La Réunion, terre d’expérimentation et de recherche internationale

Construction de l’Observatoire de l’Atmosphère du Maïdo en mars 2010

28 mai 2009, par Edith Poulbassia

La Région s’engage dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. Parmi les grands chantiers en cours (Antenne satellite, la résidence internationale étudiante dans le Sud de l’île, cyclotron, etc…), l’Observatoire de Physique de l’Atmosphère de La Réunion (OPAR) est l’un des plus remarquables. Objectif, faire de l’île un acteur incontournable de la surveillance de l’atmosphère et du changement climatique dans l’hémisphère Sud.

« L’OPAR est une structure d’observation dont une des missions est de mesurer sur le long terme un certain nombre de paramètres atmosphériques qui sont susceptibles d’évoluer sous l’action de l’Homme et d’intervenir dans l’évolution du climat, par exemple l’ozone, la vapeur d’eau, le CO2, les aérosols mais aussi la température dans la stratosphère. Le rôle de ces observatoires est donc de surveiller l’évolution à long terme de ces paramètres ». Et La Réunion semble bien placée pour remporter le pari de devenir une terre d’observation, connectée aux réseaux internationaux des observatoires de l’atmosphère.

Un bâtiment HQE

Hier, le comité de direction de l’OPAR, présidé par le président de la Région Paul Vergès, a fait le point sur l’avancement des travaux. L’OPAR a été créé en 2003, bien que les premières mesures aient eu lieu dès 1992. Grâce à une convention, l’Université de La Réunion, la Région, l’Institut national de science de l’univers, le CNRS et l’institut Pierre Simon Laplace de Paris donnent à l’OPAR une dimension internationale. « Quinze scientifiques, ingénieurs et techniciens travaillent à l’OPAR. L’observatoire s’appuie pour ses activités scientifiques sur le laboratoire de recherche LACy (Laboratoire de l’Atmosphère et des Cyclones) qui est une unité mixte de recherche de l’Université de La Réunion, du CNRS et de Météo France. Il s’appuie également sur de nombreux laboratoires partenaires, essentiellement de l’Institut Pierre Simon Laplace de Paris, mais aussi sur d’autres laboratoires métropolitains et étrangers », précise la Région. Pour le moment, les instruments de mesure de l’OPAR se trouvent à l’université, en attendant la construction de l’Observatoire de l’Atmosphère au Maïdo, à 2.200 mètres d’altitude.
L’endroit n’a pas été choisi au hasard. A la fois accessible pour les chercheurs et éloigné de la pollution, le Maïdo est une station d’observation idéale. Le bâtiment aux normes HQE (Haute Qualité Environnementale) répondra aux exigences du Parc National, et sera situé « à proximité du chemin de la Glacière se dirigeant vers le Grand Bénard et à environ 1,5 km du parking du Maïdo. Une voie d’accès de petite dimension, réglementée, sera réalisée ». L’observatoire sera alimenté en électricité depuis les Hauts de Petite France grâce à une ligne moyenne tension enterrée.
L’avant-projet détaillé a été validé en début d’année. Les travaux devraient débuter en mars 2010 et s’achever mi-2011. Après les résultats de l’enquête publique qui aura lieu avant la fin d’année.

EP


Un rôle clé pour l’étude de la pollution africaine

Les travaux de recherche sont déjà nombreux à l’OPAR. Dès 2012, l’observatoire du Maïdo entrera en action et aura vocation à devenir « un observatoire phare pour l’atmosphère et le climat avec une visibilité internationale largement accrue, contribuant ainsi au rayonnement international de La Réunion et de son Université ».
L’un des rôles de l’observatoire, de par sa proximité avec le continent africain, est de « suivre les transports à grande échelle des polluants issus de ce continent en grande mutation. Outre les observations de la stratosphère par télédétection active à l’aide des lidars, nous prévoyons également à terme de suivre, à travers la mesure in situ de divers paramètres, les évolutions saisonnières de la pollution exportée du continent africain et malgache sur les zones océaniques de l’océan Indien. L’objectif est de faire de l’OPAR une station de référence pour l’hémisphère Sud du programme GAW (Global Atmosphere Watch) de l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) dédiée à la surveillance de l’évolution de la composition de l’atmosphère à l’échelle globale dans le contexte du changement climatique ».


9 millions d’euros

La construction de ce bâtiment a été programmée dans le cadre du Contrat de projet Etat-Région 2007-2013, il est donc financé par la Région Réunion, l’Etat et l’Union Européenne (fonds FEDER). La Région Réunion est le maître d’ouvrage de ce projet. Le financement complet du projet de construction s’élève à 9 millions d’euros dont 2,2 millions d’euros de la Région Réunion, 2 millions d’euros de l’Etat et 4,8 millions d’euros du FEDER. Le bâtiment est le résultat d’un concours d’architecture remporté par le cabinet d’architecte NWA de Saint-Gilles.


Le dispositif instrumental actuel de l’OPAR

L’OPAR dispose de nombreux grands instruments qui lui permettent de remplir ses missions d’observation de l’atmosphère. Deux lidars stratosphériques sont actuellement en fonctionnement. L’un des deux permet de mesurer les profils d’ozone dans l’atmosphère entre 15 et 50 km pour surveiller l’évolution de la couche d’ozone stratosphérique, l’autre permet de mesurer le profil de température jusqu’à environ 80 km d’altitude ainsi que les aérosols stratosphériques. Ce dernier instrument, qui peut être configuré de plusieurs manières, permet également la mesure de la vapeur d’eau et de l’ozone dans la basse atmosphère. Nous réalisons également des mesures des profils de température, vapeur d’eau, ozone et vent entre le sol et 30 km d’altitude à l’aide de radiosondages. Enfin, des spectromètres et photomètres permettent de mesurer l’épaisseur optique totale de l’ozone du dioxyde d’azote et des aérosols.

Température, vent, vapeur d’eau, gaz à effet de serre…

Récemment, grâce notamment aux financements obtenus dans le cadre du Contrat de Projet Etat-Région, de nouveaux instruments ont pu être acquis et mis en service. Il s’agit tout d’abord d’un lidar doppler destiné à la mesurer du vent entre 5 et 50 km d’altitude. Cette mesure est complétée par les données d’un radar UHF qui donne les profils de vent entre le sol et 8 km d’altitude. Un investissement important est également réalisé sur la vapeur d’eau grâce à la construction ou l’acquisition de radiomètres micro-onde et à la mise en chantier d’un nouveau lidar équipé d’un télescope de 1,2 mètres de diamètre. Un spectromètre UV destiné à l’étude des relations entre index UV et ozone a été récemment mis en service, de même que deux instruments permettant la mesure in situ de l’ozone et des gaz à effet de serre (dioxyde de carbone et méthane).

(Source : Région)

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