L’inquiétude à quelques heures de la conclusion de la Conférence de Cancún

Ban Ki-moon : « nous ne sommes toujours pas à la hauteur du défi »

11 décembre 2010, par Céline Tabou

Après quinze jours de négociations, le Sommet touche à sa fin, et l’optimisme est resté intact du côté de l’UNFCCC. Toutefois, l’avenir du Protocole de Kyoto a été l’un des enjeux majeurs de cette conférence internationale, dite la « conférence de la dernière chance ». Mais comment donner suite quand les pollueurs historiques continuent de tout bloquer ?

A moins de 24 heures de la fin du Sommet, un accord sur un ensemble de décisions sur le climat est « à notre portée », a déclaré jeudi Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (UNFCCC). Celle-ci a tout de même admis que des désaccords persistent sur l’avenir du Protocole de Kyoto. Dans son point presse quotidien, elle a affirmé qu’« un paquet équilibré de décisions est à notre portée ».

L’avenir du Protocole de Kyoto

Signé en 1997, et applicable depuis 2005, ce protocole impose aux pays industrialisés des réductions de leurs émissions de gaz à effet de serre, à l’origine du changement climatique. Cette année, le Japon, le Canada et la Russie ont clairement indiqué qu’ils ne signeraient pas une seconde période d’engagement, après la première qui expire le 31 décembre 2012.
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a lancé un appel aux participants pour qu’ils trouvent un accord sur la lutte contre le changement climatique. Confiant qu’un accord pourra être trouvé, le secrétaire a déploré, lors d’une conférence de presse le 7 décembre, que « nos efforts jusqu’ici ont été insuffisants, en dépit (...) de nombreuses années de négociations, nous ne sommes toujours pas à la hauteur du défi ». Ce dernier a ajouté devant les représentants des 194 pays membres de la Convention de l’ONU sur le Climat : « Le temps de l’attente où tout le monde se regarde est terminé (...). Le monde ne peut s’offrir le luxe d’attendre l’accord parfait (...). Cancún doit représenter une percée ».

L’engagement de l’Inde et de la Chine

Les pays en voie de développement, comme la Chine et l’Inde, ont annoncé qu’ils pourraient faire des efforts pour signer un accord contraignant afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. La Chine a accepté la nécessité d’un mécanisme fiable de vérification internationale des engagements (de réduction d’émissions de gaz à effet de serre) de chaque pays. Face aux efforts chinois et indiens, les États-Unis continuent de tout bloquer. Cet égoïsme risque de coûter cher à toute l’humanité.

Céline Tabou

Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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