Changement climatique : des risques majeurs pour le Monde

Les effets de la fonte du permafrost plus néfastes que prévus

3 décembre 2020, par David Gauvin

Le réchauffement climatique prend différentes formes et constitue un défis majeurs pour notre civilisation. Parmi les risques, la fonte des glaces et le dégel du pergélisol. De nombreux chercheurs estiment que le pergélisol était présent jusqu’au large de l’Alaska, mais désormais, ils constatent la vulnérabilité des zones côtières en raison de la hausse des températures. Ces fontes constantes sont enjeux et surtout des dangers permanents pour les populations locales, les animaux, la faune et flore ainsi que tout le climat de la Terre.

Les scientifiques expliquent que le pergélisol est un morceau de sous-sol gelé durant au moins deux années consécutives. Il se trouve en grande partie dans les zones glaciales, notamment sous 80% du territoire de l’Alaska.

Les recherches ont montré que le pergélisol s’étendait de la toundra au large, jusqu’aux fonds marins, emprisonnant ainsi le sous-sol. Par ce procédé, le carbone, les virus et bactéries situés dans le sous-sol marin étaient maîtrisés. Or le dégel du pergélisol devrait entraîner des risques majeurs, notamment l’évaporation du carbone dans l’air et une crise sanitaire d’ampleur, avec le rejet de nouveaux virus.

Pour les chercheurs la difficulté réside dans l’anticipation des effets du dégel du pergélisol côtier, car des voies d’échange d’eau sont en train de déroulés, sans qu’ils puissent appréhender leur cheminement et conséquence sur les territoires . D’autant plus que "les eaux souterraines permettent au carbone et aux nutriments de se déplacer entre la toundra et la lagune. Et il devient également possible à l’eau salée de se déplacer sous la toundra, affectant potentiellement les sources d’eau douce", a expliqué le site Futura-Science.

En plus de libérer du carbone, des bactéries ou d’autres virus bloqués dans les glaces, le dégel du pergélisol côtier accélère l’érosion côtière, détruit les terres cultivables et globalement l’environnement des populations locales, habitants sur ses côtés.

Des chercheurs de l’université d’Alaska Fairbanks (États-Unis) ont d’ailleurs que le permafrost des îles arctiques du Canada a commencé à fondre. Cette situation montre l’importance d’agir rapidement pour freiner le réchauffement climatiques, et trouver des solutions afin d’adapter les populations à ces nouveaux défis.

En effet, la fonte du permafrost inquiète les scientifiques pour plusieurs raisons. D’une part, les modèles climatiques établis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ne prévoyaient pas un tel dégel avant 2090. Or celui-ci a déjà bien démarré.

D’autre part, cette fonte du permafrost devrait accélérer le réchauffement climatique en libérant dans l’atmosphère une importante quantité de gaz à effet de serre, ce qui pourrait créer "une boucle de rétroaction qui alimenterait une montée en température encore plus rapide", selon Futura-Science.

Louise Farquharson, chercheuse à l’université d’Alaska, a expliqué au site d’information Futura-Science, que « le permafrost est rempli de matières organiques et végétales. S’il se met à fondre, c’est comme si vous ouvriez la porte d’un congélateur géant. Les microbes vont dégrader ces matières et les transformer en CO2 ».

Cette situation est d’autant plus alarmante car la quantité de CO2 piégée dans le permafrost représente l’équivalent de quatre fois celle que les activités humaines émise depuis le milieu du XIXe siècle.

Raison pour laquelle, la fonte du permafrost hypothèque est un objectif inscrit dans l’Accord de Paris, afin de contenir le réchauffement climatique à moins de +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.

Certains scientifiques expliquent que "les gaz émis par le permafrost accélèrent le réchauffement, qui accélère la fonte du permafrost. D’ici à 2100, ce dernier pourrait, selon le scénario le moins noir, diminuer de 30 % et libérer jusqu’à 160 milliards de tonnes de GES", comme l’avait alerté en 2015 la chercheuse Susan Natali, du Woods Hole Research Center.

Outre ses effets sur le climat, la fonte du permafrost représente une menace sanitaire, que ce soit la découverte d’anthrax en Sibérie que deux types de virus extrêmement dangereux, dont l’un vieux de 30.000 ans.

Au-delà des questions climatique et sanitaire, la fonte du permafrost pourrait intéresser les sceptiques, car les dégâts matériels sont impressionnants : effondrements de bâtiments, glissements de terrain, routes et tarmacs instables.

Dans un tel contexte, le réchauffement climatique est un risque majeur à prendre en compte de l’échelle local au global, afin d’anticiper ses effets, adapter les territoires, et changer les modes de consommation, voire même les modes de vie. Pour cela, la bataille politique doit prendre fin pour une prise de conscience générale, faisant fi des guerres commerciale, diplomatique et militaire.

David Gauvin et Céline Tabou

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Messages

  • Vous avez raison de souligner le danger que représente pour la planète entière le dégel des terres situées soue le cercle polaire qui sont restées gelées depuis des milliers d’années , en tout cas depuis la dernière glaciation qui a recouvert de glace près de la moitié de l’hémisphère nord ..Avant d’être prises sous le glaces ces terres étaient recouvertes de végétation et la glace a emprisonné non seulement des matières organiques mais aussi des virus et des bactéries , si bien que leur dégel va entrainer une décomposition de ces matières organiques mais aussi la libération dans l’atmosphères des virus et des bactéries emprisonnées qui sont gelées mais pas forcément mortes .

    La libération des gaz à effet de serre contenu dans le permafrost va comme vous le dites entrainer chaque année une augmentation des gaz à effet de serre déjà contenu dans l’atmosphère et créer une accélération du réchauffement climatique provoqué par la réduction des surfaces des banquises et des glaciers ; et la libération dans l’atmosphère des vieux virus et bactéries va augmenter considérablement les risques d’épidémie .

    Depuis une dizaine d’année on constate des records de température estivales dans les régions situées sous le cercle polaire .En juillet les il faut plus de 30° et à cette température les sols gelés se mettre automatiquement à fondre rapidement et provoque l’accélération du réchauffement climatique qui a peut être atteint son point de non retour , si les hommes ne font rien de plus que ce qu’ils font actuellement pour l’arrêter .

    Les mesures de lutte contre le réchauffement climatiques prises actuellement s’avèrent insuffisantes . Les forêts équatoriales
    qui jouent le rôle de poumon de la planète continuent de disparaitre disparaitre et les surfaces désertiques augmentent un peu plus chaque année alors que nous devons à tout prix préserver nos forets équatoriales et revégétaliser les déserts .

    Notre planète est condamnée à mort , à une mort lente qui va s’étaler sur plusieurs centaines d’années , mais à une mort inexorable , si nous ne prenons pas les grands moyens pour arrêter le phénomène d’accélération que l’on constate déjà .


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