Crise climatique : la réparation par les pollueurs historiques jugée encore insuffisante par beaucoup de victimes

COP29 : engagement de 300 milliards de dollars par an des pays riches pour les pays en développement

25 novembre

Lors de la COP29 à Bakou, les pays riches se sont engagés à mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour soutenir les nations vulnérables, triplant l’ancien objectif de 100 milliards. Cet « Objectif financier de Bakou » vise 1 300 milliards pour faire face à la crise climatique causée par le capitalisme d’ici 2035. Malgré des avancées comme le Fonds pour les pertes et dommages, des critiques jugent l’accord insuffisant face aux défis croissants. Elles viennent en particulier des pays en développement, dont les États insulaires.

Lors de la COP29, qui s’est tenue à Bakou, le principal point qui a retenu l’attention est un engagement des pollueurs historiques de l’atmosphère, les pays riches, envers les principales victimes de cette pollution, les pays en développement. Dans l’accord final de la COP29, les pays dits « développés » se sont engagés à mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour soutenir les pays en développement. Ce nouvel objectif financier, connu sous le nom d’Objectif financier de Bakou, triple le précédent engagement de 100 milliards de dollars. Ce plan vise à canaliser 1 300 milliards de dollars de financement climatique vers les régions les plus vulnérables d’ici 2035.

« Un consensus mondial est encore possible »

Le chemin vers cet accord a été semé d’embûches. La conférence a failli échouer après que des États insulaires et les 45 nations du groupe des PMA ont quitté les négociations, estimant leurs demandes ignorées. Ils réclamaient un soutien financier bien supérieur à ce qui leur était proposé. Après des heures de tractations nocturnes, un compromis a finalement été trouvé. Cependant, certains pays comme les îles Samoa ou l’Inde ont qualifié l’accord de « dérisoire » face aux besoins croissants.
Le président de la COP29, Mukhtar Babayev, a salué cet accord comme un moment historique. « Les sceptiques pensaient que nous ne pourrions pas tenir nos promesses. Aujourd’hui, nous avons prouvé qu’un consensus mondial est encore possible, même dans un contexte géopolitique tendu. » La présidence azerbaïdjanaise a également permis la création d’un Fonds pour les pertes et dommages, qui sera opérationnel dès 2025, pour aider les pays touchés par les catastrophes climatiques.

Des enjeux cruciaux pour les pays en développement

L’argent mobilisé devra répondre à plusieurs priorités :
- Aider les pays les plus vulnérables à s’adapter aux inondations, canicules et sécheresses ;
- Financer les énergies propres afin de réduire la dépendance au charbon et au pétrole.
Le projet se concentre notamment sur les petits États insulaires et les pays les moins avancés, tout en insistant sur la transparence et l’accessibilité des fonds.
En parallèle, la COP29 a finalisé les règles des marchés du carbone, un système permettant aux pays de réduire leurs émissions en échangeant des crédits carbone. Ces marchés pourraient générer 1 000 milliards de dollars par an d’ici 2050, tout en diminuant les coûts des transitions écologiques nationales.
Malgré ces avancées, certains participants restent sceptiques. L’accord n’inclut aucune mention explicite d’une sortie progressive des énergies fossiles, un sujet pourtant central dans les discussions.
Pour de nombreux pays, ce sommet marque un tournant, mais aussi un avertissement : l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C nécessite des efforts beaucoup plus ambitieux. Objectif financier de Bakou est une étape d’un chemin encore long.
La COP30, qui se tiendra au Brésil, sera l’occasion de poursuivre les discussions et de renforcer ces engagements. Comme l’a résumé Simon Stiell, chef de l’ONU climat : « Ce n’est pas le moment de célébrer, mais de redoubler d’efforts. »

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