Des centaines de morts craints à Mayotte

Cyclone Chido à Mayotte : La Réunion doit anticiper pour protéger la population

16 décembre 2024, par Manuel Marchal

Le cyclone Chido, avec des vents de plus de 200 km/h, a rappelé la vulnérabilité des îles de l’océan Indien face aux cyclones intenses amplifiés par le réchauffement climatique. Mayotte, dévastée après 90 ans sans cyclone majeur, rappelle à La Réunion l’urgence de sécuriser les habitations et de s’éloigner du littoral. Les cyclones intenses ne sont plus des exceptions mais des réalités prévisibles.

Le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte rappelle la vulnérabilité des îles de l’océan Indien face aux cyclones tropicaux intenses. Avec des vents dépassant les 200 km/h, Chido a ravagé des zones densément peuplées, notamment des habitats précaires. Alors que Mayotte n’avait pas connu de cyclone aussi puissant depuis 90 ans, ce drame soulève des questions essentielles sur la préparation de La Réunion, elle aussi exposée à des phénomènes climatiques de plus en plus violents.

Menace cyclonique accrue par la crise climatique

Le réchauffement causé par la crise climatique modifie la dynamique des cyclones tropicaux. Des études montrent que l’aire d’évolution de ces systèmes cycloniques intenses se rapproche inexorablement des Mascareignes. Les eaux plus chaudes de l’océan Indien renforcent ces cyclones en intensité et en fréquence, comme l’a démontré le cyclone Chido. La Réunion, bien que mieux équipée que Mayotte, doit rester vigilante.
L’histoire réunionnaise en témoigne : en 1948, un cyclone a rasé la commune de Saint-Leu, faisant plusieurs centaines de morts. Cet événement tragique est resté ancré dans la mémoire collective avant de s’effacer progressivement. Cela rappelle l’impératif de mieux protéger les populations.

Protéger les populations : un enjeu vital

L’une des leçons cruciales de la catastrophe à Mayotte est la nécessité de sécuriser les zones d’habitation. À Mayotte, la forte densité de population et la précarité des logements ont aggravé le bilan humain. De nombreuses habitations sont situées dans des zones côtières vulnérables, construites en matériaux légers comme le bois et la tôle, incapables de résister aux vents violents.
À La Réunion, les autorités doivent intensifier les politiques d’aménagement du territoire. S’éloigner du littoral et privilégier des constructions solides dans les hauteurs de l’île devient une priorité. Des dispositifs de relogement préventifs doivent être envisagés pour les familles vivant dans des zones à risque. L’identification et la sécurisation des zones d’évacuation sont également essentielles.

Renforcer l’alerte et la gestion de crise

Mayotte a montré l’importance d’un système d’alerte précoce et de la préparation des services de secours. Bien que le SAMU et la sécurité civile soient intervenus rapidement, le bilan aurait pu être moins lourd avec un dispositif d’alerte renforcé.
À La Réunion, où le système d’alerte est déjà bien structuré, il est essentiel de renforcer la sensibilisation des habitants, notamment les plus jeunes, aux risques climatiques. Des exercices de simulation réguliers, impliquant l’ensemble de la population, pourraient sauver des vies en cas de catastrophe.

Se préparer à l’inévitable

Les cyclones intenses ne sont plus des exceptions mais des réalités prévisibles. La Réunion, comme Mayotte, doit renforcer sa résilience face à ces événements. Investir dans des infrastructures adaptées, développer des logements résistants et s’éloigner des zones littorales vulnérables sont des mesures indispensables.
L’expérience de Chido rappelle que la préparation n’est pas une option mais une nécessité. Face à un climat en pleine crise, la survie des populations dépendra de la capacité à tirer les leçons de ces catastrophes pour construire un avenir plus sûr.

M.M.

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