Après le passage du cyclone Katrina

Catastrophe humanitaire en Louisiane

3 septembre 2005

Les autorités, évoquant ’des milliers de morts’, ont décidé de déployer 300 soldats à la Nouvelle-Orléans. La mégalopole est livrée au chaos après le passage du cyclone Katrina. Les secours peinent manifestement à s’organiser. La Maison Blanche a finalement accepté des offres d’aide venues de l’étranger. De l’Europe à l’ONU, et jusqu’au Venezuela, les offres de soutien proviennent du monde entier, de pays tels que le Venezuela, la Jamaïque, le Salvador, la France, la Chine ou la Corée du Sud.

Violences et pillages : pour répondre à la situation de crise que connaît la Nouvelle-Orléans après le passage d’un cyclone, les autorités américaines ont annoncé le déploiement de 300 soldats de retour d’Irak. Les militaires ont reçu l’ordre de "tirer et tuer" les éventuels pillard auxquels ils seraient confrontés.
Katrina a vraisemblablement fait "des milliers de morts" en Louisiane, a affirmé Kathleen Blanco, gouverneur de l’État de Louisiane, en estimant qu’il pouvait rester jusqu’à 300.000 personnes en attente d’évacuation dans l’ensemble de la région. Ils sont des milliers à survivre dans la rue, sans eau, sans électricité, sans nourriture, livrés à eux-mêmes, contraints au pillage pour manger.
La situation sanitaire et sécuritaire de milliers de sinistrés réfugiés dans le Superdome, le stade couvert de la Nouvelle-Orléans, et au centre des Conventions de la Nouvelle-Orléans en est l’illustration.
Le maire de la Nouvelle-Orléans, Ray Nagin, a lancé un "SOS désespéré" pour venir en aide aux 15 à 20.000 personnes, entassées dans centre des Conventions, où la sécurité n’est plus assurée et où il n’y a plus de nourriture.
Car il est clair que les secours arrivent très longtemps, ce qui exaspère encore davantage la détresse des survivants. Dans le Sud des États-Unis, certains s’entretuent pour une bouteille d’eau.

La Jamaïque propose son aide

Force est de constater que l’ampleur de la catastrophe en Louisiane a convaincu la Maison Blanche de faire machine arrière en acceptant de prendre en considération les offres d’assistance. Alors que peu de temps auparavant, le président Bush fermait la porte à toute coopération, le porte-parole du Ministère américain des Affaires étrangères, Sean McCormack, a assuré qu’"aucune offre d’assistance ne sera refusée". Il a énuméré les nombreux pays et organisations internationales ayant proposé leur aide à Washington, y compris le Venezuela, avec lequel les États-Unis entretiennent des relations exécrables. Il a cité la Russie, le Japon, le Canada, la France, la Honduras, l’Allemagne, le Venezuela, l’Organisation des États américains (OEA), la Jamaïque, l’OTAN, l’Australie, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Suisse, la Grèce, la Hongrie, la Colombie, la République dominicaine, le Salvador, le Mexique, la Chine, la Corée du Sud, Israël et les Émirats Arabes Unis.
Pour sa part, le Sénat américain a accordé une rallonge budgétaire de 10,5 milliards pour financer les mesures d’aide qui devrait être définitivement approuvées hier par la Chambre des représentants.
Le cyclone Katrina a réduit d’un dixième les capacités de raffinage des États-Unis. Il devrait avoir un effet beaucoup plus durable sur ces infrastructures et sur les systèmes de distribution que d’autres catastrophes semblables, selon l’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).


58 plates-formes pétrolières déplacées ou endommagées

L’ouragan Katrina a endommagé ou déplacé quelque 58 plates-formes pétrolières ou plates-formes de forage dans le golfe du Mexique, selon les estimations de l’Institut américain du pétrole (API).
Parmi ces plates-formes, 30 sont considérées comme perdues, a dit Tim Sampson, un porte-parole de l’API qui ne dispose pour l’instant d’aucune répartition par compagnie pétrolière.
Témoin effrayant de la puissance de Katrina, au début de la semaine, la compagnie Diamond Offshore Drilling a annoncé que sa plate-forme pétrolière "Ocean Warwick" a été retrouvé à une centaine de kilomètres de sa position originelle près de l’île Dauphine au large de l’Alabama.


Hugo Chavez propose son aide humanitaire

Le président du Venezuela Hugo Chavez a offert mercredi l’aide humanitaire de son pays aux victimes de l’ouragan Katrina tout en critiquant vivement le gouvernement américain pour son manque de préparation face à cette catastrophe.
La principale cible des critiques de Chavez aura été George W. Bush qu’il n’a pas hésité à surnommer "le roi des vacances", allusion directe au fait que le président américain se trouvait dans son ranch de Crawford au Texas quand l’ouragan a frappé.
"À mesure que les informations nous parviennent, une vérité terrible se fait jour : ce gouvernement n’a pas de plan d’évacuation", a déclaré le président du Venezuela avant d’ajouter que contrairement à un tremblement de terre ou un tsunami, l’ouragan avançait "tout doucement" et les autorités américaines auraient eu largement le temps de se préparer au pire.
Dans son discours il a, en revanche, cité en exemple la qualité des plans d’évacuation mis en place par Cuba lors des ouragans.
Hugo Chavez s’exprimait quelques heures après que la compagnie nationale pétrolière Citgo Petroleum ait annoncé qu’elle s’engageait à faire un don d’un million de dollars d’aide. D’ores et déjà, Citgo Petroleum fournit de l’aide à quelque 2.000 victimes des inondations dans le secteur de sa raffinerie près du lac Charles en Louisiane.


La Nouvelle-Orléans victime de coupes budgétaires

Les réductions budgétaires pratiquées par l’administration Bush ont contraint les ingénieurs fédéraux à retarder des travaux de renforcement de digues, de vannes et de stations de pompage, lesquelles n’ont pas été en mesure de protéger la Nouvelle-Orléans des inondations provoquées par le passage de l’ouragan Katrina, peut-on lire dans des documents de l’agence chargée des infrastructures des voies navigables américaines.
Les dégâts à la Nouvelle-Orléans auraient probablement été bien moins étendus si les efforts de prévention des inondations avaient reçu les financements nécessaires ces dernières années, a déclaré Mike Parker, qui a dirigé cette agence. "Je ne dis pas que cela aurait totalement empêché (les dégâts) mais ils auraient été moins importants que ceux que nous avons eus", continue-t-il.
80% de la superficie de la Nouvelle-Orléans sont sous les eaux, l’ouragan ayant entraîné la rupture de 2 digues et de ce fait des inondations.
Une note datant de mai 2005, émanant du Corps du génie militaire, indique que les financements pour les années fiscales 2005 et 2006 ne suffiront pas à payer les nouveaux travaux prévus sur les digues.


En bref

o Nabi se dirige vers le Japon
Un typhon "extrêmement puissant", comparable en force au cyclone Katrina, se dirigeait hier vers le Japon et devrait atteindre en début de semaine prochaine le Sud de l’Archipel. Il est décrit comme "extrêmement puissant".
En 2004, 10 typhons - un record - avaient dévasté le Japon, faisant au total 220 morts et disparus et provoquant des dégâts matériels considérables.

o Talim fait 14 morts à Taiwan et en Chine
Le typhon Talim a fait 14 morts en balayant Taiwan puis certaines régions côtières de Chine, provoquant des glissements de terrain et contraignant des centaines de milliers de personnes à évacuer leurs habitations, Les autorités chinoises ont fait évacuer par précaution près de 500.000 personnes, rapporte le “China Daily”.
Les autorités du Fujian ont fait fermer les écoles et les aéroports ainsi que des portions d’autoroutes et ont suspendu les liaisons maritimes en attendant que la tempête soit passée, ajoute le journal. Des vagues de 10 mètres se sont abattues sur les côtes du Fujian.
À Taiwan, 3 personnes ont péri et 59 autres ont été blessées. Jeudi soir, plus de 780.000 foyers restaient privés d’électricité sur l’île et 48.000 autres étaient sans eau potable.

o Jetés à la rue le jour de la rentrée
Le jour de la rentrée scolaire, des enfants ont vu des policiers enfoncer la porte de leur maison et les jeter à la rue avec leur famille. Cela s’est passé hier, en France, à Paris, sur ordre du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy.
Deux squats parisiens occupés par des familles d’origine africaine ont été évacués 3 jours après les déclarations de Nicolas Sarkozy prônant la fermeture de tous les immeubles insalubres de la capitale.
Ces violentes expulsions surviennent après 2 incendies qui ont coûté la vie à 24 personnes habitant dans des logements insalubres en moins d’une semaine à Paris. Elles ont concerné des dizaines de familles.


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