Intensification des phénomènes extrêmes

Aucun État à l’abri des effets du changement climatique

12 août 2010, par Manuel Marchal

Russie et Pakistan sont deux États qui possèdent l’arme atomique. Mais la crise provoquée par un événement climatique est tellement grave que ces États n’arrivent toujours pas à rétablir la situation. C’est le signe d’un monde qui change, avec l’amplification des effets du changement climatique.

L’impact des six mois les plus chauds de l’Histoire se fait cruellement ressentir en Russie. Les gigantesques incendies de forêt qui touchent le pays ne sont toujours pas éteints. Le feu a commencé à atteindre des zones irradiées par la catastrophe de Tchernobyl, et il menace plusieurs centres nucléaires.
Bien que la Russie possède des infrastructures de grande puissance, et que cet État ait à sa disposition l’arme atomique, les effets du changement climatique ne sont pas sous contrôle. Le pays paie en ce moment un lourd tribut, avec un doublement de la mortalité habituellement observée à Moscou.
Plus au Sud, trois autres pays détenteurs de l’arme nucléaire sont également confrontés aux conséquences dramatiques du changement climatique : le Pakistan, l’Inde et la Chine. Dans chacun de ces pays, inondations et glissements de terrain ont entraîné plus de 1.000 disparus. Au Pakistan, la catastrophe prend une ampleur inégalée dans l’histoire de cet État avec 15 millions de sinistrés.
Dans tous les cas, la force des éléments a eu raison des infrastructures. Et pour ce qui concerne le Pakistan, elle plonge le pays dans la crise.
L’Inde et la Chine sont considérées comme les superpuissances économiques à venir du 21ème siècle. Mais l’impact des six mois les plus chauds du siècle indique leur vulnérabilité aux effets du changement climatique.
C’est véritablement un profond changement qui est en train de s’opérer. Les phénomènes observés aujourd’hui sont le résultat d’une pollution accumulée depuis plus d’un siècle et demi dans l’atmosphère et les océans. Ils sont les signaux de l’impasse vers laquelle conduit le modèle économique dominant qui a émergé d’Occident au début du 19ème siècle. Et tant que persistera la domination de ce “modèle” de développement, les phénomènes extrêmes seront de plus en plus intenses.
Lors de la Conférence de Copenhague, Rajendra Pachauri, président du GIEC, avait insisté sur l’étroitesse du temps qui reste pour agir afin que ces événements climatiques puissent encore être contrôlés. L’échéance est fixée à 2015. Si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter après cette date, alors la situation risque de devenir incontrôlable, menaçant l’existence des civilisations humaines. Face à une telle éventualité, aucun pays, aussi puissant soit-il, ne sera à l’abri.

Manuel Marchal

Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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