Changement climatique : nouveau rapport du GIEC

Des possibilités de répondre aux risques naturels

2 avril 2014, par Céline Tabou

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié lundi 31 mars, son rapport sur les effets du changement climatique, un an avant la conférence internationale de Paris sur le climat.

Le cylone très intense Hellen qui a longé dans le canal du Mozambique la dernière semaine du mois de mars est le type même d’événement imprévu. Comment s’y préparer ?

Pour les experts, le monde est « mal préparé » face aux risques liés aux changements climatiques, cependant « il existe des possibilités pour répondre à de tels risques, mais les risques seront difficiles à gérer avec des niveaux élevés de réchauffement ». Intitulé « Changement climatique 2014 : Impacts, adaptation et vulnérabilité », le rapport du groupe de travail n°2 du GIEC a détaillé les impacts du changement climatique, les risques à venir face à ces changements, et « les possibilités d’action » pour réduire les risques.

Des conséquences avérées

Les conséquences du changement climatiques sont déjà présentes, ont indiqué les experts, à travers divers phénomènes naturels de plus en plus intenses sur l’ensemble de la Planète. En effet, les pluies toujours plus diluviennes, les sécheresse sévères et des températures records.

De plus, le changement climatique a eu ces dernières décennies des impacts essentiellement sur les systèmes naturels, « les régimes de précipitations et la fonte des neiges et des glaciers » qui ont modifié les systèmes hydrauliques. Cette situation a des effets sur « les ressources en eau en quantité et en qualité ». Ces changements climatiques ont un impact sur les productions agricoles, mais aussi sur la migration humaine et celle des espèces marines et terrestres.

Dans un communiqué de presse, Vicente Barros, coprésident du Groupe de travail n°2, a expliqué que « nous vivons dans une ère de changement climatique d’origine humaine. Dans de nombreux cas, nous ne sommes pas prêts pour les risques liés au climat auxquels nous avons déjà été confrontés ».

Face à ce constat, le GIEC publie des perspectives encore plus sombres que dans le premier rapport. Il existe une « probabilité d’impacts graves, étendus et irréversibles qui s’accroît avec l’intensification du réchauffement climatique », au cours du 21ème siècle. Le rapport met en avant plusieurs pistes de solutions, et les pays qui seront principalement touchés par les changements climatiques.

Des risques futurs à prévoir

Les experts estiment que le risque d’un changement climatique vient de la vulnérabilité due au manque de préparation, et de l’exposition des personnes ou des biens en danger. S’ajoutent à ces deux phénomènes, les risques, que sont les événements déclencheurs ou les tendances climatiques. « Chacune de ces trois composantes peuvent être une cible pour des actions intelligentes pour réduire le risque », note le communiqué de presse du GIEC.

Les membres du groupe d’experts ont expliqué que l’adaptation commençait à se mettre en place à travers le monde, mais l’accent est plus mis sur « la réaction à des événements passés que sur la préparation d’un futur changement », a indiqué Chris Field, co-président du Groupe de travail n°2. Face à ces « risques futurs dépendent fortement de la quantité des changements climatiques futurs », car il devient de plus en plus complexe de gérer les risques avec l’augmentation du niveau du réchauffement climatique résultant de la croissance continue des émissions de gaz à effet de serre.

Plusieurs scénarios ont été exposé par le GIEC qui évoque des risques « élevés à très élevés », si les températures augmentent en moyenne de 4° C par rapport à la période préindustrielle. Le groupe évoque également des risques « considérables dès un réchauffement de 1 à 2 °C. Une augmentation de près de 2 °C par rapport à la période préindustrielle pourrait entraîner une perte d’entre 0,2 et 2% des revenus annuels mondiaux. Les conséquences à venir sont alarmistes pour les populations humaines et animales. En effet, les risques sont une extinction substantielle des espèces et des difficultés alimentaires.

Des solutions existent

Pour le GIEC, le maitre mot est l’adaptation qui « peut jouer un rôle clé dans la réduction de ces risques » a noté le rapport. En effet, « une partie de la raison pour laquelle l’adaptation est si importante, c’est que le monde est confronté à une multitude de risques liés au changement climatique déjà existants dans le système climatique, en raison des émissions passées et l’infrastructure existante ». « Les risques liés au changement climatique peuvent être réduits en limitant sa vitesse et son ampleur », a rappelé le GIEC.

Parmi les mesures préconisées dans le rapport : installer de systèmes d’alerte, d’abris contre les cyclones et les inondations, protéger des mangroves pour épargner les côtes ; améliorer le stockage d’eau et les techniques d’irrigation ; créer de nouvelles pratiques agricoles ; mettre en place de meilleurs programmes de vaccination ; créer des zones protégées et identifier des groupes vulnérables et entre autre, diversifier l’économie.

Chris Field a expliqué à l’Agence France Presse que les problèmes posés par le réchauffement « ne sont pas insolubles, le vrai problème est que nous ne sommes pas assez ambitieux et agressifs pour les résoudre ». De son côté, le rapport affirme qu’il faut « comprendre que le changement climatique est un défi » qui « ouvre un large éventail de possibilités pour l’intégration de l’adaptation au développement économique et social », ainsi que des initiatives visant à limiter le réchauffement futur ». Pour Rajendra Pachauri, président du GIEC, « le rapport du Groupe de travail II est une autre étape importante dans notre compréhension de la façon de réduire et de gérer les risques dus changement climatique ».

 Céline Tabou 

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