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Jean Jouzel, responsable du G.I.E.C.
17 février 2005
Entre certitudes et débats, les scientifiques tentent de se faire entendre des responsables politiques, déclare Jean Jouzel, dans les colonnes de ’l’Humanité’.
(Page 16)
Jean Jouzel est membre du Bureau du Groupement intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dont une soixantaine d’experts sont réunis pendant trois jours à La Réunion. Cette structure a été créée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations-unies pour l’environnement (PNUE). Jean Jouzel est aussi directeur de recherche au CEA et à la tête de l’Institut Pierre-Simon-Laplace. Il est également l’auteur d’un livre sur le problème du changement climatique (1). Il a répondu hier aux questions du journal “l’Humanité”.
o Concernant le climat, de quoi les scientifiques sont-ils sûrs et de quels sujets débattent-ils encore ?
- Jean Jouzel : Nous sommes sûrs de trois choses. La première est que l’effet de serre augmente et que cela est dû à l’action de l’être humain depuis deux cents ans. On compte plus de 30% de gaz carbonique, plus 150% de méthane et 15% de dioxyde d’azote. Nous avons augmenté l’énergie disponible pour chauffer les basses couches de l’atmosphère d’environ 1%. Moins des deux tiers de cette augmentation est liée au gaz carbonique. Or, on ne peut pas stabiliser l’effet de serre sans stabiliser la concentration en gaz carbonique, dont les sources sont à 95% les combustibles fossiles.
Deuxièmement, la température augmente. Le réchauffement des couches de surface de l’océan et la fonte de la plupart des glaciers alpins, entre autres, témoignent du changement climatique.
Troisièmement, l’effet de serre va continuer à augmenter. Près de 7 milliards de tonnes de gaz carboniques sont produits chaque année, dont un milliard lié à la déforestation. Actuellement, nos émissions de ce gaz augmentent : selon les scénarios, on atteint jusqu’à trois fois plus de CO2 à la fin du siècle.
o Donc, le climat continuera à se réchauffer...
- Deux questions clés sont posées. D’abord, le réchauffement que l’on connaît est-il déjà lié à l’effet de serre ? Car le climat est naturellement variable : une augmentation d’un demi-degré à l’échelle du globe est naturelle. Ensuite, dans quelle proportion augmentera l’effet de serre ? Nous avons des incertitudes sur les réactions du climat. Les modèles prévoient une augmentation de température comprise entre 1,4º C et 6º C, pour la fin du siècle. La moitié de cette fourchette est liée à l’incertitude sur les modèles, l’autre à notre comportement. Mais même entre ces deux extrêmes, des changements majeurs auront lieu.
o Les scientifiques évoquent aussi un problème d’inertie. De quoi s’agit-il ?
- Imaginons que la production de gaz carbonique monte à 10 milliards de tonnes jusqu’en 2040 et qu’elle diminue ensuite de deux ou trois milliards de tonnes. Imaginons aussi que nous stabilisons l’effet de serre à 500 parties par millions (il est aujourd’hui de 380 ppm). La température continuera quand même à augmenter un peu pendant quelques années. Comme une voiture qui roule et que l’on peine à arrêter. L’inertie est encore plus forte pour le niveau de la mer. Le réchauffement de l’atmosphère se transmettra en effet à l’océan, et, petit à petit, chaque siècle, inexorablement, le niveau de la mer augmentera de quelques centimètres. On peut ainsi atteindre plus trois ou quatre mètres au milieu du millénaire. Il ne suffit pas de devenir sage pour que la situation s’améliore tout d’un coup. Plus on va vite, plus il est difficile de freiner et de s’arrêter. Nous héritons actuellement du réchauffement dû à ce qui a été mis en œuvre ces cinquante dernières années. Notre capacité d’adaptation a des limites. La technologie ne permettra pas tout. Il ne faut pas jouer avec le feu.
o Dans quelles proportions est-il possible de contenir le réchauffement climatique ?
- Il est possible de limiter à une augmentation de 2º C, par rapport au climat d’il y a deux cents ans, si le climat ne réagit pas trop. Soit une hausse de 1º C à partir de maintenant. C’est un objectif raisonnable, si on s’y prend tout de suite. À trop charger la barque au cours des décennies suivantes, on laissera un monde invivable à nos descendants.
o Ces incertitudes ne rendent-elles pas la perception du problème plus difficile pour les citoyens et les responsables politiques ?
- Il faut vivre avec les incertitudes. Nous sommes sûrs de suffisamment de points pour que des actions s’enclenchent. Nous avons finalement plus de mal avec les citoyens qu’avec les responsables politiques. L’entrée en vigueur de Kyoto en témoigne. C’est un succès pour la communauté scientifique. Nous avons mis ce problème sur la table il y a une vingtaine d’années, et le GIEC a été créé. Les responsables politiques prennent le problème au sérieux, en général. La véritable difficulté se situe au niveau de la mise en œuvre. Il faudra bien vivre avec toutes ces contraintes environnementales. Ce qui était inimaginable, il y a quelques centaines d’années est vrai : l’être humain agit à l’échelle globale par ses gestes de tous les jours. Il n’est pas trop tard, des solutions existent. Une prise de conscience est nécessaire.
o Le protocole de Kyoto est-il assez ambitieux ?
- Je suis content qu’il soit ratifié. Je crois à l’effet d’entraînement, vis-à-vis des États-Unis. Ce premier pas n’est pas négligeable. Bien sûr, aujourd’hui, n’ayant fait aucun effort, ils devront agir d’autant plus intensivement. L’objectif est suffisamment ambitieux. Trop, il pouvait décourager. Le problème, maintenant, c’est l’après-Kyoto.
(1) “Le Climat : jeu dangereux”, de Jean Jouzel et Anne Debroise, Éditions Dunod, 224 pages.
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