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COP26 : quand la majorité de la population mondiale subit les conséquences d’un mode de production et de consommation au service de la classe dominante d’une minorité
2 novembre 2021, par
Alors que s’ouvre la COP26, les pays en développement défendent la justice climatique : la classe dominante des anciennes puissances coloniales a notamment construit sa « richesse » actuelle sur la base de la consommation effrénée depuis plus de 150 ans du charbon et du pétrole responsables d’émissions de gaz à effet de serre à l’origine du changement climatique. L’heure de la justice climatique est venue, notamment pour que les populations du Sud de Madagascar puissent avoir un avenir sur la terre de leurs ancêtres.
Dans une interview publiée le 30 octobre dans « Tribune de l’Afrique », Baomiavotse Vahinala Raharinirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable de Madagascar, évoque notamment les effets du changement climatique dans son pays, et les attentes pour la COP26. Ces attentes rejoignent celles des autres peuples qui ont été colonisés par l’Europe ou les États-Unis.
Baomiavotse Vahinala Raharinirina souligne que les conséquences du changement climatique ont bouleversé la vie dans le Sud de la Grande île, où plus d’un million de personnes sont menacées par la famine :
« Les régions d’Androy et d’Anôsy situées au sud de Madagascar sont les plus durement touchées par la sécheresse. Il ne s’agit plus d’une situation de menace, nous sommes entrés de plein fouet dans ce phénomène de réchauffement climatique. Cela se manifeste à travers la faiblesse de la pluviométrie dans l’Androy qui tourne entre 450 mm à 480 mm d’eau par an. Il y a une dizaine d’années, nous avoisinions 800 mm par an. Il arrive également qu’il pleuve pendant 2 jours avec 200 mm d’eau, ce qui est aussi une manifestation du changement climatique puisque vous avez des pluies diluviennes suivies de périodes de sécheresse. »
« L’élévation de la température est réelle. Nous enregistrons des températures aux alentours de 40° en décembre et janvier. Il y a ensuite le phénomène « El Nino », ce vent fort et chaud, qui transporte le sable et qui crée des dunes recouvrant les infrastructures, les routes et les terres agricoles. »
« Nous devons absolument avancer sur la question de l’adaptation climatique sans quoi certains territoires deviendront inhabitables. Des lacs ont disparu ces 4 dernières années. C’est le cas du lac Anony par exemple qui était un site magnifique, générant du tourisme grâce à la présence de ses flamands roses (…) Certaines zones du pays seront submergées par les eaux, ce qui signifie qu’il faudra construire de nouvelles villes et déplacer les populations, sur une échéance de 30 à 50 ans, si ce fameux objectif de 1,5 degré né pendant la COP21 n’est pas tenu au niveau mondial. »
« Le message que nous voulons porter pendant la COP26 est un rappel de l’engagement pris lors de la COP21 par les pays industrialisés qui émettent le plus de gaz à effet de serre (GES). Des promesses d’engagement ont été faites pour accompagner des pays comme Madagascar dans le financement de l’adaptation climatique. Ces engagements relatifs au fonds vert climat notamment n’ont pas été tenus (…) D’ici 30 à 50 ans, si les engagements ne sont pas tenus, les LDC (Least developed countries) se modifieront et certaines îles seront tout simplement rayées de la carte. Madagascar appelle à l’aide depuis un bon moment pour être appuyé dans sa transition énergétique. Il y a un arrière-fond d’injustice climatique qui s’installe de manière dangereuse et sur laquelle la voix des pays les plus faibles n’est pas forcément entendue (…) Madagascar aimerait basculer à 50 % d’énergie renouvelable, mais cela suppose de lourds investissements avec une temporalité assez longue qui requiert un soutien crucial des pays du nord notamment, mais aussi de la Chine et des pays émergents. »
Ce message ne peut laisser indifférent et doit contribuer à une prise de conscience. La question du changement climatique semble en effet très éloignée des préoccupations quotidiennes des Réunionnais : recherche d’un emploi, d’un logement, et plus largement de moyens pour être capable de vivre correctement dans un système néocolonial à l’origine du chômage et de la vie chère.
En 2009 à la COP15 de Copenhague, une des délégations les plus en avant était celle du Bangladesh. Ce pays côtier de plus de 150 millions d’habitants était déjà confronté depuis plusieurs années à la montée du niveau de la mer causée par le réchauffement climatique. Conséquence : de nombreuses terres agricoles ne sont plus cultivables en raison de la contamination de la nappe phréatique par l’eau de mer, ce qui pousse des millions de personnes à se réfugier dans des bidonvilles de la capitale. Mais une Bangladeshi, membre d’une ONG représentée à la COP15, âgée alors d’environ 25 ans, indiquait que lorsqu’elle était au collège, 10 ans plus tôt, sa connaissance du changement climatique se limitait à ce qui était écrit dans des livres. Autrement dit, son pays n’était pas encore touché. Il a fallu de quelques années pour tout bouleverser.
La même chose est en train de se passer dans le Sud de Madagascar, à moins de 1000 kilomètres de La Réunion. En 10 ans, la pluviométrie a été divisée par deux et les températures ont augmenté, ce qui a tout changé dans la région de Madagascar qui connaît la plus forte croissance démographique.
C’est pourquoi les Réunionnais auraient tort de croire que pareille catastrophe ne pourrait pas arriver dans leur pays. A partir du moment où un seuil est franchi comme dans le Bangladesh ou dans le Sud de Madagascar, alors les conséquences sont d’une ampleur que l’on ne pouvait imaginer.
Face aux conséquences du changement climatique dans le Sud de Madagascar, un pays ruiné par 70 ans de colonisation française directe poursuivie par plusieurs décennies de néo-colonialisme ne peut disposer forcément que de moyens limités.
Responsables du changement climatique qui ruine le Sud de Madagascar, les pays riches doivent réparer, car leurs classes dominantes ont construit leur « richesse » en organisant la pollution de l’atmosphère depuis plus de 150 ans. Cette pollution est à l’origine des catastrophes actuelles. La justice climatique doit donc s’imposer et c’est ce message que les représentants de la plupart des pays du monde comptent notamment porter à la COP26 de Glasgow.
M.M.
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