Agence France Presse (France - Europe)

« Climat : 46 pays déblayent la voie pour la création d’un fonds vert à Cancún »

7 septembre 2010

Quarante-six pays réunis à Genève ont déblayé vendredi le terrain sur les modalités de création d’un fonds vert pour lutter contre le réchauffement climatique, dans l’espoir de concrétiser ce projet à la prochaine grande conférence de l’ONU au Mexique.

La réunion informelle de deux jours destinée à préparer le prochain grand rendez-vous climatique de l’ONU en décembre à Cancún a permis de faire apparaître un soutien grandissant à l’idée d’un fonds destiné à rassembler 100 milliards de dollars annuellement pour aider les pays vulnérables, les plus exposés au changement climatique.
Le montant, qui démarre par 30 milliards sur la période 2010-2012, a été promis pendant la dernière grande conférence de l’ONU à Copenhague en décembre 2009 au titre de la « responsabilité historique » des pays industrialisés envers les plus démunis. Et reste depuis un des points noirs des négociations.
La rencontre de Genève, initiée par le Mexique, qui préside cette année les négociations, était destinée à faire le point sur les sources de financements possibles et la gestion de ce fonds.
Selon les participants représentant pays industrialisés, émergents et en développement, « une grande convergence » est apparue sur le sujet, au point que la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa, s’est dite optimiste sur la possibilité d’une annonce à Cancún.
« Nous pensons que nous serons à même d’établir le fonds à Cancún, qui constituera le mécanisme financier des négociations », a-t-elle expliqué.
Interrogée plus précisément sur sa mise en place concrète, Mme Espinosa a reconnu à demi-mot qu’il y avait encore du pain sur la planche.
« Nous devons encore définir les détails... il est possible que nous ne parvenions pas à finaliser 100% de ces détails à Cancún », a-t-elle reconnu.
Les États-Unis se sont ainsi montrés plus prudents. « Cela doit faire partie du paquet » global de négociations, a averti l’envoyé spécial américain, Todd Stern.
Même si le fonds n’est pas totalement finalisé à Cancún, les participants au "Dialogue de Genève" ont reconnu que la question des finances était « un des points centraux » sur lequel il sera possible d’avancer au Mexique.
Pour la responsable en chef du Climat à l’ONU, Christiana Figueres, il s’agit ni plus ni moins de la « clé » des actions qui pourront être débloquées.
Car cette question ne relève pas seulement d’une affaire d’espèces sonnantes et trébuchantes, mais aussi de rétablir la confiance en montrant que les engagements faits au cours des laborieuses négociations de Copenhague ne restent pas lettre morte. (…)
La rencontre de Genève a été également l’occasion de faire le point sur les sources innovantes de financement. « Beaucoup de propositions ont été faites », a souligné l’ambassadeur de la France sur le Climat, Brice Lalonde.
« Maintenant, c’est aux négociateurs d’adopter ces idées, de faire le tri et de les intégrer dans la discussion » à Cancún, a-t-il ajouté.
L’ambassadeur français reste toutefois prudent sur les résultats à attendre de la réunion mexicaine, après l’accord a minima de Copenhague.
« Personne ne pense que l’on aura le traité complet », reconnaît-il.


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