L’urgence de s’adapter à une situation inédite

Disparition de la majorité des glaciers même si l’Accord de Paris est respecté

2 février 2023, par Manuel Marchal

Plus le temps passe et plus les études prospectives sur les effets du changement climatique sont alarmantes. Une des dernières en date prévoit la disparition de la majorité des glaciers au cours de ce siècle, même si l’Accord de Paris est respecté. Or, ces glaciers sont une source d’eau pour une population importante.

Selon une étude publiée en janvier 2023 dans la revue Science, les glaciers des Alpes devraient perdre entre 85 et 99 % de leur masse au cours de ce siècle. Si l’Accord de Paris est respecté, la température moyenne à la surface de la Terre devra être limitée à 1,5 degré de plus qu’au 19e siècle. Malgré cela, la masse des glaciers dans le monde diminuera de 26 %, et de 41 % si la hausse de la température moyenne est de 4 degrés. C’est 11 à 44 % de plus que les projections précédentes incluses à la fin du rapport du GIEC.
« En nombre, cela signifie la disparition de 49 % (+1,5 °C) à 83 % (+4 °C) des glaciers terrestres. Les petits glaciers sont voués à disparaître dans les prochaines décennies », a indiqué un co-auteur de l’étude.

Au moins 85 % des glaciers des Alpes et des Pyrénées disparaîtront

L’étude a notamment porté sur les glaciers en Europe. Dans les Alpes et les Pyrénées, si l’Accord de Paris est respecté, 85 % des glaciers disparaîtront, contre 99 % si la température moyenne s’élève de 4 degrés. La disparition de tous les glaciers des Pyrénées est plus qu’une éventualité.
Ceci rappelle que même si les engagements de l’Accord de Paris sont tenus, les conséquences liées au réchauffement climatique seront dramatiques.
En effet, les glaciers sont des châteaux d’eau pour des millions de personnes. L’eau de leur fonte alimente les cours d’eau. S’ils disparaissaient, alors la ressource en eau diminuera avec un impact dans tous les domaines.

Pénurie d’eau et conflits d’usage

L’étude sur les glaciers publiée dans Science confirme bien que le point de non-retour est déjà dépassé. La quantité de gaz à effet de serre polluant l’atmosphère a déjà d’importantes conséquences. La dynamique est enclenchée, avec des conséquences dans de nombreux secteurs.
Pour les populations dépendant des glaciers pour leur approvisionnement en eau, le risque est la pénurie et les conflits d’usage en cas de sécheresse.
Rappelons que dans notre île, la sécheresse s’est installée depuis plusieurs années. La succession de campagne sucrière désastreuses en est l’illustration : les rendements ont baissé. Cela suppose de s’adapter à cette situation en créant les conditions pour améliorer l’utilisation de l’eau.

M.M.

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