Dernières discussions avant la conférence tant attendue

COP21 à Paris mal engagée

20 octobre 2015

Hier a commencé à Bonn la dernière séance de négociations avant la tenue de la COP21 le mois prochain à Paris. Le G77+Chine a estimé insuffisante la base d’accord proposée. Le doute plane sur la volonté des pays riches d’assumer leurs responsabilités dans la catastrophe, en particulier dans le financement de mesures d’adaptation et dans leurs politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Conférence de l’UNFCCC dans l’ancien Bundestag à Bonn.

À un peu plus d’un mois du début de la conférence de Paris sur le Climat, les négociateurs se sont donné rendez-vous à Bonn. Depuis hier, ils discutent du texte qui doit servir de base à l’accord que les chefs d’État et de gouvernement seront invités à signer dans la capitale française, au plus tard le 10 décembre prochain.

Force est de constater que les choses sont mal engagées. Les débats ont commencé par un désaccord. C’est le G77+Chine qui est monté au créneau. Ce groupe de 132 pays, c’est-à-dire l’essentiel des pays en voie de développement dont la Chine, estime que le texte n’apporte pas des garanties suffisantes en matière de financement par les pays riches des mesures d’adaptation appliquées dans les pays en voie de développement. Ces derniers doivent en effet supporter les effets les plus désastreux du changement climatique sans en avoir été à l’origine.

Efforts insuffisants des pollueurs historiques

En 2009, un accord signé à Copenhague avait souligné l’engagement des pays riches à mobiliser à compter de 2020 100 milliards de dollars par an dans un fonds dédié à ce but. Les contributeurs ont revu l’objectif à la baisse, 77 milliards de dollars d’ici 2020. C’est insuffisant pour le G77+Chine.

L’autre divergence provient des engagements déposés par les pays les plus riches en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Un rapport publié hier par des ONG estime que ce que le Japon propose n’est que le dixième des efforts que devraient faire ce pays. Pour l’Europe et les États-Unis, ce qui est promis ne correspond qu’au cinquième de ce qui devrait être fait.

Les divergences qui s’étaient déjà exprimées à Copenhague pour conduire la conférence à un échec en 2009 sont toujours là. Les pollueurs historiques n’ont pas d’engagements à la hauteur de leur responsabilité dans le dérèglement climatique.

Projet d’accord à revoir

Un communiqué d’ATTAC reflète le pessimisme ambiant. « Le projet de texte fait simplement disparaître la contrainte climatique telle que le GIEC l’a énoncé dans ses différents rapports. Tout en rappelant que l’objectif est de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 1,5 ou 2 degrés d’ici à la fin du siècle… il se félicite des contributions nationales (« Intended Nationally Determined Contributions ») des 149 États-membres, qui conduisent pourtant à un réchauffement global de presque 3 degrés. (…) Comment prétendre s’attaquer aux vrais moteurs du réchauffement de la planète avec un accord qui ne fera aucune référence aux énergies fossiles, dont la combustion représente 80 % des émissions de gaz à effet de serre ? Un accord qui n’évoquera pas les énergies renouvelables, qui nécessiteraient pourtant de puissants mécanismes de transferts financiers et technologiques internationaux ? »

A la Une de l’actuImpasse du modèleAccord de Paris sur le climat

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