La limite de l’Accord de Paris dépassée sur les 12 derniers mois : +1,58 degré au lieu de +1,5 degré

La température moyenne mondiale sur les 12 derniers mois est la plus élevée jamais enregistrée

10 avril, par Manuel Marchal

D’après l’observatoire européenne Copernicus, le mois de mars a été le plus chaud jamais mesuré. C’est également le 10e mois consécutif à battre un record de chaleur. Sur les 12 derniers mois, la température moyenne observée est de 1,58 degré supérieure à celle de l’époque d’avant l’industrialisation de l’Occident par les capitalistes. L’Accord de Paris signé en 2015 et entré en vigueur en 2016 fixe à 1,5 degré la limite à ne pas dépasser. En 2010, la moyenne des températures était 1 degré supérieure à la période de référence. La crise climatique causée par la capitalisme s’est donc accélérée dramatiquement ces dernières années.

Hier, l’institut Copernicus de l’Union européenne a confirmé l’accélération toujours plus rapide de la crise climatique. D’après ses données, le mois de mars a été le plus chaud jamais mesuré. Cela s’inscrit dans une série très inquiétante. C’est en effet le 10e mois de suite à battre un record absolu de température.
Cette persistance de la chaleur a d’importantes répercussions dans les océans qui ont un rôle modérateur. En mars dernier, la température moyenne y a été de 21,07 degrés : c’est la valeur la plus élevée tous mois confondus depuis le début des mesures.

Conséquence du capitalisme

En 2015, l’Accord de Paris a été signé puis ratifié en 2016. Il s’impose donc à tous les Etats, gouvernements locaux, entreprises et administrations. L’engagement prévoit de limiter la hausse de la température moyenne à la surface de la Terre à 1,5 degré de plus que l’époque d’avant la révolution industrielle en Europe. Le traité a été signé voici 8 ans. 2015 avait été l’année la plus chaude jamais mesurée, avec 1 degré de plus que la moyenne 1850-1900.
Entre 1850 et 2015, soit 165 ans, l’extension du capitalisme dans le monde était responsable d’une hausse de 1 degré. 8 années ont suffi pour ajouter 0,5 degré.
La hausse de la température observée aujourd’hui résulte de la pollution de l’atmosphère par des gaz à effet de serre causés principalement par l’utilisation massive du charbon et du pétrole dans le but de faire des profits. Le CO2 est le principal de ses gaz et les températures d’aujourd’hui s’expliquent par une atmosphère dégradée par les pollueurs actuels, mais surtout passés dont la plupart sont décédés au 19e et au 20e siècle.
Le GIEC indique que « Si plus de la moitié du CO2 émis est actuellement éliminée de l’atmosphère en l’espace d’un siècle, une fraction du CO2 émis (environ 20%) persiste dans l’atmosphère pendant des milliers d’années ».

L’Occident doit assumer sa responsabilité

Le capitalisme a enclenché la machine de la crise climatique. Ses opérations de greenwashing sont bien loin de répondre à l’urgence.
Tout doit être remis en cause tout d’abord pour protéger les victimes des capitalistes responsables de la crise climatique. Les pollueurs historiques se situent surtout en Europe et aux Etats-Unis. Il incombe donc à ces Etats d’augmenter considérablement leur contribution pour que les victimes puissent faire face aux cyclones dévastateurs, à la sécheresse et autres phénomènes climatiques extrêmes.
Car les pays les plus vulnérables à ces phénomènes sont précisément ceux qui ont le moins contribué à la pollution de l’atmosphère.
Ensuite, ces pollueurs historiques doivent cesser au plus vite de continuer à émettre des gaz à effet de serre. Ils ont les moyens d’avoir une autre politique énergétique, à condition de basculer clairement uniquement vers les énergies renouvelables. Mais manifestement, les dirigeants occidentaux ont d’autres priorités : soutenir l’OTAN et la guerre en Ukraine ou mener des politiques d’austérité au profit de la classe des ultra-riches.

M.M.

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