Après le mois d’octobre le plus chaud depuis 135 ans

Changement climatique : l’année 2014 bat tous les records de chaleur

22 novembre 2014

Le NOAA vient de publier une étude montrant un nouvel indice du réchauffement climatique. Le mois d’octobre 2014 a été le plus chaud jamais observé depuis 135 ans. Il contribue à faire des 10 premiers mois de 2014 les plus chauds. La Réunion est sous l’influence de ce phénomène avec une sécheresse persistante et aussi des records de chaleur.

Sur cette carte des températures moyennes pour les 10 premiers mois de l’année, les zones en rouge sont celles qui dépassent la norme. Toutes les régions du monde sont concernées par l’année la plus chaude de l’histoire.

Dans une étude qu’il vient de publier, le NOAA (National Oceanic & Atmospheric Administration) alerte sur un nouvel indice très inquiétant de la crise environnementale. Le réchauffement climatique s’aggrave. Les dix premiers mois de 2014 ont été la période la plus chaude depuis que les enregistrements de température ont commencé en 1880. En combinant les relevés effectués sur les continents et sur les océans, la température globale est supérieure de 0,68 degré à la moyenne du 20e siècle, dépassant les records de 1998 et 2010. Pour le NOAA, 2014 est en train de devenir l’année la plus chaude jamais observée.

Les hausses de température ont notamment été observées dans l’Europe du Nord et de l’Ouest, dans l’Extrême orient russe et dans une large région du Pacifique au niveau de l’Equateur.

Concernant le mois d’octobre, il est le plus chaud de l’histoire. Il dépasse de 0,74 degré la moyenne du 20e siècle. Au niveau des continents, la différence avec ce qui était la norme au siècle dernier est de 1,05 degré. Dans l’hémisphère Sud, c’est dans le Sud de l’Amérique du Sud et dans l’Australie occidentale que les chaleurs étaient les plus importantes. Dans l’hémisphère Nord, la Sibérie centrale a connu des températures supérieures de 4 à 5 degrés à la normale.

Et à La Réunion ?

La Réunion n’est pas à l’écart de ce phénomène planétaire. Le Comité sécheresse du 21 octobre précisait que « de février à septembre, on observe une situation fortement déficitaire, qui classe cette période au 1er rang des plus sèches depuis 50 ans », et que « 2 premières décades d’octobre sont les plus chaudes jamais enregistrées pour un mois d’octobre depuis 45 ans ».

Cela veut dire aussi que notre île n’est pas non plus à l’abri des effets de cette hausse des température. Non seulement, les glaciers fondent et coulent dans les océans, mais en plus la température de l’océan global bat des records. Les conditions sont donc réunies pour que la montée du niveau de la mer dépasse les prévisions. Cela rend donc bien aléatoire tout investissement dans une région côtière.

Mais à La Réunion, c’est précisément dans la mer qu’est annoncé le plus important investissement de l’État pour les 10 prochaines années. L’étude du NOAA confirme donc bien la nécessité d’arrêter les frais pour la route en mer. Plus la date de la conférence Paris-Climat 2015 se rapprochera, plus la situation de la France sera intenable, car comment pourra-t-elle expliquer que son gouvernement soutient exactement le contraire de ce que la prudence la plus élémentaire demande ?

Plusieurs degrés au-dessus de la moyenne d’avant 2010


Voici quelques observations relevées dans plusieurs pays :

- Australie : température moyenne d’octobre supérieure de 2,76 degrés à la moyenne de la période 1961-1990.

- Autriche : moyenne supérieure de 2,2 degrés à ce qui était observé pendant la période 1981-2010. 2014 sera l’année la plus chaude depuis le début des relevés de température, il y a 248 ans.

- Allemagne : le 3e mois d’octobre le plus chaud depuis 1881. La température était 2,9 degrés plus élevée que la moyenne 1961-1990, et 2,7 degrés au-dessus de celle de 1981-2010

- Norvège : 1,8 degrés au-dessus de la moyenne entre 1981 et 2010. Certaines régions du pays ont observé un écart de +3 à +4 degrés.

- Suisse : 3 degrés au-dessus de la moyenne.

- Suède : le sud du pays a connu des températures 2 à 4 degrés au-dessus de la normale. Le 28 octobre, la température moyenne à Stockholm était supérieure à 14 degrés.

Voici les événements inhabituels relevés par le NOAA pour le mois d’octobre 2014.

Anomalies climatiques en octobre


À l’échelle du monde, voici les phénomènes notables du mois d’octobre le plus chaud depuis que les mesures existent :

- Arctique : la banquise est en retrait de 9,5 % par rapport à la moyenne 1981-2010.

- Antarctique : la banquise est en retrait de 4,8 % par rapport à la moyenne 1981-2010.

- Cyclone Gonzalo avec des vents de 230 km/h, premier ouragan de catégorie 4 depuis 2011 dans l’Atlantique.

- Cyclone Hudhud dans le sud-est de l’Inde : des vents à 215 km/h et de forte pluies pouvant aller jusqu’à 380mm en 24 heures dans l’Andhra Pradesh.

Les records


Le mois d’octobre 2014 est le plus chaud depuis 135 ans, avec 0,74 degrés de plus.
Pour les océans avec 0,62 degrés de plus que la moyenne.
Pour la Terre avec 0,74 degrés de plus que la moyenne.
Pour l’océan de l’hémisphère Nord avec 0,76 degrés de plus que la moyenne.
Pour la terre de l’hémisphère Sud avec 1,44 degrés de plus que la moyenne.

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Messages

  • « Le climat est un bien commun, de tous et pour tous. Au niveau global, c’est un système complexe en relation avec beaucoup de conditions essentielles pour la vie humaine. Il existe un consensus scientifique très solide qui indique que nous sommes en présence d’un réchauffement préoccupant du système climatique. Au cours des dernières décennies, ce réchauffement a été accompagné de l’élévation constante du niveau de la mer, et il est en outre difficile de ne pas le mettre en relation avec l’augmentation d’événements météorologiques extrêmes, indépendamment du fait qu’on ne peut pas attribuer une cause scientifiquement déterminable à chaque phénomène particulier. L’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre ce réchauffement ou, tout au moins, les causes humaines qui le provoquent ou l’accentuent. Il y a, certes, d’autres facteurs (comme le volcanisme, les variations de l’orbite et de l’axe de la terre, le cycle solaire), mais de nombreuses études scientifiques signalent que la plus grande partie du réchauffement global des dernières décennies est due à la grande concentration de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, oxyde de nitrogène et autres) émis surtout à cause de l’activité humaine.
    L’élévation du niveau de la mer, par exemple, peut créer des situations d’une extrême gravité si on tient compte du fait que le quart de la population mondiale vit au bord de la mer ou très proche, et que la plupart des mégapoles sont situées en zones côtières.
    Le changement climatique est un problème global aux graves répercussions environnementales, sociales, économiques, distributives ainsi que politiques, et constitue l’un des principaux défis actuels pour l’humanité. Les pires conséquences retomberont probablement au cours des prochaines décennies sur les pays en développement. »


Témoignages - 80e année


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