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par le Dr Raymond Vergès

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Comprenons-nous mieux le changement climatique aujourd’hui qu’au début du GIEC ?

Rapport du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat -2-

jeudi 18 août 2022


Oui, bien mieux. Le premier rapport du GIEC, publié en 1990, concluait que le changement climatique causé par l’homme deviendrait bientôt évident, mais ne pouvait pas encore confirmer qu’il était déjà en train de se produire. Aujourd’hui, les preuves sont accablantes que le climat a effectivement changé depuis l’ère préindustrielle et que les activités humaines sont la principale cause de ce changement. Avec beaucoup plus de données et de meilleurs modèles, nous comprenons également mieux comment l’atmosphère interagit avec l’océan, la glace, la neige, les écosystèmes et les surfaces terrestres de la Terre. Les simulations informatiques du climat se sont également considérablement améliorées, incorporant beaucoup plus de processus naturels et fournissant des projections à des résolutions beaucoup plus élevées.


Depuis le premier rapport du GIEC en 1990, un grand nombre de nouveaux instruments ont été déployés pour collecter des données dans les airs, sur terre, en mer et depuis l’espace. Ces instruments mesurent la température, les nuages, les vents, la glace, la neige, les courants océaniques, le niveau de la mer, la suie et la poussière dans l’air, et de nombreux autres aspects du système climatique. De nouveaux instruments satellitaires ont également fourni une mine de données de plus en plus fines. Des données supplémentaires provenant de systèmes d’observation plus anciens et même des enregistrements historiques écrits à la main sont toujours incorporés dans des ensembles de données d’observation, et ces ensembles de données sont désormais mieux intégrés et ajustés aux changements historiques des instruments et des techniques de mesure. Les carottes de glace, les sédiments, les fossiles et d’autres nouvelles preuves d’un passé lointain nous ont beaucoup appris sur la façon dont le climat de la Terre a changé tout au long de son histoire.

La compréhension des processus du système climatique s’est également améliorée. Par exemple, en 1990, on savait très peu de choses sur la façon dont l’océan profond réagit au changement climatique. Aujourd’hui, les reconstructions des températures des grands fonds remontent à 1871. Nous savons maintenant que les océans absorbent la majeure partie de l’excès d’énergie piégé par les gaz à effet de serre et que même les grands fonds se réchauffent. Autre exemple, en 1990, on savait relativement peu de choses sur exactement comment et quand les gigantesques calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique réagiraient au réchauffement. Aujourd’hui, beaucoup plus de données et de meilleurs modèles de comportement de la calotte glaciaire révèlent des taux de fonte étonnamment élevés qui conduiront à des changements majeurs au cours de ce siècle, y compris une élévation substantielle du niveau de la mer).

Les principaux facteurs naturels contribuant au changement climatique sur des échelles de temps allant de décennies à des siècles sont les éruptions volcaniques et les variations de la production d’énergie solaire. Aujourd’hui, les données montrent que les changements dans l’énergie solaire entrante depuis 1900 n’ont contribué que légèrement au réchauffement climatique, et ils présentent un ! légère tendance à la baisse depuis les années 1970. Les données montrent également que les éruptions volcaniques majeures ont parfois refroidi la planète entière pendant des périodes de temps relativement courtes (généralement plusieurs années) en faisant exploser des aérosols (minuscules particules en suspension dans l’air) haut dans l’atmosphère.

Les principales causes humaines du changement climatique sont les gaz à effet de serre absorbant la chaleur émis par la combustion de combustibles fossiles, la déforestation et l’agriculture, qui réchauffent la planète ; et les aérosols tels que le sulfate de charbon en combustion, qui ont ! effet de refroidissement à court terme qui neutralise partiellement le réchauffement causé par l’homme. Depuis 1990, nous avons des observations plus nombreuses et de meilleure qualité de ces facteurs humains ainsi que des archives historiques améliorées, ce qui a permis d’obtenir des estimations plus précises de l’influence humaine sur le système climatique.

Alors que la plupart des modèles climatiques de 1990 se concentraient sur l’atmosphère, en utilisant des représentations très simplifiées des océans et des surfaces terrestres, les simulations du système terrestre d’aujourd’hui incluent des modèles détaillés des océans, de la glace, de la neige, de la végétation et de nombreuses autres variables. Un test important des modèles est leur capacité à simuler le climat de la Terre sur la période des enregistrements instrumentaux (depuis environ 1850). Plusieurs séries de tests de ce type ont eu lieu depuis 1990, et les tests eux-mêmes sont devenus beaucoup plus rigoureux et approfondis. Comme un ! groupe et à grande échelle, les modèles ont bien prédit les changements observés dans ces tests. Puisqu’il n’y a aucun moyen de faire un ! expérience de laboratoire contrôlée sur la Terre réelle, les simulations de modèles climatiques peuvent également fournir ! une sorte de "Terre alternative" pour tester ce qui se serait passé sans l’influence humaine. De telles expériences montrent que le réchauffement observé ne se serait pas produit sans l’influence humaine.

Enfin, la théorie physique prédit que l’influence humaine sur le système climatique devrait produire des schémas de changement spécifiques, et nous voyons ces schémas à la fois dans les observations et les simulations climatiques. Par exemple, les nuits se réchauffent plus rapidement que les jours, moins de chaleur s’échappe vers l’espace et la basse atmosphère (troposphère) se réchauffe mais la haute atmosphère (stratosphère) s’est refroidie. Ces prédictions confirmées sont toutes la preuve de changements entraînés principalement par des augmentations des concentrations de GES plutôt que par des causes naturelles.

Source : GIEC


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