L’Afrique appelle les pays riches à la responsabilité

Changement climatique : une aide urgente et sans condition pour faire face

26 janvier 2010

Le Forum africain du partenariat a fait part de ses doutes vis-à-vis de la volonté des pays riches de respecter les maigres engagements pris à Copenhague.

Lundi, des pays africains ont exprimé des doutes sur les engagements des pays développés à lutter contre le changement climatique, précisant que l’impact mondial fait toujours l’objet de débats sans fin et d’aides sous conditions
Des délégués africains se sont exprimés lors du Forum du partenariat en Afrique, et ils ont constaté à l’unanimité que l’accord dit de Copenhague, selon lequel les pays riches s’engageraient à terme à dégager une enveloppe de 100 milliards de dollars pour financer les actions d’atténuation du changement climatique ne répondent pas aux besoins attendus du continent.
Selon l’accord, la somme de 100 milliards serait atteinte entre aujourd’hui et 2020, financée essentiellement par les pays riches, et destinée aux pays pauvres pour les aider à combattre les effets du changement climatique.
Le réchauffement climatique, un résultat des émissions de gaz à effet de serre des pays riches, est à l’origine de sécheresses et d’inondations dans de nombreuses parties du monde, et a des effets particulièrement dévastateurs dans les pays en voie de développement.
En Afrique, le changement climatique a fragilisé l’agriculture, la principale source de subsistance de la plus large majorité de la population du continent.
Ibrahim Dagash, Conseiller spécial du président du Soudan, a rappelé que les pays africains sont victimes du changement climatique, et a décrit l’offre de compensation du Nord comme "peanuts" (des pistaches).

Aide d’urgence

Il a souligné que le décaissement des sommes sera fait en faveur des nations qui sont bien vues par les pays riches. « L’Afrique est une victime du changement climatique. Des engagements ont été faits, mais tout ne sera pas respecté. La redistribution ne sera pas équitable pour tous ».
Cette prise de position venait en écho de celle du ministre du NEPAD du Gabon, Emile Doumba, qui dit que l’Afrique est en même temps victime du changement climatique et gardienne de la forêt indispensable à la lutte contre le changement climatique, doit être équitablement soutenue.
Mais il a dit qu’il est probable que la compensation ferait l’objet de conditions sans fin, qui rendront l’accès aux financements très difficiles.
« La compensation n’a pas correspondu à nos attentes, il est donc important que l’aide s’applique sans condition », a dit Emile Doumba.
Il a dit que le moindre retard dans la mobilisation et le décaissement des fonds ne feraient qu’aggraver l’impact du changement climatique en Afrique, citant, par exemple, le besoin urgent d’inciter les communautés rurales à ne plus couper des arbres.
Mandisi Mpahlwa, Conseiller économique du président d’Afrique du Sud, Jacob Zuma, a dit que l’absence de statut légal à l’accord de Copenhague rend difficile, si ce n’est impossible, de l’imposer globalement, en particulier aux pays riches qui sont les principaux pollueurs.
Il a dit que l’aide doit être délivrée d’urgence aux pays les plus exposés au risque du changement climatique, dès le début de cette année.

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