COP21 : les engagements des États sont insuffisants

Climat : vers un réchauffement de 2,7 degrés d’ici 2100

2 octobre 2015, par @celinetabou

Une étude diffusée par les experts de Climate Action Tracker (CAT) assure que la planète s’achemine vers un réchauffement de 2,7 degrés d’ici la fin du siècle, d’après les promesses de réduction des gaz à effet de serre faites jusqu’à ce jour par les Etats.

Saint-Paul.
Une des nombreuses conséquences du réchauffement climatique est le nombre de jours des précipitations extrêmes, et donc des inondations.
(photo Toniox)

Le 1er octobre était la date limite pour les pays membres des Nations Unies de remettre leurs contributions nationales en vue de la prochaine Conférence mondiale sur le climat à Paris, à la fin de l’année. Malgré les engagements pris, la barre des 2 degrés indispensable pour éviter la catastrophe a été dépassé.

« Le réchauffement attendu passe sous 3 degrés »

Les contributions des pays pour la COP21 ne permettent pas encore de tenir l’objectif des +2 degrés que s’est fixé la communauté internationale. Bien loin de l’enjeu environnemental, ces contributions représentent une nette amélioration par rapport aux précédentes constatations des experts de CAT. Ces derniers avaient évalué le réchauffement attendu entre +2,9 degrés et +3,1 degrés.
« La combinaison des plans climatiques nationaux, s’ils étaient appliqués, ramènerait le réchauffement mondial à 2,7 degrés à l’horizon 2100 », a indiqué CAT dans un communiqué de presse. Il s’agit d’ailleurs de « la première fois depuis 2009, date à laquelle le CAT a commencé à évaluer les températures sur la base des engagements climatiques nationaux, que le réchauffement attendu passe sous 3 degrés ».

L’étude assure que les contributions de chaque Etat « génèrent encore un réchauffement global bien au-delà de la limite des 2 degrés. Cela reflète l’insuffisance des objectifs climatiques présentés par de nombreux pays ».
Prévus dans le cadre de l’accord mondial sur le climat qui doit être signé à Paris en décembre 2015, les contributions ont été rendus publics ce jeudi 1er octobre. Elles précisent de quelle manière chaque pays va contribuer à lutter contre le réchauffement global à 2 degrés d’ici à la fin du siècle. Mercredi 30 septembre à midi, 114 pays sur les 195 membres de l’ONU avaient rendu leur copie.

Les efforts promis ne tiennent pas l’objectif des 2 degrés

« Au total, les contributions reçues couvrent 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. À deux mois de la Cop21, nous avons une idée assez claire de ce qui se trouve sur la table », a indiqué Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot.

Les contributions en main, le secrétariat de la convention des Nations unies sur le climat va analyser et agréger ces documents, afin de produire un rapport de synthèse pour le 1er novembre. Le résultat n’est pas une surprise, car de nombreux experts estiment que l’ensemble des efforts promis ne permettra pas de tenir l’objectif des 2 degrés.

« Au regard de ces contributions, les émissions de gaz à effet de serre seraient en 2030 supérieures de 10 % à celles d’aujourd’hui. Or il faudrait à cet horizon, au pire les stabiliser, au mieux les réduire de 20 %", a indiqué Matthieu Orphelin, au quotidien La Croix.
Certains experts restent positif, Michel Colombier, directeur scientifique à l’institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), a expliqué à La Croix que « ces contributions montrent qu’un mouvement est clairement en marche. Nous ne sommes pas dans le cadre d’un scénario au fil de l’eau ».

Pour ce dernier, « ces documents engagent les gouvernements, que ce soit vis-à-vis de leur opinion ou de la communauté internationale. Ils ne peuvent pas improviser ».

A la Une de l’actuAccord de Paris sur le climat

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