Nouveau cycle de discussions lancé à Bonn

Climat : le futur traité mondial se précise

5 juin 2013

Depuis hier et pendant deux semaines, la ville de Bonn accueille des discussions très importantes sur la lutte contre le changement climatique. Des délégués venus du monde entier essaient de définir le contour d’un futur accord qui succédera au Protocole de Kyoto. L’objectif est d’arriver à une signature en 2015, pour une application à partir de 2020. En 2015, la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, le lieu des débats, sera placée sous la présidence française.

La trente-huitième session de l’Organe subsidiaire de Conseil scientifique (SBSTA en anglais) et technologique et de l’organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI en anglais), ainsi que la troisième session du groupe de travail spécial de la plate-forme de Durban (AWG-DP) pour une action renforcée a lieu du 3 au 14 juin à l’hôtel “Maritim” à Bonn, en Allemagne.

Ces groupes de travail joueront un rôle essentiel pour l’application des décisions prises lors des Conférences sur le Climat de Cancún en 2010, Durban en 2011 et Doha l’an dernier.

Autrement dit, c’est l’avenir du Protocole de Kyoto qui est en discussion actuellement dans cette ville, siège de l’UNFCCC (Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique).

Pendant le premier cycle de pourparler de l’AWG-DP à Bonn jusqu’au 3 mai dernier, des gouvernements ont entrepris de travailler sur les principaux contours et les éléments centraux de l’accord à négocier en 2015.

« La première réunion de l’année a montré que les négociations sont en voie d’achèvement pour atteindre les étapes et les objectifs convenus. Nous avons déjà vu beaucoup de points de possible convergence. Nous espérons que lors de cette session, des gouvernements s’appuieront sur ces points en s’engageant sur des sujets où les divergences pourront être surmontées, pour élargir encore le terrain d’entente » , ont dit en substance Jayant Moreshver Mauskar et Harald Dovland, co-présidents du groupe de travail spécial de la plate-forme de Durban, dans une déclaration commune.

Un terrain d’entente

En plus de tables rondes sur des engagements possibles, un atelier spécial de l’ADP va se concentrer sur le renforcement des mesures pour l’adaptation au changement climatique dans l’accord de 2015. Un autre atelier sur l’ambition pré-2020 va se focaliser sur l’énergie, notamment sur les moyens pour diffuser plus largement les énergies renouvelables, les mesures d’efficacité énergétique, ainsi que la capture et la séquestration du carbone avant qu’il ne soit émis dans l’atmosphère.

Un séance interactive est prévue le 8 juin. Les co-présidents du groupe ad hoc de la plate-forme de Durban écouteront les propositions des organisations ayant le statut d’observatrice. Il s’agira de débattre de la manière dont les ONG peuvent s’impliquer dans une action collective pour enrichir l’accord qui devra être signé en 2015.

Les organisations qui ne pourront être présentes auront la possibilité de participer virtuellement via le webcast du site de l’UNFCCC, ou par Twitter.

Phase cruciale

« Les négociations sont maintenant dans une phase cruciale de la conception de l’accord de 2015, et elles ont besoin de la contribution de toutes les parties prenantes. Avec l’augmentation du nombre de pays qui adoptent une législation liée au climat, avec la hausse des investissements dans les énergies renouvelables, et avec l’attention croissante du secteur privé sur les risques du climat, les négociations peuvent s’appuyer sur l’énergie et le dynamisme de toutes les parties concernées qui, à leur tour, doivent fournir des contributions avec le plus d’ambition possible, et où l’orientation politique des gouvernements peut libérer encore plus les énergies », dit en substance Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (UNFCCC).

Le rendez-vous de Varsovie

Christiana Figueres a également souligné l’importance des réunions de Bonn pour pousser plus en avant les progrès dans la constitution d’une réponse internationale au changement climatique, et pour soutenir un élan positif vers la prochaine conférence annuelle de l’ONU sur le climat, prévue du 11 au 22 novembre prochain à Varsovie, en Pologne.

« Pendant que nous négocions le nouvel accord universel, nous ne devons pas oublier que des gouvernements doivent respecter les accords existants en matière de finance, technologie et renforcement des capacités. C’est pourquoi la mise en œuvre des mécanismes de soutien actés doit continuer avec la même urgence et concentration que les négociations sur la Plate-forme de Durban , dit-elle en substance, j’ai hâte de voir les succès dans les questions clés de la lutte pour le climat que nous présenterons quand nous nous reverrons à Varsovie ».

Le contexte de la réunion de Bonn

À Bonn, la méthode à mettre en œuvre pour limiter la montée des températures à 2 degrés va commencer. Toutes les énergies sont concentrées pour qu’en 2015, un accord soit conclu sur cet objectif.

D’autres points abordés toucheront les moyens institutionnels pour améliorer la protection des populations les plus vulnérables aux effets du changement climatique.

Le 11 juin, l’Agence internationale de l’Energie présentera son dernier Panorama mondial de l’énergie sur le thème "Redessiner la liaison énergie-climat". Ce document donnera de nouvelles perspectives pour les émissions de gaz à effet de serre.
Le Protocole de Kyoto

La Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique a été signé par 195 pays. Pour sa part, le Protocole de Kyoto a été ratifié par 192 pays. 37 pays, considérés comme les plus industrialisés, ont des engagements contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de ces traités est de stabiliser la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, afin de se préserver de graves conséquences avec le système climatique.
Illustrations de l’urgence

Très graves inondations en Europe et neige à La Réunion

Au moment où les discussions commencent à Bonn, une bonne partie de l’Europe centrale est sous les eaux. Des crues d’une ampleur inhabituelle ont déjà tué une dizaine de personnes. La soudaineté du phénomène fait que des milliers de personnes ont tout perdu en quelques minutes. Même l’Allemagne, première puissance économique d’Europe, ne peut rien faire face aux effets du changement climatique.

(Photo d’archives)
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