Nouveau rapport du GIEC

Changement climatique : la catastrophe va s’amplifier

28 septembre 2013, par Manuel Marchal

Selon le nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), la responsabilité de l’Homme dans le réchauffement climatique est plus certaine que jamais et la température moyenne de la Terre devrait encore grimper jusqu’à 4,8°C d’ici 2100, selon le scenario le plus pessimiste adopté hier vendredi à Stockholm.

C’est une certitude, la crise climatique sera encore plus grave qu’aujourd’hui. (photo Toniox)

Réunis toute la semaine à Stockholm, les scientifiques du Groupe de Travail 1 du GIEC ont publié hier un premier rapport. C’est le fruit du travail de 259 auteurs, se répartissant en 39 pays, sous la co-direction de Qin Dahe, chercheur à l’Université de Pékin, et de Thomas Stocker, de l’Université de Berne. Le Résumé pour les décideurs a été rendu public au monde hier, ainsi qu’un communiqué de presse du GIEC reproduit depuis hier après-midi sur le site web de "Témoignages". Ce rapport est une des bases scientifiques à partir desquelles les dirigeants du monde négocieront un accord sur le climat. La signature du successeur du Protocole de Kyoto est prévue sous présidence française en 2015.

Le Groupe de Travail 1 du GIEC a notamment élaboré trois scénarii, et ils sont plus pessimistes que les prévisions les plus alarmantes du précédent rapport du GIEC, publié en 2007.

Responsabilité de l’influence humaine

Pour le GIEC, le premier enseignement du nouveau rapport, c’est que « l’influence humaine a été dominante sur les causes du réchauffement observé depuis le milieu du 20e siècle ».

Seconde conclusion : le réchauffement du climat est sans équivoque et depuis 1950, beaucoup de changements observés dans le climat sont « sans précédent depuis des décennies, voire des millénaires ». « Chacune des trois dernières décennies a été successivement la plus chaude à la surface de la Terre qu’aucune précédente décennie depuis 1850 », indique le Résumé pour les Décideurs du Rapport d’évaluation du Groupe de travail 1 du GIEC.

Thomas Stocker, co-président du Groupe de travail 1 du GIEC, dit : « les émissions continues de gaz à effet de serre causeront la poursuite du réchauffement et des changements dans toutes les composantes du système climatique ».

D’ici 2100, la température moyenne sur Terre augmentera au minimum de 1,5 degré par rapport à la période1850-1900 selon le scenario le plus optimiste. Tous les autres scenario prévoient de dépasser 2 degrés de plus pour les deux autres scenarii. Le plus pessimiste prévoit 4,8 degrés, c’est la prévision si rien ne change dans le modèle économique.

Montée encore plus rapide du niveau de la mer

Thomas Stocker note que « les vagues de chaleur sont très susceptibles de se produire plus souvent et plus longtemps. Comme la Terre se réchauffe, nous nous attendons à voir les régions humides recevoir plus de précipitations, et les régions sèches moins, mais il y aura des exceptions ».

« Comme les océans se réchauffent, et les glaciers et les banquises fondent, cela signifie que le niveau de la mer va continuer à monter, mais à un rythme plus rapide que celui que nous avons connu au cours des 40 dernières années », dit en substance Qin Dahe, co-président du Groupe de travail 1 du GIEC.

Et son collègue Thomas Stocker de conclure : « suite à nos émissions passées, présentes et prévues dans le futur de CO2, nous sommes engagés dans le changement climatique, et les effets persisteront plusieurs siècles même si les émissions de CO2 stoppent ».

Premières réactions des ONG


« La vérité qui dérange est confirmée »


« La vérité qui dérange est confirmée », ont estimé vendredi les principales ONG environnementales — Greenpeace, Oxfam, WWF et Les Amis de la Terre — après la publication du rapport des experts sur le réchauffement climatique qui jugent encore plus certaine la responsabilité de l’Homme.

« Après 25 ans de rapports par le Giec, la vérité qui dérange est confirmée : le changement climatique est réel, il se produit à un rythme alarmant et les activités humaines, principalement la combustion, le provoquent », a indiqué dans un communiqué un collectif d’ONG dont Greenpeace, WWF, Oxfam et Les Amis de la Terre.

« Nous savons déjà que le secteur de l’énergie est le principal coupable, mais aussi la principale solution, au changement climatique », ajoutent ces ONG pour qui « les énergies renouvelables constituent une solution simple, avérée et économiquement abordable ».

« Le débat au sujet de qui est responsable est clos », a estimé Wael Hmaidan, le directeur de l’ONG Climate Action Network International (850 associations).

A la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique Impasse du modèle

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