Selon le dernier Bulletin annuel des gaz à effet de serre de l’Organisation météorologique mondiale
Crise climatique : niveau record des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère
31 octobre
Selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les concentrations de gaz à effet de serre ont atteint un nouveau record en 2023, ce qui expose la planète à une hausse des températures pendant de nombreuses années. Avec une hausse de plus de 10 % en à peine 20 ans, le dioxyde de carbone (CO2) s’accumule dans l’atmosphère plus rapidement que jamais dans l’histoire de l’humanité. La dernière fois que la Terre a connu une concentration comparable de CO2 remonte à 3 à 5 millions d’années, lorsque la température était de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau de la mer de 10 à 20 mètres plus haut qu’aujourd’hui.
En 2023, les concentrations de gaz à effet de serre (GES) ont atteint un niveau record, aggravant le réchauffement climatique, selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
En 20 ans, le CO2 a augmenté de 11,4 %, atteignant 420 parties par million (ppm), et les niveaux de méthane (CH4) et d’oxyde nitreux (N2O) ont aussi fortement progressé. Ces concentrations correspondent à des hausses de 151 %, 265 % et 125 % des niveaux préindustriels respectifs, accentuant le réchauffement climatique.
Le réchauffement continuera même si les émissions de CO2 cessent brutalement
En raison de sa longue durée de vie dans l’atmosphère, le CO2, principal GES, continuera de réchauffer la planète même si les émissions devaient cesser aujourd’hui. L’OMM souligne l’effet combiné des émissions humaines et de phénomènes naturels tels que l’El Niño et les incendies de forêt, qui ont limité l’absorption de carbone par les écosystèmes et accentué la hausse des concentrations de GES. Par ailleurs, ces puits de carbone, tels que les forêts et les océans, perdent en efficacité, fragilisés par le réchauffement climatique, menaçant ainsi leur capacité à atténuer les émissions futures.
En plus du CO2, le méthane, dont la concentration est alimentée par des sources naturelles et anthropiques comme l’agriculture et l’élevage, joue un rôle important dans l’effet de serre, contribuant à hauteur de 16 % au réchauffement climatique. La croissance des émissions de méthane, bien que moindre en 2023 par rapport à 2022, reste préoccupante, renforcée par des rétroactions climatiques accélérant les émissions de sources naturelles.
Concentration de CO2 sans précédent depuis des millions d’années
Le Bulletin annuel de l’OMM alerte sur la menace que posent ces rétroactions climatiques, où les écosystèmes terrestres et marins, fragilisés, pourraient devenir des sources d’émissions nettes, aggravant le réchauffement global. Le rapport mentionne que ces rétroactions sont une source d’inquiétude majeure alors que le niveau de CO2 n’a jamais été aussi élevé depuis des millions d’années.
La dernière fois que la Terre a connu une concentration comparable de CO2 remonte à 3 à 5 millions d’années, lorsque la température était de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau de la mer de 10 à 20 mètres plus haut qu’aujourd’hui.
À l’approche de la COP 29, les conclusions de l’OMM insistent sur l’urgence d’agir pour réduire les émissions et maintenir la trajectoire vers les objectifs de l’Accord de Paris.