individuel. En n’ayant été utilisée qu’une fois, cette eau retourne à la mer.
Avec ce type de consommation de l’eau, plus la population augmente, plus les besoins aussi, et donc la tension sur l’eau car la ressource n’augmente pas dans les mêmes proportions.
Une organisation à revoir
Dans un communiqué diffusé hier à la presse, la Préfecture annonce que 15 communes sont soumises à des restrictions dans l’usage de l’eau. Ce sont l’Est et le Sud qui sont touchés. Il suffit pourtant de regarder le paysage pour constater que ce sont habituellement les régions les plus arrosées. Saint-Benoît n’est-elle pas surnommée la cité des eaux vives ? Quant au Sud sauvage, n’abrite-t-il pas une végétation luxuriante ?
La décision est liée à la persistance d’un épisode de pénurie. Le déficit remonte à la saison humide précédente, et tout ce qui est tombé ne permet pas de recharger les nappes à un niveau suffisant dans les régions Est et Sud.
Si une telle solution persistait, c’est toute l’organisation de l’irrigation à La Réunion qui serait à revoir (voir encadré), car elle va chercher sa ressource sur les territoires qui sont actuellement touchés par les mesures de restriction.
L’adaptation à de nouvelles conditions
Deux semaines après la clôture de la Conférence de Durban sur le climat, il y a également lieu de s’interroger sur la multiplication dans notre île des coupures d’eau. Malgré toute la technologie à la disposition des pouvoirs publics, le climat impose sa loi. Si avec 800.000 habitants l’alerte sécheresse est déclenchée en pleine saison cyclonique, qu’en sera-t-il dans 20 ans avec un million d’habitants et une température moyenne de la Terre plus élevée ?
D’ores et déjà, une des priorités doit être de nous préparer en adaptant notre utilisation de l’eau à une situation nouvelle. Il importe donc de rompre avec un modèle très gaspilleur. Car comme dans bien d’autres domaines, le modèle actuel nous conduit droit dans l’impasse. La sortie de cette crise, c’est bien l’adaptation à de nouvelles conditions climatiques.
Manuel Marchal
Quelles conséquences sur l’irrigation ?
L’organisation de l’irrigation en agriculture repose sur le transfert des eaux. Dans le Sud et le Sud-Ouest, ce sont le Bras de la Plaine et le Bras de Cilaos qui alimentent les exploitations agricoles. Dans l’Ouest à terme, l’eau doit venir de l’Est.
Mais il s’avère que l’arrêté préfectoral touche toutes les communes de l’Est sauf Sainte-Rose, ainsi que les communes de Cilaos et du Tampon, soit les territoires où se situent les captages qui structurent les réseaux d’irrigation à La Réunion.
Autant dire que si cette situation de pénurie allait persister, cela ne serait pas sans conséquence car des milliards d’euros ont été investis dans ces infrastructures. Car pourrait-on continuer à pomper précisément là où la pénurie d’eau est la plus forte ?
Il est également à noter que seule la commune de Sainte-Rose est pour le moment épargnée. C’est là que coule la rivière de l’Est. Voici plus de 50 ans, le docteur Raymond Vergès avait émis l’idée de puiser dans ce cours d’eau la ressource nécessaire à l’irrigation dans l’Ouest.
Mais surtout, la pénurie doit interroger sur la provenance de l’eau qui doit être utilisée en agriculture. Sachant qu’un volume considérable d’eau de pluie finit dans les ravines puis dans la mer, pourquoi ne pas développer les retenues collinaires ? Cela soulagera d’autant les captages.
Restrictions dans 15 communes de l’Est et du Sud
Voici des extraits du communiqué diffusé hier par la Préfecture.
En dépit des événements pluvieux de ces derniers jours, le diagnostic effectué par le comité confirme la persistance des tensions sur plusieurs zones de l’île :
- Les précipitations de ces derniers mois n’ont pas permis de combler le déficit de précipitations mesuré à l’issue de la saison humide précédente. Le déficit pluviométrique est particulièrement important sur les régions Est et surtout Sud de l’île.
- Le niveau de ressource en eaux superficielles est en baisse régulière : quelques cours d’eau (rivières Langevin, des Roches et des Marsouins,...) ont d’ailleurs atteint des niveaux inférieurs à la normale saisonnière.
- S’agissant des eaux souterraines, leur niveau est également en baisse mais demeure proche de la normale, à l’exception de la nappe d’eau souterraine, sur la plaine du Gol qui reste proche des minimums connus. Plusieurs ressources connaissent une augmentation de la conductivité qui témoigne d’un déplacement du biseau salé, le Gol, le Puits Baril,.... Cette situation nécessite une gestion fine des prélèvements.
- Les quelques précipitations observées sur l’Est ont permis d’améliorer ponctuellement les conditions d’alimentation des captages. Toutefois, en l’absence de nouvelles précipitations conséquentes, la situation déficitaire qui provoque déjà des tensions sur le Sud de l’Ile sur l’eau potable (Cilaos, Le Tampon, Saint-Pierre secteur de Montvert) et l’irrigation (périmètre du Bras de Cilaos) est susceptible de s’amplifier.
Actuellement, les communes, des Avirons, de Cilaos, de L’Entre-Deux, de Petite Ile, de Saint-Joseph, de Sainte-Marie, de Saint Philippe et du Tampon ont pris un arrêté de restriction des usages de l’eau sur leur territoire.
Sur la base des recommandations de ce comité, le Préfet a décidé d’un ensemble de mesures de restriction de l’usage de l’eau sur les communes suivantes : Les Avirons, Cilaos, l’Etang-Salé, Petite Ile, le Tampon, Saint-Joseph, Saint-Louis, Saint-Philippe, pour le secteur Sud, et Bras-Panon, Saint-André, Saint-Benoît, Sainte-Marie, Sainte-Rose, Sainte-Suzanne et Salazie, pour les secteurs Est et Nord.
1. L’arrêté définit des mesures obligatoires de limitation de l’usage de l’eau :
- interdiction de lavage des véhicules (hors station professionnelle), engins, bateaux, bâtiments et voiries (sauf impératif sanitaire)
- interdiction de l’arrosage des espaces verts publics et privés (sauf jardins potagers) et restriction d’usages pour les golfs et les espaces sportifs
- interdiction de remplissage et du maintien du niveau des plans d’eau de loisirs et piscines privées (hors établissements touristiques)
- interdiction d’utilisation des douches de plage
Des contrôles de respect de ces dispositions seront assurés par les forces de police.
2. En matière d’irrigation, des recommandations aux agriculteurs seront établies par la Chambre d’agriculture et la DAAF (Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt), pour un usage raisonné de l’eau. Les activités sensibles (élevage, horticulture, serres,...) feront l’objet d’un suivi particulier.
3. La situation sera étroitement suivie pour s’assurer des conditions d’approvisionnement en eau pour la gestion du risque incendie.
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