Un phénomène pouvant accélérer le réchauffement climatique

Du méthane découvert dans l’Atlantique

27 août 2014, par Céline Tabou

Depuis un millier d’années, du méthane s’échappe du fond de l’océan, pourtant ce n’est qu’aujourd’hui que les scientifiques ont découvert cette fuite. Des centaines de cheminées crachent du méthane.

Des bulles de méthane s’échappent du fond de l’océan.

Des recherches ont été menées entre 2011 et 2013, le long de la côte Est des Etats-Unis à l’aide d’ondes sonores par l’American Oceanic and Atmospheric Administration. Les résultats mettent en évidence plus de 570 fuites de méthane entre le Cap Hatteras en Caroline du Nord et Nantucket, où le plateau continental rencontre l’océan, a révélé la revue américaine « Nature GeoScience ». Le méthane est un important contributeur à l’effet de serre qui pourrait avoir un impact sur le réchauffement si de grandes quantités parvenaient à gagner l’atmosphère.

D’importantes fuites

Le méthane découvert s’échappe à des profondeurs situées entre 250 et 600 mètres sous l’eau, sous deux formes. Les suintements découverts se produisent à des profondeurs peu élevées, et proviennent de microbes, situés plus en profondeur et émanent d’hydrates de méthane, un mélange cristallisé d’eau et de gaz.
Cette découverte est considérée comme inhabituelle dans la région car de telles fuites se produisent généralement dans des zones « tectoniquement actives ». Or la côte est des Etats-Unis est considérée comme une zone calme « froide, vieille et ennuyeuse », a expliqué Carolyn Ruppel, co-auteur de l’étude.
A l’heure actuelle, les chercheurs ne savent pas pourquoi autant de fuites de méthane sont présentes le long de cette côte atlantique. Mais pour ces derniers, il est certain que de nouvelles plates-formes de forage en mer devraient éclore. « Nous n’avons aucune preuve que cette matière puisse devenir une ressource récupérable. Ni qu’il existe des gisements de pétrole et de gaz à cet endroit », a expliqué l’auteur.

Aggraver le réchauffement climatique

D’après les chercheurs, les suintements découverts pourraient servir dans les laboratoires, pour l’étude du changement climatique et de ses effets potentiels. En effet, des millions de tonnes de méthane sont figés dans le pergélisol de l’Arctique et plusieurs études estiment que le réchauffement rapide de l’océan polaire pourrait perturber ces dépôts.
Les pergélisols se mettraient à fondre et à libérer le gaz, ce qui augmenterait les niveaux de gaz à effet de serre de la planète et pourrait accélérer le changement climatique. De plus, un léger réchauffement de l’eau de mer pourrait déstabiliser le mécanisme qui piège ce méthane et entraîner la libération d’un important volume de ce gaz dans l’océan puis dans l’atmosphère.
Carolyn Ruppel, co-auteur de la nouvelle étude, a expliqué à la revue « Science », qu’il y a des « des raisons de croire que la présente de certaine infiltration a été déclenchée par des changements dans les conditions océanographiques ». Cependant, prouver que le changement climatique est directement responsable de cette fuite pourrait être difficile, a indiqué Christian Berndt, géophysicien marin. Alors que la conférence mondiale de météorologie mettait en garde les effets des changements climatiques sur les réseaux de transports aériens et maritimes. Cette nouvelle découverte pourrait impacter les déplacements en mer, car un réchauffement de l’eau pourrait entrainer des phénomènes naturels extrêmes.

Céline Tabou

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