Emanuel Mori, président de la Fédération de Micronésie

Donnez aux îles une chance de survie

11 janvier 2010

Représentant d’un des pays les plus menacés par le changement climatique, le président de la Fédération de la Micronésie appelle les dirigeants du monde à s’entendre sur un accord qui sauvera tous les peuples du monde. Voici le texte de son discours prononcé le 16 décembre dernier à Copenhague, lors de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique.

« M. le Président,

Mes chers collègues dirigeants,

Distingués délégués,

Je suis venu ici aujourd’hui simplement pour plaider la signature d’un accord qui sauvera mon pays, mon peuple et notre héritage culturel. La survie de mon pays et de beaucoup d’autres est maintenant en péril, après que nous ayons vécu dans nos îles depuis des milliers d’années.

Nous ne sommes pas certains sur notre plus grande menace vient de l’acidification de l’océan qui érodera nos îles depuis la base, OU de la hausse du niveau de la mer qui pourrait submerger nos îles, OU des changements dans la météo avec l’intensification des cyclones qui pourraient rendre nos îles inhabitables. Mais nous savons que la poursuite de notre existence paisible est très risquée. Nous savons que l’ennemi qui fait enfler ces menaces est le changement climatique. Et nous savons pour survivre, nous devons agir maintenant.

C’est pourquoi je vous lance un appel, mes chers collègues dirigeants, pour donner aux nations insulaires comme la mienne une chance pour survivre, une chance d’anticiper les impacts catastrophiques sur cette planète, et de nous donner tous la chance de dire que quand le moment s’est présenté, nous avons fait le bon choix au bon moment.

Trois revendications

Je demande votre aide pour sauver mon pays en faisant trois choses :

- Un, je demande que nous agissions maintenant pour réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre, qui peuvent persister dans l’atmosphère et continuer de provoquer le réchauffement pour au moins 1.000 ans.

- Deux, les scientifiques ont averti que si le climat bascule vers les changements irréversibles, il pourrait simplement être au-delà de tout contrôle. Les impacts catastrophiques ne seront le résultat que de la manière dont nous pourrons réduire les émissions de CO2 dans la décennie à venir.

Alors nous avons besoin de déjouer les pires scenarios prévus en attendant que nous soyons capables de faire des progrès significatifs en mettant l’accent sur la réduction des émissions de CO2. En faisant cela, nous devons aborder les facteurs hors CO2 du réchauffement aussi bien que celle des émissions de CO2 pour éviter que le climat sorte de tout contrôle.

- Trois, même si nous arrivons à stabiliser les émissions et la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre, d’ici là nous serons entrés dans une zone de tous les dangers. C’est pourquoi nous devons réduire les concentrations des responsables du réchauffement dans l’atmosphère. Alors nous pourrons mettre en œuvre des stratégies permettant de réduire le CO2 dans l’atmosphère, afin de faire revenir la concentration des gaz à effet de serre à son niveau d’avant l’industrialisation.

Sauvegarder cette planète

Important également, nous avons besoin d’un mécanisme financier, qui basé sur le principe d’une source de financement nouvelle, supplémentaire et durable, pour les pays les plus vulnérables, en particulier les petits États insulaires en développement et les pays dits "les moins avancés".

Je demande votre aide pour sauver mon peuple. Je demande votre aide pour sauver les populations des petits pays insulaires comme le mien. Je demande votre aide pour qu’ensemble, nous puissions sauvegarder cette planète pour nos générations futures.

Mes chers collègues dirigeants,

Nous ne sommes pas ici par accident ; nous sommes ici pour un but. Le changement climatique est notre question impérieuse. C’est notre moment d’agir. Allons signer l’accord pour sauver l’humanité.

Je vous remercie ».

A la Une de l’actuConvention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique

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