Du côté de la société civile
Des ONG désappointées par la Conférence de Durban
13 décembre 2011, par
A la veille de la clôture du Sommet mondial sur le Climat à Durban, en Afrique du Sud, du 28 novembre au 9 décembre, les militants des organisations non gouvernementales (ONG) se sont fait entendre à travers des manifestations de soutien envers les pays africains et les îles.
Les ONG environnementales ont attendu les dernières heures des négociations vendredi 9 décembre 2011 pour faire pression sur les négociateurs, afin qu’un accord soit trouvé. Scandant « Soutenez les petites îles » ou « Ne tuez pas l’Afrique », les manifestants ont interpellé les délégations sur les conséquences climatiques en Afrique et dans les îles.
Déception des représentants
En dépit un accord arraché à la dernière minute, les ONG se disent déçues des résultats de la 17ème Conférence internationale sur le Climat, à l’instar de World Wildlife Fund (WWF). « Nous sommes déçus », a confié à “Euronews” la représentante de WWF, Tasneem Essop. Cette dernière a indiqué : « Nous espérions un plan d’urgence pour combattre le changement climatique. Or, le principal problème de cet accord, c’est son manque d’ambition en matière de réduction immédiate des émissions. Pour l’essentiel, c’est une coquille vide ».
L’ONG Oxfam a déclaré de son côté que la Conférence de Durban a laissé « le monde se diriger comme un somnambule vers un réchauffement toujours plus important de la planète, en reportant à plus tard les véritables décisions ». En dépit du prolongement du Protocole de Kyoto, aucun engagement précis n’a été ratifié par les pays signataires.
« On peut résumer Durban à une énorme déception. Mais la faute de ce retard pèse directement sur les épaules des États-Unis et d’autres pays comme le Canada, le Japon et l’Australie, qui ont traîné les pieds du début à la fin », a indiqué Céline Charveriat, directrice des campagnes d’Oxfam, au quotidien belge “Levif”.
Des résultats insignifiants
La signature du dernier texte de l’ONU sur le climat propose aux États de s’engager vers un accord prenant en compte tous les pays, contrairement au Protocole de Kyoto que les États-Unis n’avaient pas signé et qui ne concernait que les pays industrialisés. Ce texte serait adopté en 2015, mais la date de son entrée en vigueur et sa nature juridique n’ont pas été précisées.
Pour Greenpeace, « il n’y a finalement rien d’autre de concret qu’un accord sur des engagements volontaires. On remet une nouvelle fois à plus tard les décisions qui s’imposent en oubliant que chaque année de retard nous rapproche de changements climatiques majeurs aux conséquences dramatiques ».
« Avec les objectifs actuellement sur la table, nous nous dirigeons vers un réchauffement de 4°C. (…) Les artisans de ce résultat atterrant sont bien connus. En tête de file, les États-Unis ont déployé toute leur énergie à bloquer le processus », s’est indigné Sébastien Blavier du Réseau Action Climat et d’autres représentants d’ONG.
« Les négociations de Durban ont fini comme elles ont commencé, par un échec. Les gouvernements, qui ont choisi d’écouter les pollueurs plutôt que le peuple, ont échoué à renforcer les précédentes mesures pour lutter contre le changement climatique », a indiqué Greenpeace.
Après quatorze jours de négociations, les représentants des 194 pays présents ont abouti à la mise en place d’une feuille de route menant vers un accord en 2015 pour lutter contre le réchauffement climatique. Le Protocole de Kyoto sera étendu au-delà de 2012 et un fonds sera mis en place pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique.
Céline Tabou