9e Sommet des Africités : Segment Politique sur le thème « Prospérer pour l’avenir de l’Afrique dans un monde en ébullition »
Changement climatique : l’Afrique doit pleinement bénéficier de « Pertes et Préjudices »
30 mai 2022
Le 25 mai dernier à Kisumu au Kenya, la quatrième journée du sommet Africités a débuté par l’ouverture officielle du segment politique qui a été marqué par une conversation entre deux anciens chefs d’Etat africains, à savoir Joaquim Chissano, ancien Président du Mozambique, et Danny Faure ancien Président des Seychelles. Le sujet principal de la conversation était « Prospérer pour l’avenir de l’Afrique dans un monde en ébullition ».
Une conversation a eu lieu entre deux anciens chefs d’État, Joaquim Chissano du Mozambique, et Danny Faure des Seychelles, et des jeunes leaders de collectivités locales d’Afrique âgés de 35 ans ou moins. Les jeunes élus ont invité les anciens chefs d’Etat à réfléchir et à les conseiller au sujet du partage déséquilibré des ressources publiques financières et humaines entre le niveau national et le niveau local ; à réfléchir à la centralité des villes et des territoires en tant que lieux frappés par les conséquences du changement climatique et paradoxalement brillant par leur absence autour de la table des débats sur l’action climatique ; à réfléchir à la proposition d’élaborer un programme de mise à niveau des infrastructures et des équipements des collectivités territoriales, y compris des villes intermédiaires, dans le cadre panafricain, comme ce fut le cas avec le grand programme d’infrastructures du NEPAD, pour que les villes intermédiaires jouent leur rôle légitime de lieux d’ingénierie pour la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine, accélérateur de l’intégration africaine ; à faire de la coopération décentralisée transfrontalière un outil d’intégration africaine ; et enfin à réfléchir aux arguments à mettre en avant pour redonner espoir aux jeunes Africains qu’ils ont un avenir sur ce continent au lieu de mourir en Méditerranée en essayant de trouver leur avenir hors du continent.
Mobiliser localement les ressources
En réponse, Joaquim Chissano a déclaré aux dirigeants des villes et collectivités territoriales que même s’il est acceptable d’interpeller les gouvernements nationaux pour un meilleur partage des ressources publiques entre le niveau national, régional et local, il est également nécessaire de trouver des moyens créatifs de mobiliser localement les ressources dont ils ont besoin.
« Il serait important que les villes et collectivités territoriales engagent un dialogue entre elles et le gouvernement central et veillent à ce qu’il y ait un espace de dialogue permanent à travers des associations nationales de collectivités territoriales par exemple pour discuter des problèmes qu’elles rencontrent », a déclaré Joaquim Chissano, ancien Président du Mozambique.
Une place dans les négociations de la COP27
En ce qui concerne le changement climatique, Danny Faure a exhorté Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique à lutter et à faire en sorte que les villes et collectivités territoriales aient une place à la table des négociations lors de la prochaine COP 27 en Égypte. COP est le nom donné à la réunion annuelle des dirigeants mondiaux en matière de changement climatique. La COP27 sera la 27e conférence de ce type à se tenir à Charm-al-Cheikh, en Égypte, en novembre 2022.
« Il est important que nous ayons à la table des représentants des villes intermédiaires et des collectivités territoriales. Nous devons également insister sur le fait que « Pertes et Préjudices » en tant que facilité a été créée et approuvée afin que les nations ayant des difficultés à cause du changement climatique puissent bénéficier de cette nouvelle facilité », a déclaré Danny Faure, ancien Président des Seychelles.
L’Afrique est responsable de moins de 4 % des émissions de gaz à effet de serre
« Pertes et Préjudices » est un terme général utilisé dans les négociations climatiques des Nations Unies pour désigner les conséquences des événements climatiques extrêmes qui frappent les communautés mal préparées à y faire face. Le terme « Pertes et Préjudices » fait référence à la considération du fait que l’Afrique est responsable de moins de 4 % des émissions de gaz à effet de serre mais est l’une des régions du monde les plus impactées par les conséquences du réchauffement climatique à la production duquel elle n’a pas participé. Le terme « Pertes et Préjudices » fait également référence à la compensation que l’Afrique devrait recevoir du reste du monde pour le rôle qu’elle joue dans le puits de carbone, notamment à travers la forêt du bassin du Congo et les zones humides d’Afrique. Il s’agit de maintenir un niveau de vie digne pour la population en zone forestière afin de s’assurer qu’elle ne se livre pas à la déforestation pour gagner sa vie.