Section PCR de Saint-Paul et la proximité du cyclone Bejisa

Catastrophes climatiques : À qui le tour ?

2 janvier 2014

En novembre, la section communiste de Saint Paul avait engagé une réflexion suite à la catastrophe des Philippines. La question était : « A qui le tour ? ». Devant la menace de Bejisa, la section PCR de Saint-Paul a souhaité partager avec vous l’essentiel des réflexions développées par Ary Yée Chong Tchi Kan.

Rappelons-nous des phénomènes suivants :
-  Septembre 2012 L’Ouragan SANDY à New York : 210 morts, 60 Milliards de dégâts.
-  Juin 2013 Pluies diluviennes en Inde : 6000 morts.
-  Août 2013 Inondations dans l’Etat du Colorado : 500 disparus.
-  Septembre 2013 Les cyclones INGRID et MANUEL prennent le Mexique en tenaille : la ville touristique Acapulco dévastée et 40 000 touristes piégés.
-  Novembre 2013 Le typhon HAYAN rase les Philippines : 10 000 morts.
Ces 5 cas que nous avons choisi parmi tant d’autres ont été tous considérés par les responsables politiques de ces pays comme des phénomènes « hors norme ».
Retenons 3 leçons :
1) Les catastrophes « hors normes » deviennent la norme : tous nos standards sont à revoir.
2) Aucune région de la planète n’est épargnée. Les catastrophes naturelles frappent partout.
3) Nous devons nous y préparer. Au-delà des dégâts, plus ou moins spectaculaires, nous avons été très impressionnés par le Mexique pris en tenaille par 2 cyclones : Manuel, à l’Ouest, venant du Pacifique et Ingrid, à l’Est, venant de l’Atlantique. Les cyclones ne s’interdisent de rien !

C’est donc l’imminence d’un danger, d’ampleur inattendu, qui a conduit le PCR, à Saint-Paul, à consacrer sur le vif, un séminaire d’information pour en tirer des conclusions pratiques, en interne et en externe. Notre vigilance est accrue car nous sommes entrés dans la saison cyclonique.

Les images et les propos importés viennent, hélas, confirmer les préoccupations constantes du PCR, et de Paul Vergès en particulier.

En résumé

La Terre se réchauffe, l’air chaud devient instable et provoque des cyclones plus violents et plus fréquents. Avec l’évaporation accélérée des mers et des océans, qui couvrent 71% de la planète, les nuages sont gorgés d’eau et provoquent des pluies diluviennes. Dans la zone intertropicale où se trouve La Réunion, la houle est plus intense et provoque des raz de marée. Des périodes de fortes sécheresse alternent avec des périodes de pluies intenses.

Si nous devons craindre chaque phénomène de ce problème complexe, nous devons surtout nous méfier de la combinaison de plusieurs phénomènes. Le plus connu c’est lorsque l’eau de ruissellement ne peut plus s’évacuer en mer qui, elle-même, est démontée jusqu’à provoquer des raz de marée.
Nous savons nous abriter des vents mais pas nous protéger des inondations éventuelles.
Rappelons-nous du cyclone 1948 : 165 morts, dont 58 à Saint-Paul et 40 à Saint-Leu. Qu’avons-nous retenu ? Le PCR doit faire connaître l’Histoire Réunionnaise.

Etude de cas : Saint-Paul

3 éléments à retenir :
-  L’augmentation démographique, l’urbanisation anarchique et l’assèchement de l’Étang. En 6 ans, Huguette Bello n’a même pas commencé la restauration l’Étang vers son format d’origine.
-  La ville se trouve aujourd’hui en dessous du niveau de la Ravine du Bernica.
-  À volume constant de pluie, la zone naturelle d’épandage de l’eau s’est rétrécie. Comparée à 1958, la ville est en danger extrême.

L’eau i casse pas contour

En effet, l’eau qui déboule de la Ravine du Bernica va « glisser » sur l’espace asséché (qui n’absorbe plus rien) et se déversera sur la ville. C’est une blague de dire que la ville est protégée par des écluses. Comment imaginer que l’eau va « faire un virage à 90° », suivre un chenal rétréci sur des kilomètres, pour finalement se jeter sous le pont de l’Étang.

L’évacuation vers la mer va se heurter à la montée du niveau de la mer

L’augmentation du niveau de l’étang va également « gonfler » le canal de la Chaussée Royale dont la voie d’évacuation privilégiée est par le « canal de l’égout » qui se jette à la mer en passant près de la médiathèque. Et cette évacuation n’est possible que si le niveau de la mer est inférieur au niveau d’eau du canal de la Chaussée Royale. Élémentaire.
Or nous savons désormais que l’océan va subir une augmentation de son niveau. Les scientifiques s’accordent sur une augmentation moyenne minimale d’environ un mètre durant ce siècle. De plus, un raz de marée n’est pas à exclure.

Cela signifie qu’à terme, c’est la mer remontera vers la Chaussée Royale et noiera la ville.

La population doit être informée et s’exercer à faire face au pire.

Le pire c’est l’état d’esprit des élu(e)s qui ne se préoccupent pas de ces questions. Comme pour l’affaire des requins on cherchera des responsables quand les dégâts seront irréversibles ; ou plutôt, ces élu(e)s chercheront à se protéger juridiquement et abandonneront les victimes à leur sort : le droit administratif sera toujours du coté des élu(e)s.

N’ayons pas peur des mots : les zones évoquées ci-dessus ne se trouvent pas en pays sous-développés, démunis de moyens. Le budget de la municipalité de Saint-Paul, c’est 100 millions d’euros par an !

Au Port, l’endiguement de la Rivière des Galets est exemplaire car, à l’époque, la Commune du Port avait beaucoup de préoccupations et peu de finances, mais le maire du Port a choisi de s’occuper de la sécurité des personnes, d’abord. A Saint-Paul, la mairesse parade chaque jour à la Télé, va donner des leçons au Port, mais n’informe pas la population des dangers qui la guette.

Conclusions

• Le Parti Communiste Réunionnais à Saint-Paul lance une alerte dans toute son organisation et demande à tous les échelons d’inscrire ce thème à l’ordre du jour et de débattre.

• La pire des irresponsabilités, serait ces élus qui pavanent dans les télés et ne font rien pour informer la population, ni étudier les dispositifs de sécurité de voisinage.
• Faites remonter un état des lieux.
Les débats ont été élargis à la Saline et à Saint-Gilles ainsi qu’aux projets de logements à Cambaie.

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  • L’aménagement du térritoire doit l’une des préoccupations constante des décideurs et des acteurs associés.éclairés par la mémoire du terrain


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