Illustration de la crise climatique et des remises en cause qu’elle impose

Crise climatique : le Grand Étang à sec

12 octobre 2024, par Manuel Marchal

L’assèchement du plus grand lac de La Réunion illustre concrètement les effets de la crise climatique dans notre pays. Pour s’adapter des remises en cause sont nécessaires, notamment dans le système de distribution de l’eau et dans la consommation de cette ressource. Développer l’utilisation de l’eau de pluie peut atténuer la crise tout en diminuant les factures d’eau au travers de récupérateurs à l’échelle d’un bâtiment, et de retenues collinaire en altitude pour répondre toute l’année aux besoins de l’agriculture et des habitants des Hauts.

Le site de Grand Étang à Saint-Benoît est complètement asséché, laissant derrière lui une terre fissurée et par endroits, des poissons mourants ou déjà morts. La pluie est très peu tombée cet hiver, les conséquences sont spectaculaires.
Pourtant, le Grand Étang se situe dans l’Est de La Réunion. Cette région est traditionnellement bien arrosée. C’est le château d’eau de notre île. C’est ce qui explique le projet de transfert de l’eau de l’Est vers l’Ouest par un réseau de galerie sous la montagne.
Habituellement, son niveau est de 6 mètres. C’est la période d’étiage, le Grand Étang à sec traduit dans le paysage la réalité de l’impact de la crise climatique à La Réunion. La sécheresse s’est installée, notamment dans l’Est.
« Les rivières et les plans d’eau en altitude seront les ressources les premières concernées par un déficit. On va voir une diminution des débits voire un assèchement. Les nappes sont à plus à l’abri mais l’accumulation des mois déficitaires peut avoir un impact », a déclaré à Réunion Première le directeur général de l’Office de l’eau.

Pendant ce temps, 180 litres d’eau potable par jour et par habitant

Cette information indique un recul de la ressource en eau à La Réunion. La crise climatique est enclenchée, la sécheresse devient la norme. Cela remet en cause beaucoup de choses.
Tout d’abord au niveau global, le transfert de l’eau de l’Est vers l’Ouest a été conçu au siècle dernier. À cette époque, les effets de la crise climatique étaient largement sous-estimés. La sécheresse dans l’Est n’a donc pas été anticipée. Un risque de conflit d’usage entre les utilisateurs de l’eau transférée de l’Est vers l’Ouest et les habitants de l’Est n’est pas à exclure à long terme.
Ce conflit d’usage peut survenir si le système de distribution et de consommation de l’eau n’est pas revu. Il est responsable d’une consommation de 180 litres d’eau potable par habitant et par jour, alors que deux litres suffisent. L’eau est largement gaspillée dans le lavage des bâtiments, des voitures, des trottoirs, des cours, le remplissage des piscines notamment.
Là aussi, une remise en cause est nécessaire.

Retenues collinaires et récupération de l’eau de pluie

Pour atténuer cette diminution des pluies, il est important de récupérer au maximum l’eau gratuite qui tombe du ciel. D’où la proposition du PCR d’un chapelet de retenues collinaires en altitude pour alimenter les habitants des Hauts et apporter l’eau utilisée par les agriculteurs.
Un autre moyen est d’équiper les habitations d’un système de récupération d’eau de pluie. Cette eau est utilisable pour tous les usages sauf la boisson. Elle peut avantageusement remplacer l’eau potable pour l’évacuation des déchets ou le lavage des sols par exemple.

M.M.

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Messages

  • L’assèchement du grand étang n’est pas du seulement aux effets du réchauffement climatique . Chaque année son volume d’eau diminue par ce qu’il est situé dans une caldéra d’origine volcanique .où le sol est particulièrement perméable .
    Si on imperméabilisait le sol avec les moyens techniques dont nous disposons actuellement on pourrait y créer une immense retenue artificielle qui serait remplie qui pourrait être remplie plusieurs fois dans l’année en captant les eaux des crues des ravines situées à proximité notamment la ravine sèche , et les ravines venant du plateau de Bélouve qui vont se jeter dans la


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