Rapport très inquiétant à la veille de la COP26 de Glasgow

Changement climatique : engagements toujours insuffisants des Etats pour sauver l’humanité

27 octobre 2021

Alors que les émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer drastiquement pour espérer éviter une catastrophe mondiale, le dernier rapport de la Convention cadre des Nations-Unies sur la changement climatique indique que les engagements des Etats conduiront à une hausse de 16 % de ses émissions en 2030 par rapport à 2010. Les pollueurs historiques, c’est-à-dire les anciennes puissances coloniales, sont interpellés : non seulement ils doivent arrêter de polluer l’atmosphère au plus vite, mais en plus ils doivent respecter leur engagement à verser chaque année 100 milliards de dollars dans un fonds de solidarité pour donner les moyens aux pays victimes de la colonisation de faire face aux conséquences d’une catastrophe dont ils ne sont en rien responsables.

La Convention cadre des Nations-Unies sur la changement climatique (UNFCCC) a publié hier une mise à jour de la synthèse des plans d’action climatique tels que communiqués dans les contributions déterminées au niveau national (CDN) des pays. La mise à jour des principales conclusions du rapport de synthèse confirme les tendances globales identifiées par le rapport complet, qui a été publié le 17 septembre 2021.
Le rapport de synthèse a été demandé par les Parties à l’Accord de Paris pour les aider à évaluer les progrès de la lutte contre le changement climatique avant la COP26 en novembre à Glasgow, en Écosse. Cette mise à jour du rapport de synthèse est fournie pour garantir que les Parties disposent des dernières informations à prendre en compte lors de la COP26.

2,7 degrés au lieu de 1,5 degré : la catastrophe en marche

Le rapport mis à jour confirme que pour toutes les CDN disponibles des 192 Parties prises ensemble, une augmentation considérable, d’environ 16%, des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2010 est attendue. La comparaison avec les dernières données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montre qu’une telle augmentation pourrait conduire à une augmentation de la température d’environ 2,7 degrés d’ici la fin du siècle.
Le GIEC a estimé que limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 degrés nécessite une réduction des émissions de CO2 de 45% en 2030 ou une réduction de 25% d’ici 2030 pour limiter le réchauffement à 2 degrés. Si les émissions ne sont pas réduites d’ici 2030, elles devront être considérablement réduites par la suite pour compenser le lent démarrage sur la voie de zéro émission nette, mais probablement à un coût plus élevé.
Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de l’ONU Changements climatiques, a déclaré : « le message de cette mise à jour est fort et clair : les parties doivent redoubler d’urgence leurs efforts si elles veulent empêcher une augmentation de la température mondiale au-delà de l’objectif de l’Accord de Paris de bien en dessous de 2 degrés – idéalement 1,5 degré – d’ici la fin du siècle. Le dépassement des objectifs de température conduira à un monde déstabilisé et à des souffrances sans fin, en particulier chez ceux qui ont le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ce rapport mis à jour confirme malheureusement la tendance déjà indiquée dans le rapport de synthèse complet, à savoir que nous sommes loin de l’endroit où la science dit que nous devrions être », a-t-elle averti.

Les pays riches doivent respecter leur engagement

De nombreuses CDN de pays en développement contiennent des engagements conditionnels plus ambitieux de réduction des émissions, qui ne peuvent être mis en œuvre qu’avec un accès à des ressources financières améliorées et à d’autres formes de soutien. Le rapport suggère que la mise en œuvre complète de ces engagements pourrait permettre un pic des émissions mondiales avant 2030.
« Cela souligne que les pays en développement ont besoin de financement, d’un soutien financier, technologique et de renforcement des capacités pour accroître leur niveau d’ambition, tant en matière de réduction des émissions qu’en termes de renforcement de la résilience aux effets du changement climatique. L’engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 est essentiel pour renforcer l’action climatique des pays en développement. J’appelle les pays développés à remplir pleinement cet engagement lors de la COP26 », a déclaré Patricia Espinosa.

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