Retour sur la conférence de Sainte-Suzanne

Changement climatique : « informer, échanger et agir »

19 décembre 2013

La conférence du 17 décembre à la Médiathèque Aimé Césaire, sur le thème ’Changement climatique et perspectives d’une approche territoriale’, a réaffirmé un constat : la nécessité d’adapter le territoire aux changements climatiques.

Vue d’une partie des participants à la conférence de Sainte-Suzanne. Au centre, Paul Vergès, président de l’ONERC, aux côtés de Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne.

Jean-Pascal Jehan a rappelé la conférence internationale sur le climat de Varsovie, en novembre, affirmant qu’il faut « trouver des solutions locales à un désordre global ». De son côté, le président de la Cinor, Maurice Gironcel a insisté sur l’importance « d’informer, d’échanger et d’agir » afin « d’explorer toutes les pistes possibles pour amener des changements ».

Anticiper les phénomènes climatiques

« La Réunion est à un certain niveau de vulnérabilité avec la hausse démographique et son exposition aux aléas climatiques », a expliqué Maurice Gironcel. Ce dernier a fait part des « réelles inquiétudes » pour La Réunion et les « autres régions du monde », où l’agriculture est « la première victime des changements climatiques ». La sécheresse fait partie des facteurs les plus aggravants pour le secteur agricole, où « c’est une calamité » a indiqué le président de la Cinor. Ce dernier a préconisé « une réglementation » afin d’accentuer la prise de conscience de la population » et « d’anticiper les phénomènes climatiques » à travers une « stratégie locale adaptées aux risques ».

Une analyse partagée par l’ensemble des acteurs, comme Hassan Bencherif, professeur à l’université de La Réunion, qui a expliqué les modifications de l’atmosphère et notamment de la situation de la couche d’ozone dans l’Océan indien, viennent du réchauffement climatique, dû aux émissions de gaz à effet de serre. Le chercheur a expliqué que « la quantité d’ozone est très variable selon les changements climatiques dans une dynamique globale ».

En effet, les courants polluants sont mouvants et se dirigent du Nord vers le Sud, raisons pour lesquelles, les dangers du climat sont plus importants dans les pays du Sud que ceux dans le Nord. Cette dynamique a un impact que le réchauffement climatique, dû également à la pollution atmosphérique. Les effets sur la couche d’ozone ont un impact sur le changement du climat, comme les pluies, la sécheresse.

+0,6°C à La Réunion en 40 ans

François Bonnardot, de Météo France, a révélé que le climat avait augmenté de 0,6°C en 40 ans. « La tendances est à la hausse » mais la situation reste une « incertitude sur le rythme du réchauffement climatique ». Cependant, ce dernier a montré que les précipitations ont diminué de près de 10% dans le sud-ouest sur un cumul annuel. De plus, « la sécheresse longue » se définit par « un cycle lent et variable » où il est difficile de faire ressortir des tendances parce que « les moyens observés ont évolué ».

De son côté, Bruno Sieja, directeur de l’Observatoire Régional de l’Air (ORA), a alerté des dangers de la pollution atmosphérique sur la santé des être humains. Ce dernier a mit en avant les sources de pollution, comme les transports, l’industrie, le volcan, les centrales thermiques, et la transformation d’énergie.

Des incertitudes pèsent sur l’agriculture réunionnaise, pour laquelle Jismy Montrouge, responsable zone est de la Chambre d’agriculture, a fait le bilan. Ce dernier a expliqué que les planteurs étaient dépendants des aléas climatiques « parce qu’exposés aux risques ». Ce dernier a mit en avant les défis à venir comme « nourrir un million d’habitant, faire face à la concurrence, maintenir une structure au sein de la filière canne », qui représente 57% de l’espace cultivable à La Réunion, et « continuer la culture de la canne ».

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