À quelques mois de la conférence de Paris, un nouveau rapport alerte

Changement climatique : impact majeur sur la santé

24 juin 2015

Les risques sanitaires liés au changement climatique sont si grands qu’ils pourraient bien remettre en cause un demi-siècle de progrès de la médecine, affirme un rapport présenté par le Lancet. Le dérèglement du climat amène la menace du chikungunya en France, la canicule meurtrière au Pakistan. La Réunion ne sera pas à l’écart de ce problème mondial.

En France, le moustique capable de transporter le chikungunya s’est installé.

L’hebdomadaire médical britannique Lancet a publié hier un rapport sur les effets sanitaires du changement climatique. Ses conclusions sont alarmantes. Tous les progrès réalisés par la médecine au cours des 50 dernières années pourraient être remis en cause par le dérèglement du climat. Le rapport rassemble les travaux de chercheurs européens et chinois du climat, de la géographie, de l’environnement, de l’énergie, de la biodiversité et de la santé.

Le changement climatique « a des effets très graves et potentiellement catastrophiques pour la santé humaine et la survie des hommes », a déclaré Anthony Costello, directeur de l’institut de santé mondiale de l’University College de Londres (UCL), l’un des auteurs du rapport. C’est pourquoi le changement climatique doit être un enjeu majeur de santé, poursuit-il, ce qui est malheureusement loin d’être le cas.

« Une urgence médicale »

Le document estime que les réponses visant à atténuer le changement climatique ont des conséquences positives, directement ou indirectement, sur la santé (de la réduction de la pollution de l’air à l’amélioration des régimes alimentaires) et qu’un effort concerté sur le climat pourrait donc être une formidable occasion d’améliorer la santé mondiale.

« Le changement climatique est une urgence médicale, a dit Hugh Montgomery, directeur de l’institut pour la santé humaine à l’UCL, qui a participé lui aussi à la rédaction du rapport. Il exige une réponse urgente en s’appuyant sur les technologies déjà disponibles. »

En effet, les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les inondations ou les canicules, augmentent les risques de maladies infectieuses, de malnutrition et de stress, soulignent ces spécialistes. La pollution des villes, où les habitants passent de longues heures à travailler sans avoir le temps ni l’espace pour marcher, faire du vélo ou se détendre, est mauvaise pour le cœur, les poumons et la santé mentale, ajoutent les auteurs du rapport.

Près de 200 pays se sont fixé pour but de limiter la hausse moyenne des températures dans le monde à 2 degrés Celsius par rapport à l’ère préindustrielle d’ici la fin du siècle, mais la trajectoire actuelle pourrait conduire à une hausse de 4 degrés.

Le chikungunya menace la France

Le dérèglement actuel est déjà à l’origine de catastrophes sanitaires. Dans l’actualité, c’est en particulier la vague de canicule qui a touché l’Inde avant de frapper le Pakistan. Les hôpitaux sont totalement débordés. C’est l’état d’urgence alors que plusieurs centaines de personnes sont déjà mortes à cause de la chaleur.

En France, c’est la vigilance à cause de la présence du moustique vecteur du chikungunya. Déjà 20 départements sont concernés. Cela veut dire que si une personne porteuse du virus arrivait en France et se faisait piquer par un moustique, alors l’épidémie pourrait se déclencher en Europe.

À La Réunion, la population n’est pas à l’abri du retour des maladies tropicales. C’est ce qu’avait rappelé le chikungunya en 2006. Rappelons qu’il y a 70 ans, le paludisme était une des principales causes de mortalité.

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