Effet du changement climatique
Au Brésil, certaines régions sont en alerte face à une sécheresse de l’air historique
7 septembre
Plus d’un millier de communes brésiliennes sont en état d’alerte depuis le 5 septembre, en raison d’une humidité très faible et similaire à celle des déserts comme le Sahara, au moment où le pays affronte une sécheresse historique et des incendies en série.
Les zones affectées se concentrent surtout dans la région centrale du pays, notamment à Brasilia, et dans le sud-est, dans les Etats très peuplés de Sao Paulo et du Minas Gerais. Elles présentent un taux d’humidité inférieur à 12%, sous le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, selon les données de l’Institut national de météorologie Inmet.
Une situation "très dangereuse", a indiqué l’institut, car elle représente "un grand risque d’incendies de forêt", mais aussi "pour la santé", exposant notamment les habitants à des "maladies pulmonaires" ou des "maux de tête".
Dans plusieurs dizaines de communes, le taux d’humidité est passé sous le seuil des 10%, atteignant même 7%. Un niveau "aussi bas" que dans le Sahara, a indiqué à l’Agence France Presse, Ana Paula Cunha, chercheuse au Centre national de surveillance des désastres naturels (Cemaden).
Cette dernière a estimé que le Brésil vit sa pire sécheresse "depuis au moins 70 ans", en raison "du manque de précipitations accumulé" depuis la fin de l’année dernière. Le Brésil est ravagé depuis des mois par une vague d’incendies de grande ampleur, en Amazonie (nord), la plus grande forêt tropicale de la planète, au Pantanal (centre-ouest), et plus récemment dans l’État de Sao Paulo (sud-est).
D’immenses nuages de fumée provenant de ces incendies ont recouvert des grandes villes comme la capitale Brasilia, où aucune pluie n’est tombée depuis 130 jours. La combinaison de hautes températures, vents violents et faible humidité crée un "contexte très favorable à de nouveaux feux", a averti la ministre de l’Environnement du Brésil, Marina Silva, dans un entretien à l’AFP.
Seuls deux des 27 territoires qui constituent le Brésil "ne sont pas gravement touchés par de graves pénuries d’eau", a expliqué cette dernière.
Lors d’une audience au Sénat le 4 septembre, la ministre a alerté sur le fait que le Pantanal, plus grande zone humide du monde et sanctuaire de biodiversité, pourrait disparaître "d’ici la fin du siècle" si la sécheresse persiste et que ces phénomènes climatiques "sont de plus en plus graves et fréquents".