Quelle tendance pour le 21ème siècle ?

Des cyclones encore plus violents

30 octobre 2004

Après avoir décrit le rôle de l’Observatoire national des effets du réchauffement climatique et rappelé que les conséquences du réchauffement concernent la planète entière, Marc Gillet, directeur de l’ONERC, donne une analyse sur la tendance actuelle et livre quelques perspectives sur l’évolution des phénomènes climatiques. Extrait d’un entretien dans l’émission “Appels sur l’actualité” de jeudi dernier sur KOI.

Juste après la catastrophe haïtienne, le secrétaire général humanitaire de l’ONU a déclaré que le climat a, à l’heure actuelle, des effets plus dévastateurs que la guerre. Il cite les sauterelles, les glissements de terrain dus aux très fortes pluies, les cyclones. Il dit que les prix que font payer les catastrophes liées au climat sont sept fois plus élevés que ceux des guerres. Qu’en pense le directeur de l’ONERC ?

Marc Gillet : Effectivement, si on compte le nombre de victimes dues aux cyclones, aux canicules, aux tempêtes, aux inondations, on arrive à un nombre de victimes très important.
Il est exact également, à travers notamment les données des compagnies d’assurances, que les coûts des effets du climat augmentent de façon très rapide. Il ne faut pas en déduire trop vite qu’on observe vraiment une multiplication des événements extrêmes. Il faut aussi tenir compte du fait que les gens sont peut-être plus vulnérables, parce qu’ils s’installent souvent dans des zones inondables, par exemple près de la mer, pour des raisons économiques ou sociales, et souvent aussi la vulnérabilité aux effets du climat augmente.
Mais il est vrai qu’actuellement, certains événements extrêmes semblent augmenter, notamment les inondations de grandes ampleurs.

Fiabilité des simulations

Un aspect très important du climat est que la modélisation est très avancée. Dans le domaine de l’atmosphère et de l’océan, on arrive à simuler le climat passé de façon assez fidèle. On a une certaine confiance dans les modèles de climat sur le futur pour le siècle à venir, et ces modèles-là prévoient effectivement que le cycle de l’eau devrait s’intensifier. C’est-à-dire qu’il devrait pleuvoir davantage de façon générale sur la planète.
Cela va varier selon les régions. Il devrait pleuvoir davantage dans les latitudes élevées, dans le Nord de l’hémisphère Nord, le Sud de l’hémisphère Sud, sans doute moins dans des régions qui sont déjà défavorisées au niveau des précipitations, comme par exemple au dessus des tropiques, donc dans des régions comme le Sud de la Méditerranée.
Il y aura sans doute une aggravation des conditions climatiques : plus ou moins humide là où c’est humide ou plus sec là où c’est actuellement sec.

Pour ce qui concerne les catastrophes, les tempêtes très localisées, etc,
les modèles de climat ne sont pas encore fiables sur ce point précis.

Actuellement, une tendance se dessine : on prévoit des cyclones peut-être pas plus nombreux, mais sans doute plus violents. Voilà un résumé de ce qu’on voit actuellement, mais je pense qu’il faudra attendre le rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental d’étude du climat) qui va sortir en 2007 pour avoir des idées plus précises là-dessus.


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