Plusieurs morts et d’importants dégâts matériels

Dirk s’est invité à Noël

26 décembre 2013

En Europe, la tempête « Dirk » a contraint des milliers de personnes à réveillonner à la bougie, le jour de Noël. La perturbation a entrainé des pluies diluviennes qui ont entravé le réseaux électrique, plongeant 120.000 foyers dans le noir en France et entrainé d’importants dégâts matériels.

Extraite du journal télévisé de TF1, cette image donne un aperçu des inondations qui viennent de toucher la France.

Plusieurs personnes ont perdu la vie lors de cette catastrophe. Dans le sud-ouest de l’Angleterre, où un homme s’est noyé dans le Devon, un marin russe est porté disparu depuis lundi soir au large de Brest (Finistère). Deux personnes été retrouvés noyés dans des cours d’eau lundi et deux autres personnes ont perdu la vie dans des accidents de voiture liés au mauvais temps.

D’importantes perturbations

L’Angleterre et le nord-ouest de la France ont été fortement touchés par la tempête, avec des rafales à près de 120 km/h par certains endroits. Plusieurs départements français étaient encore en vigilance orange, mercredi 25, comme les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes et le Var. Dans ce département, les habitants font face à une forte crue, ainsi que dans les départements bretons comme le Finistère - en particulier les villes de Morlaix, Chateaulin et Quimperlé -, le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine. Des inondations entre Morlaix et Brest et la chute d’une dizaine d’arbres entre Morlaix et Saint-Brieuc ont entraîné l’annulation d’une vingtaine de trains, affectant quelque 400 voyageurs.

La situation s’est apaisée en Angleterre bien que les vents continuent à souffler fort en Irlande du Nord et en Ecosse. Tandis qu’aux Pays-Bas, les services de ferries ont été interrompus dans le nord et des bâtiments ont été endommagés, dont le Philips Stadion d’Eindhoven, a révélé l’Agence France Presse. En Espagne, un train local est légèrement sorti des voies à faible vitesse lundi soir en Galice (nord-ouest), et l’aéroport de la ville basque de Bilbao a annulé six vols à destination de Paris, Saint-Jacques de Compostelle, Barcelone et Madrid.

Face aux vents violents et la dégradation des conditions météorologiques, un avion en provenance de Madrid a dû faire demi-tour et un autre en provenance de Séville a été détourné vers Barcelone. Au Portugal, 13 des 18 districts étaient placés sous alerte orange et les zones côtières des districts de Lisbonne et de Santarém (centre) étaient sous alerte rouge en raison d’une forte agitation maritime, avec des vagues pouvant atteindre 7,5 mètres.

Des tempêtes à Noël

Depuis quelques années, le nord de l’Europe subit des tempêtes violentes, entrainant des dégâts matériels et des pertes humaines. L’an dernier, la France faisait face à des pluies diluviennes, deux ans après le passage de Xynthia, en 2010. Cette dépression météorologique frappe plusieurs pays européens, dont la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, le Danemark, la Suède et la France, où les vitesses maximales de vent sur le littoral sont de près de 160 km/h. En France, la tempête a provoqué plus de 2 milliards d’euros de dommages et la mort de 47 personnes.

La situation actuelle rappelle la tempête de 1999, Lothar, en raison des vents à terre qui soufflent en rafales, au minimum à 100 km/h et des vents moyens, en mer, de près de 100km/h. Cependant pour Pascal Scaviner, chef des prévisions chez Meteo Consult, interviewé par MetroNews, Lothar ne peut pas être comparé à Dirk, qui est une perturbation tempétueuse.

Ce type de tempête classique arrive entre une et deux fois par an. « Pour Dirk, nous sommes dans un courant de sud-ouest assez doux et le centre de dépression se situe au nord de l’Ecosse contrairement à Lothar où le centre était en France » a expliqué ce dernier. Ajoutant que « Lothar avait provoqué des pointes de vent à 160km/h alors que Dirk se contentera de 100km/h ».

L’Europe de plus en plus impactée


Selon l’Agence européenne pour l’environnement, « la rapidité des changements se déroulant dans toutes les régions d’Europe » entrainera des dommages de plus en plus coûteux. Les impacts et la vulnérabilité en Europe vont peser car l’Europe connaît « des températures moyennes plus élevées et une diminution des précipitations dans les régions méridionales », a expliqué l’agence.

Parallèlement, les températures augmentent en Europe du Nord, si bien que la calotte glaciaire du Groenland, les glaces de l’Océan Arctique et de nombreux glaciers en Europe fondent à vue d’œil. L’Arctique se réchauffe plus vite que les autres régions. D’après une centaine de simulations menées depuis trois ans dans le cadre du projet Euro-Cordex, des experts de 27 instituts de recherche dont le CNRS, Météo-France et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) en France, sont parvenus à « préciser les projections ».

Ces recherches menées dans le cadre de la rédaction du dernier rapport des experts du GIEC, ont permis de ramener ces projections « à l’échelle des impacts du changement climatique et des mesures d’adaptation pouvant être prises par les responsables politiques et les industriels », a explique à l’AFP Robert Vautard, spécialiste des simulations climatiques au CNRS. « Les pluies intenses vont augmenter partout en Europe », a expliqué Robert Vautard et les périodes sèches également, conduisant à des inondations dévastatrices à prévoir.

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