Kyoto c’est du passé, dit un ministre. Le pouvoir c’est nous répond la jeunesse

Des jeunes Canadiens se révoltent contre leur gouvernement

9 décembre 2011, par Manuel Marchal

À la Conférence de Durban sur le Climat, au moment où le ministre canadien de l’Environnement a commencé son discours, six jeunes se sont levés et ont tourné le dos à la tribune parce qu’ils ne sont pas d’accord avec leur gouvernement. Vivement applaudis par les délégués, les jeunes ont rappelé que le pouvoir appartient au peuple.

À Durban, les discussions butent sur le refus de plusieurs pays occidentaux d’accepter un accord contraignant. Les États-Unis tentent de faire capoter les négociations, ils sont soutenus par les dirigeants du Canada et de l’Australie notamment.
Mercredi à Durban s’est déroulée une scène qui montre l’important décalage qui existe entre des dirigeants et leur peuple. Le ministre de l’Environnement du Canada monte à la tribune pour défendre la politique de son gouvernement. Le Canada ne veut pas entendre parler de réduction de sa pollution, car cela peut pénaliser son économie. Les dirigeants de ce pays soutiennent l’extraction de pétrole à partir des sables bitumeux de l’Alberta, une véritable catastrophe pour l’environnement.
Le Protocole de Kyoto, c’est de l’histoire ancienne, tel est en substance le message du représentant des chefs du Canada.
À ce moment, six jeunes se lèvent dans la salle et tournent le dos à la tribune. Ils font apparaître leur mot d’ordre : “tournez le dos au Canada”. Ils ont aussitôt été acclamés par la foule des délégués obligeant le ministre à parler devant des dos tournés.
Ces jeunes sont des Canadiens, membres de la délégation de la Jeunesse canadienne à Durban. Par ce geste, ils affirment leur refus de voir leur gouvernement insulter l’avenir de la sorte, et rappellent que le peuple canadien n’est pas un ramassis de pollueurs préférant défendre les intérêts des multinationales du pétrole plutôt que ceux de l’environnement.
Les six jeunes ont ensuite été expulsés de la salle, puis de la Conférence sur le Climat. Nul doute que les chefs du Canada tenaient à voir laver l’affront.
Ces jeunes n’en étaient pas à leur premier coup d’éclat. Le jour où le ministre canadien a tenu sa conférence de presse, ils organisaient un point presse devant la porte pour dénoncer la soumission d’Ottawa aux pétroliers. Tout au long de la première semaine de la conférence, ils ont manifesté pour dénoncer le choix des dirigeants de leur pays.
Le Canada est dans la ligne de mire des ONG, qui lui ont décerné depuis le début de Durban 10 Fossiles awards.
Bravo à ces jeunes qui se sont levés pour rappeler au monde que c’est bien le peuple qui a le pouvoir.

M.M.

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