Protocole de Kyoto et soutiens de l’Europe aux R.U.P.

Des menaces à prendre en compte

21 février 2005

(Page 6)

Le député au Parlement européen, Jonas Sjostedt, membre de la Commission Environnement et de l’Assemblée parlementaire ACP-UE, qui a participé à la conférence de Buenos Aires sur les changements climatiques, convient que la non adhésion des États-Unis, de l’Inde ou encore de la Chine au protocole de Kyoto, est un important problème sur lequel il faut travailler. Sans chercher à aller à l’encontre du développement des pays émergents, les pays dits “développés” doivent, selon lui, supporter les frais des changements climatiques.
Pour parvenir à les mobiliser, Jonas Sjostedt estime qu’il faut engager des pourparlers sur le long terme pour que, d’ici 2012, première échéance du protocole de Kyoto, des solutions puissent être trouvées avec ces pays.
Même si la présidence actuelle des États-Unis offre peu de chance de parvenir à des négociations dans ce sens, il estime que tous les espoirs ne sont pas perdus, car certains États américains comme la Californie ont déjà signé des accords avec la Canada pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La mobilisation citoyenne est nécessaire pour que ce dialogue reste possible.
D’ailleurs la députée italienne Luisa Morgantini précise que l’Europe doit se positionner en faveur de l’ouverture de négociations internationales. Alors que la Chine et l’Inde sont de puissants pays, que les États-Unis imposent leur volonté anti-écologique, l’Union européenne ne doit pas rester passive mais au contraire fédérer les énergies pour construire ensemble une stratégie de lutte pour combattre les causes et les effets des changements climatiques.

Vigilance et encore vigilance

Le député de la Gauche unie européenne Francis Wurtz en appelle à la vigilance. Alors que l’Europe a joué un rôle moteur dans l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto, elle doit confirmer cet engagement dans l’avenir. Face à la crainte d’un infléchissement réel de cette détermination européenne, à la crainte que l’après 2012 s’avère encore plus timoré, Francis Wurtz lance un premier appel à la vigilance.
S’agissant des négociations sur les futurs financements européens qui viennent de commencer, le député note qu’avec l’agrandissement de l’Europe, les fonds structurels européens se verront limités d’ici 2007.
Là encore, il apparaît urgent de faire preuve "d’une grande vigilance et de combativité sur tous les fronts" pour obtenir de l’Europe les moyens du développement durable. En effet, la proposition faite par les principaux contributeurs de l’Europe de maintenir la contribution des États membres à 1% de leur PIB représente "une irresponsabilité majeure", affirme le président du groupe de la Gauche unie au Parlement européen.
Enfin, si l’Europe reconnaît actuellement la spécificité des Régions Ultra Périphériques (RUP), de nouveaux projets de contribution risquent de compromettre cette reconnaissance. D’autant plus que celle-ci est atténuée dans le projet de Constitution européenne.
Francis Wurtz souligne qu’il faut là encore faire preuve d’une "extrême vigilance pour continuer à reconnaître la nécessité d’une aide particulière aux RUP". Une nécessité que le capitalisme sauvage de l’Europe - programmé par le projet de Constitution de l’UE - met sérieusement en cause.

S. L.


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