Le monde vers l’autonomie énergétique avec les énergies renouvelables

Des objectifs chiffrés pour 2050 : entre 50 et 95% de réduction des émissions de gaz à effet de serre

Publication d’un premier texte au bout d’une semaine de négociation

12 décembre 2009, par Manuel Marchal

Vendredi, un premier texte provisoire a été rendu public par le Groupe de travail ad-hoc sur le partenariat à long-terme pour lutter contre le changement climatique. Il propose un autre monde d’ici 2050. La réduction globale des émissions de gaz à effet de serre d’ici cette date devra être comprise entre 50 et 95% par rapport au niveau de 1990. Quant aux pays riches, ils devront faire davantage d’efforts que les autres : d’au moins 75% à au-delà de 95%. Ces engagements proposés visent à limiter l’augmentation de la température moyenne de moins de 2 degrés, voire moins de 1,5 degré. C’est un progrès qui souligne que La Réunion est totalement en phase avec les orientations prises au plus haut niveau mondial.

95% de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2050 : c’est ce qui pourrait être l’engagement des pays riches si la fourchette haute du texte provisoire présenté par le Groupe de travail ad-hoc sur la coopération à long terme était validée.

Le document provisoire présenté vendredi propose en effet aux pays riches d’être les chefs de file de la lutte contre le changement climatique. Il leur serait ainsi demander de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre d’une valeur comprise entre 75% et au-delà de 95%.

Au niveau mondial, les émissions de gaz à effet de serre en 2050 devraient être inférieures d’au moins 50% par rapport à 1990. Il faut noter qu’en 2050, le monde aura une population de 9 milliards d’habitants, soit 2 milliards de plus qu’aujourd’hui, et 50% de plus qu’en 1990.

Le document demande aussi à toutes les parties signataires de la Convention-cadre sur le Changement climatique de coopérer pour que le pic des émissions de gaz à effet de serre arrive le plus tôt possible. Rappelons que lors de la séance plénière d’ouverture, le président du GIEC, le Dr. Pachauri, avait précisé que ce pic devait survenir avant six ans.

Les îles survivront-elles

Le document prévoit également un fonds financés par les pays riches. pour financer les plan d’atténuation et d’adaptation lancés par les pays en développement. Il propose aussi un "Technologism mechanism" chargé d’accélérer les transferts de technologie afin d’accélérer les actions d’adaptation et d’atténuation dans les pays du Sud.

L’ensemble de ces mesures pourrait permettre de limiter la hausse de la température moyenne sur terre de 1,5 degré, si c’est la fourchette la plus haute qui était appliquée (95% de réduction pour les pays riches). Si la fourchette basse était retenue, soit 75% de réduction de la part des pays riches pour une diminution globale de 50%, alors le résultat serait une hausse des températures de 2 degrés. Ceci est insuffisant pour sauver des États insulaires de l’engloutissement. Et cette hausse est trop élevée pour une part très importante de l’humanité car elle correspond pour l’Afrique à une élévation des températures de 3,5 degrés, comme ne cesse de le rappeler le G-77.

Autonomie énergétique en 2025 à La Réunion

Voici donc les pistes qui sont lancées sur le long-terme. Il s’avère qu’elle sous-tend une décision : d’ici 2050, l’humanité devra construire un autre modèle de développement, libéré des hydrocarbures et du charbon. Car la baisse minimale globale de 50% par rapport à 1990 s’appliquerait à une population augmentée quant à elle de 50% par rapport à 1990. La diminution des émissions de gaz à effet de serre par tête sera donc très importante.

Le plus gros effort est demandé aux pays riches, mais c’est logique. Ils sont responsables aujourd’hui de 80% des émissions de gaz à effet de serre alors qu’ils ne représentent que 20% de la population mondiale. Sans compter qu’ils ont une responsabilité historique dans le déclenchement et l’amplification du réchauffement climatique.

Si ces propositions sont retenues, elles signifient donc le basculement vers un autre type de civilisation. Dans ce domaine, chacun peut alors apprécié l’esprit d’anticipation dont a fait preuve la Région en 1999 en fixant à 2025 l’autonomie énergétique. Avec au moins 25 ans d’avance sur les autres pays, La Réunion sera alors l’illustration concrète que ce changement est possible, et qu’il est profitable en terme de développement.

Manuel Marchal

A la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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