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Changement climatique : le rapport du GIEC confirme que le capitalisme menace la survie de l’humanité

10 août 2021

Le changement climatique est généralisé, rapide et s’intensifie, et certaines tendances sont désormais irréversibles, du moins au cours de la période actuelle, selon le dernier rapport très attendu du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié lundi. La cause de ce changement climatique est connue, elle découle de la pollution de l’atmosphère, principalement par l’Occident depuis plus de 150 ans, en raison du capitalisme qui pousse à la course aux profits à court terme sans préoccupation pour l’environnement.

Le changement climatique induit par l’homme affecte déjà de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du monde. Les scientifiques observent également des changements dans l’ensemble du système climatique de la Terre ; dans l’atmosphère, dans les océans, la banquise et sur terre.
La preuve est irréfutable : les émissions de gaz à effet de serre étouffent notre planète et mettent des milliards de personnes en danger. Le réchauffement climatique affecte toutes les régions de la Terre, de nombreux changements devenant irréversibles.
Beaucoup de ces changements sont sans précédent, et certains des changements sont en cours maintenant, tandis que d’autres – comme l’élévation continue du niveau de la mer – sont déjà « irréversibles » pendant des siècles voire des millénaires, prévient le rapport.

Mais il est encore temps de limiter le changement climatique, selon les experts du GIEC. Des réductions fortes et soutenues des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre pourraient rapidement améliorer la qualité de l’air et, dans 20 à 30 ans, les températures mondiales pourraient se stabiliser.

« Code rouge pour l’humanité »

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que le rapport du groupe de travail n’était rien de moins qu’« un code rouge pour l’humanité. Les sonnettes d’alarme sont assourdissantes et les preuves sont irréfutables ».
Il a noté que le seuil internationalement convenu de 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels de réchauffement planétaire était « dangereusement proche. Nous risquons d’atteindre 1,5 degré à court terme. Le seul moyen d’éviter de dépasser ce seuil est de intensifier nos efforts et poursuivre la voie la plus ambitieuse ».
« Des économies inclusives et vertes, la prospérité, un air plus pur et une meilleure santé sont possibles pour tous, si nous répondons à cette crise avec solidarité et courage », a-t-il déclaré.

Il a ajouté qu’avant la conférence cruciale sur le climat COP26 à Glasgow en novembre, toutes les nations – en particulier les économies avancées du G20 – devaient rejoindre la coalition à zéro émission nette et renforcer leurs promesses de ralentir et d’inverser le réchauffement mondial, « avec des, et des contributions déterminées au niveau national (CDN) améliorées » qui définissent les étapes détaillées.

Des activités humaines responsables

Le rapport, préparé par 234 scientifiques de 66 pays, souligne que l’influence humaine a réchauffé le climat à un rythme sans précédent depuis au moins 2 000 ans.

En 2019, les concentrations atmosphériques de CO2 étaient plus élevées qu’à tout moment depuis au moins 2 millions d’années, et les concentrations de méthane et d’oxyde nitreux étaient plus élevées qu’à tout moment au cours des 800 000 dernières années.

La température de surface mondiale a augmenté plus rapidement depuis 1970 qu’au cours de toute autre période de 50 ans au cours des 2000 dernières années au moins. Par exemple, les températures au cours de la décennie la plus récente (2011-2020) dépassent celles de la période chaude de plusieurs siècles la plus récente, il y a environ 6 500 ans, indique le rapport.

Pendant ce temps, le niveau moyen mondial de la mer a augmenté plus rapidement depuis 1900 qu’au cours de tout siècle précédent au cours des 3 000 dernières années au moins.

Accord de Paris bientôt hors de portée ?

Le document montre que les émissions de gaz à effet de serre provenant des activités humaines sont responsables d’environ 1,1 °C de réchauffement entre 1850 et 1900, et constate qu’en moyenne au cours des 20 prochaines années, la température mondiale devrait atteindre ou dépasser 1,5 °C de réchauffement.

Les scientifiques du GIEC préviennent que le réchauffement climatique de 2 °C sera dépassé au cours du 21e siècle. À moins que des réductions rapides et profondes des émissions de CO2 et d’autres gaz à effet de serre ne se produisent au cours des prochaines décennies, la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris de 2015 « sera hors de portée ».

L’évaluation est basée sur des données améliorées sur le réchauffement historique, ainsi que sur les progrès de la compréhension scientifique de la réponse du système climatique aux émissions d’origine humaine.

« Il est clair depuis des décennies que le climat de la Terre change et le rôle de l’influence humaine sur le système climatique est incontesté », a déclaré Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Groupe de travail I du GIEC. « Pourtant, le nouveau rapport reflète également des avancées majeures dans la science de l’attribution – comprendre le rôle du changement climatique dans l’intensification d’événements météorologiques et climatiques spécifiques ».

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  • Edgar Morin qui vient de fêter ses 100 ans, grand humaniste, sociologue ex membre du PCF, l’a lui aussi expliqué : tant que le profit est prioritaire face à la fraternité, rien ne changera, et la nature sera ravagée, exploitée jusqu’aux dernières miettes, que ce soit les minerais, les forets, l’eau, la terre, bref, tout ce qui peut rapporter et ce n’est pas cela qui pourra régler les problèmes d’injustice, bien au contraire. Comme localement les bichiques ! Et pour ce qui concerne la fumeuse théorie du ruissèlement, on attend pour voir si vraiment les riches, une fois leurs poches bien pleine penseront enfin au pauvres, deviendront altruistes, compatissants, solidaires... Tout est lié, la santé, l’économie, la recherche, la géopolitique, les énergies, l’alimentation humaine et animale, mais quand les décideurs comprendront-ils qu’il faut au plus vite changer, expliquer que ce n’est pas raisonnable de continuer sur notre lancée actuelle ? Arthur qui se désole car lucide, réaliste.


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